Apprivoisons la voiture
Par Découvrir - Lien permanent
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Nous ne faisons pas les choses à moitié : nous avons dormi douze heures. J'ai un peu de mal à me réveiller, mais ça va, nous pouvons prendre la route.
Avant de quitter Auckland, nous allons faire un tour au Mont Eden, l'un des multiples volcans au repos qui ajoutent du relief à une ville autrement plutôt plate. Peut-être n'étais-je pas réellement suffisamment réveillé, parce que la conduite est difficile. J'arrive au pied du Mont, pourtant pas bien loin, dans un état de stress avancé : je me suis relâché juste avant de me garer dans une petite rue calme et j'ai massacré les enjoliveurs sur la bordure, je ne réussis à prendre aucun repère sur la largeur de la voiture et je commence à me demander si mon enthousiasme à l'idée de rouler à l'envers n'était pas un peu prématuré. Non, d'ailleurs, je ne me pose pas la question, je suis en train de me dire que trois semaines de ce régime vont être un cauchemar.
Le Mont Eden, c'est rigolo, c'est comme un volcan d'Auvergne, mais en plein milieu de la ville. Du coup, il y a beaucoup plus de japonais que dans les volcans habituels et beaucoup plus de vaches quand dans les villes habituelles. Il y a aussi une table d'orientation qui nous permet de savoir exactement où nous sommes par rapport à les maisons : à très exactement 18550 et 18285 kilomètres. À propos de kilomètres, Julie a fini son yaourt, j'ai fini mon café, il est temps de reprendre la route. Route sur laquelle je me fais une réflexion : le parc automobile ressemble étrangement au notre : il y a très peu de voitures américaines, elles sont toutes européennes ou asiatiques, avec une proportion un peu plus grande pour les asiatiques que chez nous, mais sinon, les rues ressemblent, d'après les voitures qui y sont garées, au rues de Bruxelles ou de Paris.
Première étape : Thames, une ancienne cité de chercheurs d'or. C'est très particulier : on dirait une ville de western remplie de retraîtés et de magasins d'antiquités, mais il y a quand même quelques jeunes en dreadlocks et un excellent resto végétarien (où les stylos disparaissent dans une autre dimension, mais là n'est pas la question.) Ceci dit, une fois parcourue la rue principale dans un sens, puis dans l'autre et avoir bien admiré les vitrines des magasins de vieux trucs -leurs antiquités tiennent plutôt de la brocante, il faut l'avouer- la ville ne mérite visiblement pas plus qu'une halte repas et nous repartons assez vite.
Le trajet suivant se déroule sur une quarantaine de kilomètres dans la péninsule de Coromandel. Ici, dans la montagne, les paysages sont tous plus magnifiques les uns que les autres et susceptibles de changer radicalement à chaque virage, parce que oui, ça tourne beaucoup. Par la force des choses, je commence à m'habituer à la voiture ; Je ne sais toujours pas où sont les clignotants, mais le volant à droite commence à me sembler naturel, je commence même tout doucement à éprouver du plaisir à conduire.
Et nous arrivons à Cathedral Cove[1]. C'est complètement paumé, mais la plage (où nous restons à bouquiner un certain temps) est exactement ce que vous imaginez sur les cartes postales montrant les petites criques thaïlandaises paradisiaques : La végétation pleureuse luxuriante, les îlots rocheux qui bouchent l'horizon par intervalles, le sable blanc ou noir suivant les endroits où l'on regarde et surtout (en cela peut-être aidé par la date, un peu tôt dans la saison) le calme.
Avant de réellement reprendre la route, nous faisons un petit détour en partant par Hot Spring Water, histoire de nous brûler les pieds dans le sable qui recouvre les sources d'eau chaude. Nous n'avions pas l'intention de venir jusqu'ici, effrayé par les photo du lieu montrant des hordes de touristes creusant leur trou pour ne faire une baignoire d'eau chaude sur la plage. Mais encore une fois, il est assez tôt dans la saison et au final, il n'y a pratiquement personne. J'avoue que je me vois mal trouver facilement le réglage adéquat entre la source d'eau chaude brûlante et l'eau encore sévèrement froide du Pacifique Sud.
Nous voilà donc repartis par les petites routes montagneuses dans l'autre sens, à travers une végétation qui continue d'avoir l'air de sortir d'une ère géologique révolue, pour aller finir la journée à Whangamata, qui est un peu mort, surtout en cette saison, mais où il y a des emplacements pour dormir et de quoi manger.
Pour ce qui est de l'emplacement pour dormir, ce soir, nous faisons connaissance avec les campings du DOC et le matériel de camping spécialement acheté pour le voyage : Ça sera notre première nuit sous la tente en Nouvelle-Zélande. Nous finirons par trouver, loin en dehors de la ville, au bout d'une route improbable (des graviers, des graviers, des graviers, et un gué) le terrain en question, où un concierge à qui il manque un sacré paquet de doigts nous invitera à installer la tente n'importe où, il n'y a personne de toutes façons. Une fois installés, nous reprenons les graviers dans l'autre sens pour aller manger.
J'ai l'habitude d'aller manger des dürüms, entouré de corbeaux qui mendient, sur un banc, devant l'étang du Parc Léopold à Bruxelles, avec ma collègue Evelyne. Je dois avouer qu'aller manger un Fish & Chips, entouré de mouettes qui mendient, sur une plage, devant le Pacifique Sud, a un petit quelque chose en plus.
Avant de partir, je colle une petite carte du trajet de la journée et un compte du kilométrage correspondant. Attendez vous à trouver la même chose les jours qui viennent. Et puisque j'en suis aux appartés, je signale que les photos les plus jolies sont de Julie, les autres sont de moi. Mais de toutes façon, la Nouvelle-Zélande, ça ne rentre pas bien dans nos petits appareils photos (je ne sais pas pourquoi, mais les couleurs ne rendent pas.)
Notes
[1] C'est une erreur. Je me rends compte en recoupant mes sources pour taper de compte-rendu qu'en réalité, nous nous sommes arrêtés juste avant, Cathedral Cove n'est accessible qu'à pieds et nous aurions dû marcher à travers la forêt pour arriver à ce petit coin de paradis. Ça doit vraiment être bien parce que la plage de Hahei, un peu plus bas, où nous nous sommes arrêtés, était déjà sacrément pas mal.
Commentaires
Je me disais bien que ça manquait de chats jusque là ...
Et en plus c'est l'été bientôt la-bas !