Métaphore

Il fait froid dehors

Archives novembre 2007

De retour en Europe

Me revoilà.

Je vous jure que je n'avais pas envie de revenir. J'avais de grandes attentes en partant en Nouvelle-Zélande, tellement que j'avais peur d'être déçu. Perdu : c'était encore mieux que ce que j'imaginais. Reste maintenant à digérer un peu et à me remettre dans le bain (malheureusement, ça va assez vite : posé à Paris hier à 6h, j'étais au bureau à Bruxelles quelques heures plus tard. Et à part un coup de mou hier en fin de journée, j'ai déjà l'impression d'avoir récupéré du décalage horaire de douze heures.)

Je n'ai pas fait l'erreur des vacances précédentes : plutôt que de prendre des notes et de les rédiger en rentrant, j'ai directement fait mes petits comptes rendus dans des carnets au fur et à mesure (oui, des. Il y en a pour des centaines de pages, je ne savais pas que j'étais encore capable de faire autant de choses S avec un stylo.) et je n'aurai plus qu'à les taper, ce qui est plutôt rapide, j'espère. Je rappelle une fois de plus qu'il s'agit de notes de voyage, absolument pas d'une entreprise littéraire. Ça veut dire que le but, c'est que je puisse me replonger dans mes vacances en les relisant plus tard, il ne faudra donc pas s'étonner d'y trouver certains détails absolument dépourvus d'intérêt.

Par ailleurs, on notera qu'en plus d'avoir du quitter la Nouvelle-Zélande, j'ai d'autres soucis plus personnels, sur lesquels je ne m'étalerai pas, mais qui expliquent que je vais peut-être être moins youpi youpi que d'habitude pendant un certain temps. Qu'on veuille bien me le pardonner (en même temps, vous êtes partis pour trois semaines de compte-rendus d'avant que j'ai ces problèmes, donc ça devrait aller.)

Christchurch (et alentours)

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À mon réveil, Julie, évidemment levée avant moi, m'accueille par Je crois que j'ai trouvé comment éviter Chrischurch. Uh ? Ne devions nous pas y aller justement ?

L'hypothèse de travail, c'est que nous avons vu suffisamment de magasins de souvenirs et qu'une demie journée suffira bien pour visiter le centre et trouver les dernières cochonneries à acheter. Pourquoi ne pas partir voir du vert une dernière fois ?

Akaroa

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J'ai presque fait une grasse matinée ce matin, sans doute le contrecoup d'avoir été réveillé par le froid au milieu de la nuit et en prévision de la route à faire aujourd'hui.

À dix heures, nous quittons Dunedin, direction Christchurch. Nous ne faisons guère qu'un arrêt ravitaillement à Oamaru (absente des guides) et Timaru (présente dans les guides comme la ville où on s'arrête pour faire une pause quand on fait le trajet Dunedin/Christchurch.)

Dunedin

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Un camping un peu évolué, c'est bien : il y a des douches, une cuisine, de quoi se détendre et toutes choses qui rendent le séjour agréable. Par contre, il y a aussi d'autres campeurs. Lors de notre dernière nuit à Queenstown, il y avait un ronfleur sur l'emplacement d'à côté. Ici il y a des voisins qui mettent la radio trop fort le matin et une colonie de vacances ou quelque chose d'approchant dont ls gosses hurlent jusque tard dans la nuit.

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Ce matin, nous allons jeter un coup d'œil à deux musées de Dunedin : D'abord le musée des immigrants, où l'on ne peut guère que survoler les collections tellement il est riche. Non pas les collections elles-mêmes d'ailleurs -encore qu'elles n'aient pas à rougir- mais le matériel didactique ne doit pas pouvoir être parcouru dans son intégralité en moins de trois jours.

Côte sud

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Avant de partir ce matin, nous passons le petit déjeuner à discuter avec les voisins : un couple de retraîtés d'Invergargill qui passent le week-end dans le cabanon d'à côté. Par extraordinaire, nous comprenons à peu près tout ce qu'il dit (mais pas ce que dit sa femme.) Ça nous permet d'apprendre ce qui n'est pa écrit dans les guides : Oui, le chômage est bas (2%) mais les salaires le sont aussi, et beaucoup de néo-zélandais cherchent à émigrer en Australie.

Anecdote routière

N'espérez rien de cette notule sans intérêt, je veux juste écrire une anecdote qui ne rentrait pas dans mon compte-rendu, histoire de ne pas l'oublier.

