Auckland
Par Découvrir - Lien permanent
Avec pour petit déjeuner des gâteaux et un grand chai latte achetés dans une boulangerie italienne, nous nous dirigeons vers le Musée d'Auckland, où nous flânons pendant près de trois heures. Ici non plus, les gens ne voient pas les musées comme nous : on dirait que ça a le droit d'être intéressant. Du coup, on se promène de reconstitution en mise en perspective et on s'ennuie peu (accessoirement, ça veut dire aussi qu'il y a plein de vie, puisque plein d'enfants. Il y a même des salles spécialement conçues pour eux.) Je retiendrai surtout, outre tout ce qui est art maori, une reconstitution d'un moa (sorte d'autruche de trois mètres de haut, cousine du kiwi, dont le côté gros poulet sans ailes a été fatal pour l'espèce quand l'homme, le premier prédateur de son existence, est arrivé en Nouvelle-Zélande,) une simulation d'éruption volcanique (où Julie m'a emmené sans que je sois prévenu que la pièce allait être secouée par le souffle. Je pensais être juste en train de regarder un reportage et je me suis retrouvé en plein milieu de Pompeï,) et un petit bout de XIXème siècle reconstitué et rendu vivant par son ambiance sonore (poussant le souci du détail jusqu'au bruit des mouches dans les latrines.)
En sortant de là, nous partons nous promener un peu autour du parc en cherchant de quoi nous nourrir, mais nos plans pour la suite sont un peu chamboulés par un coup de fil à l'agence de location de la voiture : nous pensions ne la prendre que demain, mais pour des raisons pratiques, non, ça sera finalement pour tout de suite : ils passent nous prendre devant le musée et nous repartons avec le volant.
Je suis tout de même un peu inquiet : la conversation au téléphone et celle que nous avons eu en attendant devant le musée avec un accompagnateur de gamins en mal de cigarette ont été aussi difficiles que celle que nous avons eu en arrivant à l'hôtel hier soir (en réalité, beaucoup plus difficile pour ce qui est du coup de fil, saloperie de téléphone.) On ne me comprends pas forcément bien -ce qui déjà me surprend- et surtout nous comprenons fort mal nos interlocuteurs : ces gens là parlent à une vitesse stupéfiante.
Une fois repartis avec la voiture, la demie heure de conduite pour rentrer à l'hôtel est éprouvante : J'ai déjà conduit à gauche, ce n'est pas très difficile ; Au volant, on passe son temps de toutes façons à analyser les données extérieures et à modifier son comportement en fonction d'icelles. Quand on change de sens de circulation, c'est tout pareil, il faut juste être un petit peu plus attentif que d'habitude et se méfier de certains réflexes.
Les réflexes, c'est le plus dur. Et c'est ce qui rend la conduite avec le volant à droite si difficile : je tape dans la porte dès que je veux changer de vitesse et je mets en route les essuies-glace dès que je veux indiquer un changement de direction. Si on ajoute à ça que la voiture est une caisse à savon alors que je suis habitué à conduire une tonne et demie qui colle à la route et que la circulation est celle de la plus grosse ville du pays, on a réuni tous les ingrédients pour me déchausser les dents à force de les serrer[1].
Le reste de la journée se passe à flâner à pied dans les rues d'Auckland, en partant plutôt vers le centre névralgique de la ville, commercialement parlant au moins : Queen Street. L'architecture locale laisse une impression étrange et je met un certain temps avant de comprendre ce qui me choque : c'est plein de vieux immeubles. La plupart des bâtiments qui bordent la rue doivent être là depuis un bon siècle ; Parfois ravalés au goût du jour, mais de toutes façons présents depuis des décennies. Les quelques gratte-ciels sont repoussés un peu plus loin, mais ils sont de toutes façons très peu nombreux. Si Auckland est effectivement la plus grosse ville du pays, je ne pense pas que nous rencontrerons beaucoup d'immeubles durant notre périple.
Et nous faisons donc les magasins : disques, fringues, repérage des magasins de souvenirs (ce gros kiwi en peluche me plaît beaucoup, tiens.) Bref, un petit après midi de lèche-vitrine tranquille, avec une Julie qui s'excuse inutilement d'entrer dans un magasin de fille (ça n'arrive qu'une demie fois par an et ça m'amuse) et un moi qui redécouvre qu'un double Whopper, c'est quand même vachement meilleur qu'un Big Mac[2]. Et c'est plutôt bien qu'il soit bon, puisqu'il restera la seule chose que j'aurai avalé aujourd'hui : la fatigue qui restait en embuscade depuis ce matin a fini par frapper[3] et rentrer à l'hôtel a été très difficile[4], en ressortir pour aller manger est inimaginable.
Notes
[1] Visiblement, d'autres n'ont pas envie d'apprendre à rouler dans une voiture inversée : j'ai été fort surpris de rouler à un moment derrière une voiture avec une plaque allemande.
[2] Oui, je vais à l'autre bout du monde et je mange dans des fast-food. D'autres enseignes m'inspiraient peu confiance.
[3] Je sentais qu'elle était quelque part derrière ma nuque mais n'en étais pas affecté. Après quelques courses au supermarché, elle est tombée brutalement alors qu'il y avait derrière vingt minutes de marche en montée où Julie, en pleine forme, a joyeusement gambadé en me traînant comme un boulet. J'ai sérieusement envisagé la possibilité de me laisser mourir sur le trottoir.
[4] Pour une fois, Julie tient beaucoup mieux le décalage horaire que moi. Je m'en console en me disant que les journées et (mauvaises) nuits de maladie avant notre départ doivent jouer un rôle non négligeable.
Commentaires
Merci pour ces belles images d'un pays qui m'attire tant que je postulerai dans deux ans pour y vivre une paire d'années.