Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j’ai eu un groupe, entre 2002 et 2012. Il s’appelait Alwijn et c’était ce qu’il était convenu d’appeler un groupe tribute, puisque le répertoire était constitué à peu près intégralement de morceaux de Pink Floyd.
Des groupes qui font ça, il y a a treize à la douzaine; Le notre avait quelques petites particularités : déjà, nous ne jouions rien d’après 1973. L’idée, c’était de reproduire l’expérience des concerts de Pink Floyd de la période 1968/1972, l’époque où ils passaient leur temps à improviser sur scène. Du coup, c’est exactement ce que nous faisions : les morceaux étaient traités comme des canevas de base, mais n’étaient jamais joués deux fois de la même manière. Nous ne savions pas en commençant un morceau s’il allait durer cinq, douze ou trente-cinq minutes, c’était selon l’inspiration du jour.
Une autre particularité, c’est que là où beaucoup de groupes tribute s’attachent à reproduire leur modèle le plus fidèlement possible, le notre prenait énormément de libertés. Il y avait forcément une certaine fidélité au modèle puisque le guitariste et moi (le bassiste) sommes d’énormes fans et que décortiquer les morceaux de Pink floyd a été pour lui comme pour moi une part énorme de notre apprentissage de la musique. Par contre, la connaissance qu’en avait notre batteur se limitait à “Learning To Fly” (mais on s’en foutait, c’était notre copain), et le claviériste qui nous a rejoint plus tard avait peut-être déjà entendu “Another Brick in the Wall” (mais il s’en foutait, ça lui semblait bizarre, et il aime bien la musique bizarre).