Sur la route de Milford Sound, au dessus de Te Anau, nous nous sommes arrêtés au milieu de la route parce qu'un feu temporaire indiquait une circulation alternée, à cause de travaux. Déjà, c'est exceptionnel : d'habitude en Nouvelle-Zélande, c'est plutôt un gars avec un panneau double face ("go"/"stop") qu'il retourne à intervalles réguliers. C'était justifié ceci dit parce qu'il n'y avait pas de visibilité.

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Après quelques minutes d'attente, un pick-up est arrivé dans l'autre sens, et s'est arrêté près du feu. Un gars en est descendu qui a commencé, tranquillement, à démonter le feu. Il a fallu qu'il explique au chauffeur de la première voiture que les travaux étaient tout juste terminés, le malheureux n'osait pas démarrer à ce feu qui venait de passer au vert mais allait disparaître avant de repasser au rouge.

Milford Sound

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Réveil assez tôt une fois de plus : Nous pensions hier avoir à faire ce matin la route vers Te Anau -Deux heures quarante cinq d'après notre tableau des temps de parcours- mais je me suis souvenu hier soir tard qu'en réalité c'était juste un peu plus haut et que la table sus-mentionnée indiquait plutôt cinq heures de route, et nous devons y être en tout début d'après-midi.

Routeburn Track, jour 3

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Nous avons bien pris garde, hier soir, à ne pas dormir dans le même chalet que les allemands, bonne idée. Manque de bol, nous avons retrouvé le ronfleur, et maintenant, il a un copain.

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Mais le bruit qui finalement me décide à me lever, c'est le bruit de la pluie sur le toit. Une belle pluie bien régulière qui me rappelle une fois de plus que je suis mal équipé : tout le monde sur la terrasse prépare son k-way ou ses grosses chaussures qui assumeront bien la boue. Moi, j'ai un bonnet.

Sans rapport (car j'aime la pluie, même si les conditions dans lesquelles je vais subir celle là m'inquiètent un peu) j'ai un peu le cafard : Cette nuit, j'ai rêvé qu'on me ramenait au bureau. En hélicoptère, mais au bureau. Et je me dis que j'y suis effectivement dans une semaine.

Routeburn Track, jour 2

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La peste soit des allemands ! En tous cas du groupe qui parle fort dans les dortoirs alors que tout le monde essaie encore de dormir. À côté d'eux, le ronfleur qui nous as emmerdé la nuit passée était presque sympathique.

Du coup, nous mêmes sommes levés assez tôt pour prendre le petit déjeûner (vous ai-je dit qu'il existe du café au lait concentré sucré en tube ? Oui.) Et lorsque nous nous sommes mis en route, un peu avant neuf heures, beaucoup de gens dormaient encore ou se levaient à peine.

Routeburn Track, jour 1

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Réveil aux aurores : Nous avons des sacs et des sandwiches à préparer, aujourd'hui nous commençons le Routeburn Track, un des sentiers de randonnées les plus courus du pays qui n'en est pas chiche, qui nous promener trois jours à travers les Alpes du Sud.

À huit heures, une navette nous emmène du point de rendez-vous pour nous débarquer deux heures plus tard (en Nouvelle-Zélande, partez toujours en avances, vous ne savez jamais ce qui peut arriver) au départ de la randonnée. Comme hier, le temps est magnifique et devrait se maintenir au moins jusqu'à demain.

Triple Challenge sur la Shotover

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C'est une bonne journée.
Julie

Même pas réveillés par les canards (oui, il y en a aussi dans ce campings-ci. Ces stupides bestioles ont l'air de rêver de se transformer en pigeons, ces rats à plumes,) nous nous dirigeons après un petit-déjeuner peinard vers le centre de Queenstown, situé assez pratiquement deux rues plus bas.

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Comme à notre habitude lors de nos flâneries dans une agglomérations, nous papillonnons de magasin en magasin, mais nous commençons à nous lasser de toujours y retrouver les mêmes choses. Du coup, nous allons plutôt nous renseigner sur les activités de l'après-midi et des jours suivants et nous jetons un coup d'œil aux autres activités disponibles : la luge de vitesse sur piste artificielle, la balançoire au dessus d'un ravin, le tourniquet infernal dans une sorte de fusée accrochée à un câble, toute cette sorte de choses amusantes et le saut à l'élastique, évidemment.

Franz Joseph

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La nuit sur les graviers a été parfaite ; Ces matelas de randonnée sont bougrement efficaces. Après le petit déjeuner, nous nous rendons au point de rendez-vous d'où nous partirons avec le guide sur le glacier.

