#Dans Ma Playlist
Par lez'Arts - Lien permanent

Bonjour jeunes gens
Il apparaît que je suis toujours vivant, ce qui est un gros plus, surtout pour moi. Je suis de passage pour faire un petit billet afin de centraliser un petit quelque-chose : j'ai un compte sur Mastodon, et sur ce compte, des fois trèèès épisodiquement, j'ai envie de partager des morceaux de ma playlist. J'ai chez moi un gros piédestal avec Pink Floyd, Brassens, les Beatles, et Brel. Mais je les connais tellement par cœur que j'ai du mal à les écouter. Du coup, je laisse traîner mes oreilles, et je finis par avoir dans mes cartons des morceaux que j'ai sérenpidités. Et comme ce n'est pas vous qui me les avez fait découvrir, je me dis que peut-être il y en a que vous connaissez pas.
Alors sans rythme prédéfini, je vais vous sors ce que j'ai dans ma playlist. Parfois avec contexte, parfois pas. Il y aura sans doute des trucs turcs, des filles qui miaulent, de l'Americana, et des trucs idiots. Des artistes connus, ou pas du tout. Je tire fierté d'un certain éclectisme (et des sites de streaming qui ne savent pas déterminer mes genres préférés), mais on est tous le mainstream ou le hipster de quelqu'un, désolé pour ceux qui trouveront mes choix inintéressants.
Après, ce qu'il y a de bien avec une playlist, c'est d'avoir une playlist. Voici donc pour ceux que ça intéresse quelques liens vers la liste en question :
- Sur Tidal
- Sur Deezer
- Sur Youtube
- Sur Youtube Music
- Sur Spotify (qui est bien de la merde, faut pas rester là, monsieur...)
Quelques notes à propos des premiers morceaux : j'ai commencé par de l'Americana. L'Americana, c'est la part de la culture américaine qui définit la culture états-unienne : les cow-boys, les voitures chromées, les chariots de pionniers, les burgers, la apple pie, les poteaux de barbier multicolores, etc. Et musicalement les vieux blues, les débuts du jazz et tout ce qui est venu avant : ce qu'on jouait en allant vers l'ouest avec des violons et des banjos. Par extension, on appelle Americana un style musical inspiré de cette culture.
À toute seigneuresse tout honneur(esse ?) : la première artiste est Rhiannon Giddens, qui seule ou avec ses différents projets collectifs (Carolina Chocolate Drops ou Our Native Daughters) a entre autres pas mal exploré la condition de femme noire en Amérique aujourd'hui et hier. Certains ont entendu sa voix dans RDR2 (générique de fin, entre autres). Et en précisant qu'elle ne chante pas pour passer le temps, j'avais déjà lié ça :
Mais dans ma playlist, j'ai At The Purchaser's Option, inspirée d'une réelle petite annonce pour vente d'esclave, où le choix de prendre ou pas l'enfant en achetant la mère est laissé à l’acquéreur.
Le deuxième morceau est plus joyeux : Inca Yuyo est une chanson de Perotá Chingó, un duo féminin argentin inspiré du folk latino-américain, et je ne vais pas en dire beaucoup plus parce qu'on ne trouve pas beaucoup d'info qui ne soit pas en portugais, et je parle peu le portugais. Mais ce morceau me file la banane à chaque fois.
C'est pas que je veuille alterner, mais on repart sur un peu moins la banane : Cem Adrian est un chanteur (et danseur) turc, à la technique vocale impressionnante, mais c'est aussi un gars bien : quelqu'un qui s'exprime beaucoup contre la censure et pour les droits LGBTQIA+, et ce n'est pas évident dans la Turquie d'aujourd'hui. Kül est une chanson qui parle de cœur en cendres. Notez que la playlist contient la version studio, qui n'a pas pour moi la charge émotionnelle du live que j'ai mis dans la version Youtube.
Ensuite, un rien plus rêche : Seasick Steve a fait tous les métiers en traversant les US en clandestin sur les trains de marchandises (archétype bonjour), sans jamais trop lâcher sa guitare, et a rencontré un certain succès sur le tard avec des enregistrements autoproduits. Roy's Gang est un peu crade, mais bien jouissif.
An Pierlé est un grand nom de la scène flamande (et plus, puisqu'elle chante en anglais), et je ne savais pas du tout que son français était autant dépourvu d'accent quand j'ai entendu cette reprise espiègle de Il Est Cinq Heures, qui est un cours magistral de ce que doit être une reprise : reconnaissable, mais différent de l'original.
Si vous avez aimé les longs morceaux du Floyd mais que vous avez écouté des tas d'autres trucs depuis, je vous propose Monkey3 qui est BEAUCOUP inspiré (je peux reconnaître les morceaux et les accords du Floyd un peu partout. Case in point : Collapse, qui est par moment une citation d'Echoes. Si vous aimez Echoes, et que vous aimez Collapse, je vous conseille aussi beaucoup Febersvan de Gaupa qui ressemble par moment à la précédente si Bjork faisait des vocalises dessus.
On continue avec Bahamut, par Hazmat Modine, que j'ai eu la chance de voir dans un petit club de Bleecker St. il y a beaucoup trop longtemps. Autant vous dire que quand C.W. Stoneking a débarqué, j'ai eu une petit impression de déjà entendu...
Et je termine cette première série par Hy-Brasil, d'Allison Russell. Ça n'a rien à voir avec le Brésil : Brasil, ou Hy-Brasil, est une île mythique au large de l'Irlande, et si la chanson parle de magie et de survie, on peut essayer d'y lire quelques références à la vie d'Allison Russell elle-même, qui a connu l'abandon, le placement, les abus sexuels par un beau père suprémaciste blanc, et la fugue définitive à quinze ans. Je ne la connais pas personnellement, donc je ne vais pas aller affirmer que c'est ce qui donne une profondeur à ses chansons, mais je trouve Hy-Brasilabsolument magnifique. Et on notera qu'elle a également fait partie de Our Native Daugthers, avec Rhiannon Giddens dont je parle plus haut, et qu'elle partage cette vision de la musique comme étant un peu plus qu'un divertissement :