Le glacier Franz Joseph a deux particularités : Il se jette dans une vallée recouverte de qu'on appelle techniquement une forêt tempérée humide (à savoir une forêt tropicale mais sans la chaleur) d'une part. D'autre part, depuis 2003, à l'inverse de la quasi totalité de ses congénères, il avance, il reprend du volume, aidé en cela par sa proximité d'une grande étendue humide : c'est l'un des glaciers le plus proche du niveau de la mer, laquelle se situe à moins de vingt kilomètres.

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Équipés de pied en cap (des crampons pour les pieds, un bonnet pour le cap, et tout ce qu'il faut entre les deux,) nous entreprenons l'ascension (avec courage, malgré les avertissements.) Et impressionnant est encore une fois le mot le plus faible qui vient à l'esprit : je n'ai jamais vu un aussi gros glaçon de toute ma vie.

Coucou de Queenstown

Nous sommes arrivés aujourd'hui à Queenstown, la capitale mondiale des tarés. Bonjour tout le monde !

Sur la route toute la sainte journée

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Au réveil, Julie déplace la voiture (c'est la première fois qu'elle prend le volant depuis le début des vacances) de deux mètres. Moi, je fais un petit tour par le chemin de randonnée, histoire de me dégourdir les jambes, parce qu'aujourd'hui, ça sera surtout de la route.

J'ai mesuré plusieurs fois depuis le début du séjour à quel point j'avais de la chance d'aimer conduire. Oh, pas forcément sur toutes les routes : l'autoroute Lille/Bruxelles par exemple m'emmerde royalement ; Je la connais par cœur et c'est désespérément tout droit. Par contre, sur des routes inconnues, avec des virages, je ne m'ennuie jamais. Mieux que ça même, puisque dans les petites routes de montagne où il n'est pas question de lâcher un instant le volant ni le levier de vitesse, je prends mon pied comme rarement.

Abel Tasman

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Réveil avec les canards. Nous replions la tente (en moins de deux minutes, comme toujours. Les tentes instantanées de Decathlon continuent à nous fasciner) et passons payer notre nuit puis sortons du camping. Le point de rendez-vous est juste là : ce matin, nous faisons du kayak de mer (oui, c'est con comme nom, mais c'est comme ça, ce n'est pas moi qui l'ai inventé, allez réclamer ailleurs.)

Changeons d'île

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Très bonne nuit une fois de plus, d'autant que la pluie et le vent se sont calmés. Après le petit déjeuner, nous faisons un peu de rangement, histoire de préparer nos sacs pour la traversée : nous partons aujourd'hui pour l'île du sud.

Avant de quitter Wellington, nous allons faire un petit tour sur le Mont Victoria, dans le parc duquel ont été tournées la moitié des scènes de forêt du Seigneur des Anneaux (je vous ai déjà dit que ça avait été tourné en Nouvelle-Zélande ?)

Wellington

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Je suis tout étonné de me réveiller à l'endroit où je me suis endormi ; Les éléments se son déchaînés cette nuit et je me suis même levé, profitant d'un court passage sans pluie, pour aller vérifier les fixations de la tente. Wellington est réputée pour être venteuse, mais sur les pentes du Mont Victoria, c'est encore pire qu'ailleurs. Malgré tout ça et un sol inégal contre lequel le matelas ne peut pas grand-chose, j'ai dormi de tout mon saoûl et suis même surpris de me retrouver seul dans la tente au réveil, Julie étant partie bouquiner depuis longtemps.

Rivendell & Wellington

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J'ai connu de meilleures nuits. D'abord parce qu'hier soir, sur ce terrain au bout du monde, nous n'étions pas seuls : une voiture s'est mise à faire du rodéo juste au dessus de nous, nous l'avons encore entendue une fois couchés. Ce n'est que ce matin que je me suis rendu compte que ce n'était qu'un autre campeur qui faisait son kéké.

L'autre inquiétude, ça a été la pluie. J'adore dormir dans une tente sous la pluie, mais pas quand ladite pluie est susceptible de transformer en champ de boue un chemin qui est la seule route de sortie et que j'ai eu du mal à parcourir sec. Mais cette inquiétude là était également sans fondement : ça passe "aussi bien" qu'hier.

Rafting sur la Rangitikei

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Lever tôt et reprise de la route improbable (mais jolie). Très tôt parce que très improbable. Une fois affronté tous les dangers et une des plus belles collections de virages qu'il m'ait été donné de voir, nous arrivons au River Valley Lodge. Le coin est fort joli, plus en tous cas que le camping où nous avons passé la nuit, et je suis un peu déçu d'apprendre en arrivant que nous aurions pu camper sur place. Je suis aussi un peu inquiet d'être arrivé avec un voyant de carburant qui clignote.

Arrivée en Terre du Milieu

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Excellent réveil à Juno's : L'auberge de jeunesse est un petit chalet sur les terrasses duquel il fait bon prendre son petit déjeuner (0.10€ le café, c'est dans mes prix) tout en regardant la folle activité du court de tennis. Après avoir replié la tente, nous regardons où nous devons nous rendre pour la visite des grottes : Ah, ben c'est juste de l'autre côté de la route, c'est quand même bien organisé !

Go West !

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Le DOC gère les parcs nationaux en Nouvelle-Zélande, les randonnées qu'on peut y faire et les endroits où on peut y dormir. L'inconvénient des campings qu'il propose, c'est qu'ils sont sommaires : ici, une cabine de douche, deux toilettes basiques, deux lavabos, le tout simplifié à l'extrême (sous la cuvette, un trou profond.) L'avantage, c'est que ça ne coûte rien, que c'est désert et que c'est reculé : Nous avons failli tuer la voiture à travers les routes de gravier et les gués.

Apprivoisons la voiture

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Nous ne faisons pas les choses à moitié : nous avons dormi douze heures. J'ai un peu de mal à me réveiller, mais ça va, nous pouvons prendre la route.

Avant de quitter Auckland, nous allons faire un tour au Mont Eden, l'un des multiples volcans au repos qui ajoutent du relief à une ville autrement plutôt plate. Peut-être n'étais-je pas réellement suffisamment réveillé, parce que la conduite est difficile. J'arrive au pied du Mont, pourtant pas bien loin, dans un état de stress avancé : je me suis relâché juste avant de me garer dans une petite rue calme et j'ai massacré les enjoliveurs sur la bordure, je ne réussis à prendre aucun repère sur la largeur de la voiture et je commence à me demander si mon enthousiasme à l'idée de rouler à l'envers n'était pas un peu prématuré. Non, d'ailleurs, je ne me pose pas la question, je suis en train de me dire que trois semaines de ce régime vont être un cauchemar.

Auckland

Avec pour petit déjeuner des gâteaux et un grand chai latte achetés dans une boulangerie italienne, nous nous dirigeons vers le Musée d'Auckland, où nous flânons pendant près de trois heures. Ici non plus, les gens ne voient pas les musées comme nous : on dirait que ça a le droit d'être intéressant. Du coup, on se promène de reconstitution en mise en perspective et on s'ennuie peu (accessoirement, ça veut dire aussi qu'il y a plein de vie, puisque plein d'enfants. Il y a même des salles spécialement conçues pour eux.) Je retiendrai surtout, outre tout ce qui est art maori, une reconstitution d'un moa (sorte d'autruche de trois mètres de haut, cousine du kiwi, dont le côté gros poulet sans ailes a été fatal pour l'espèce quand l'homme, le premier prédateur de son existence, est arrivé en Nouvelle-Zélande,) une simulation d'éruption volcanique (où Julie m'a emmené sans que je sois prévenu que la pièce allait être secouée par le souffle. Je pensais être juste en train de regarder un reportage et je me suis retrouvé en plein milieu de Pompeï,) et un petit bout de XIXème siècle reconstitué et rendu vivant par son ambiance sonore (poussant le souci du détail jusqu'au bruit des mouches dans les latrines.)

Navions

La journée commence à Singapour[1], entre deux avions de Singapore Airlines. Jusqu'à présent, je pensais que le décalage horaire allait être similaire entre l'aller et le retour : plus douze heures ou moins douze heures, c'est pareil, c'est un tour de cadran. Je me rends compte maintenant qu'il y a une subtile différence : À l'aller, nous vivons deux journées de dix-huit heures, au retour, ça sera une seule de trente-six heures.

Je ne sais pas si ça va changer grand-chose : de toutes façons, c'est trente-six heures pratiquement sans dormir ; Ce n'est pas le ronflement de l'avion qui me dérange, c'est la position assise. Hier, j'ai réussi à grappiller une heure de mauvais sommeil, aujourd'hui, j'attraperai sans doute exactement le même torticolis.

Singapore Airlines, c'est pas mal, on y est bien traité. Les stewards et hôtesses donnent l'impression de passer toutes les trois minutes ; Le système individuel de loisirs s'améliore à chaque voyage, l'offre de films s'étoffe, il y a des jeux, et la nouveauté, pour moi en tous cas, c'est la possibilité de brancher sa clef USB pour regarder ses photos, lire ses vidéos, écouter ses musiques et, cerise sur le gâteau, éditer ses fichiers office. Si : Star Office est installé dans chaque siège (mais le clavier est pourri.)

D'accord, ça n'est pas encore tout à fait au point, puisque mon propre écran m'a gratifié d'un plantage suivi d'un reboot sauvage. Mais assister à un reboot de Linux à dix mille mètres d'altitude, ça n'a pas de prix. Remarquez, même quand ça marche, on a des surprises, puisqu'un des films que regarde Julie[2] est précédé de deux avertissements : le premier pour dire que le film n'a subi aucune édition quant à son contenu, le second pour dire que le film a été édité dans son format et dans son contenu.

Dans une heure, nous nous posons à Auckland, il sera presque minuit ici, il sera midi après une nuit blanche à notre horloge interne. J'espère que nous trouverons vite le taxi qui nous conduira à l'hôtel.

Arrivés à l'aéroport, nous devons passer par le contrôle de bio-hazard-machin-truc, histoire qu'ils puissent vérifier que ni les chaussures de Julie ni notre tente n'amènent de vilaines graines. Nous leur confions donc la tente que nous devons récupérer toute validée et repliée à l'extérieur. Mais le gars qui passent la tête un peu plus tard par le guichet idoine a la mine déconfite : Dites-moi que vous êtes les gens de la tente ! Je dois passer en coulisse pour aller la replier pour eux ; Au moins, maintenant, ils connaissent les tentes instantanées de Décathlon.

Dernière ligne droite : nous trouvons un taxi (commun), arrivons à l'hôtel et je me fait mal comprendre. Mon anglais est-il si mauvais ? D'après Julie, je parle trop vite et avec l'accent américain, pfff...

Je pensais que j'allais vivre la plus longue journée de ma vie, en réalité, j'ai vécu les deux nuits blanches consécutives les plus courtes de ma vie.

Notes

[1] Ici, un tapis roulant s'appelle un travellator. C'est idiot, mais ça me fait rire (les français aussi grandes gueules ici que n'importe où ailleurs m'amusent beaucoup moins.

[2] Des films intelligents. Moi, je m'éteins la tête en regardant des blockbusters et en revoyant le film des Simpson.

Embrouille à l'aéroport.

Ça n'a pas été facile, depuis dimanche, je suis à ramasser a la serpillère. Hier, j'ai fait plus de trois heures de route sur la journée pour aller comater au bureau a Bruxelles. C'est dire si la perspective de passer 24h en avion me transporte de joie.

Je m'en suis rendu compte ces dernières années : un voyage doit commencer par un problème a l'aéroport. Cette fois-ci, Julie et moi avons rendez-vous a l'embarquement, en croisant les doigts, puisqu'elle ne prend pas son téléphone. Je suis donc allé jusqu'à imprimer ses indications afin d'être sur de ne pas me planter. Terminal 2, a-t'elle dit.

Ah oui, mais alors en descendant du train, le Terminal 2, je suis en plein milieu. Alors, a gauche ou a droite ? Je choisis une direction au hasard, je trouverai bien le comptoir de la compagnie.

Après vingt-cinq minutes de marche avec mes gros sacs, en sueur, je dois me rendre a l'évidence : je ne suis pas encore arrive au bout du cote du terminal 2 que j'avais choisi. Je me décide donc a me renseigner : Singapour Airlines ? Le vol de 11h25 ? Mais c'est au Terminal 1, monsieur !

On repart dans l'autre sens, puisque la navette entre les deux terminaux prend le départ au niveau de la gare SNCF, d'où je viens. Vingt minutes de marche dans l'autre sens plus dix minutes de navette et je retrouve Julie qui commençait a s'inquiéter en m'imaginant paniquer. Ce en quoi elle a tort : si j'ai réussi a me renseigner avec les mauvaises informations, je me doutais bien que, plus débrouillarde que moi a ce niveau et avec les billets entre les mains, elle y arriverait encore mieux.

NZ-0

en espérant n'avoir rien oublié parce que mes deux derniers jours de préparatifs se sont faits dans les nausées d'une grosse grippe (ça promet pour les 24 heures d'avion,) me voilà en route pour Auckland.

À bientôt !