Métaphore

Il fait froid dehors

Routeburn Track, jour 3

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Nous avons bien pris garde, hier soir, à ne pas dormir dans le même chalet que les allemands, bonne idée. Manque de bol, nous avons retrouvé le ronfleur, et maintenant, il a un copain.

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Mais le bruit qui finalement me décide à me lever, c'est le bruit de la pluie sur le toit. Une belle pluie bien régulière qui me rappelle une fois de plus que je suis mal équipé : tout le monde sur la terrasse prépare son k-way ou ses grosses chaussures qui assumeront bien la boue. Moi, j'ai un bonnet.

Sans rapport (car j'aime la pluie, même si les conditions dans lesquelles je vais subir celle là m'inquiètent un peu) j'ai un peu le cafard : Cette nuit, j'ai rêvé qu'on me ramenait au bureau. En hélicoptère, mais au bureau. Et je me dis que j'y suis effectivement dans une semaine.

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Nous devons prendre à l'arrivée une navette qui nous reconduira à Queenstown. Ill ne faut pas longtemps à Julie pour déterminer qu'il n'est pas dans notre intérêt de partir de suite : puisqu'il nous faudra de toutes façons attendre, autant le faire dans le chalet, confortable, que dans l'abri qui nous attend au bout de la route. En attendant dix heures, Julie dessine, je me promène sous la pluie, et j'avance dans mon Sherlock Holmes. Il sera toujours temps plus tard de partir sous la pluie.

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J'ai déjà dit que ces montagnes étaient mal organisées qui commencent par une montée tous les matins. Aujourd'hui, c'est pire. Non que l'ascension soit intrinsèquement plus ardue, mais mon manque de préparation commence à se faire sentir : j'ai l'impression d'avoir de la compote dans es cuisses et chaque pas m'arrache une grimace. Enfin non, pas chaque pas, seulement ceux qui obligent l'une ou l'autre cuisse à soulever mes cent kilogs (moi plus mon sac) sur des marches de trente à soixante centimètres.

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La totalité de la marche d'aujourd'hui se fera dans une forêt tropicale, une presque vraie (il manque la chaleur,) humidité inclue (et du coup de la brûme à ne plus savoir qu'en faire.) Surtout lorsqu'il s'agit de passer à travers une chûte d'eau de cent soixante quinze mètres, comme si la pluie de suffisait pas. D'autant que mon équipement est décidément à revoir : j'ai bien essayé de mettre mon pull/veste imperméable, mais la doublure en laine polaire de cette chose qui ne s'ouvre pas s'est révélée insupportable. J'ai donc fait le chemin en t-shirt. Ceci dit, je n'ai senti ni la flotte, ni le froid avant l'arrêt final.

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Et commence l'attente pour le bus. Pas forcément agréable: non seulement on se fait un peu chier et il fait froid, mais les sandflies qui nous avaient un peu lâchés pendant trois jours sont de retour en force. Heureusement, pour égayer l'attente, nous aurons la visite d'un kia, le gros perroquet du coin qui ne demande qu'à devenir un pigeon : Donnez moi à manger ! Lancez moi des miettes de pains ! semble-t'il dire.

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Avant de partir, Jean-Philippe, qui nous a rattrapé pour la deuxième fois de la journée, nous parle de Six milliards de piverts, son asso[1] et nous échangeons nos coordonnées, histoire d'aller boire une vraie bière en rentrant.

Finalement un bus arrive, qui est nous en promet un autre pour bientôt (si Julie n'a pas gelé d'ici là.) L'autre en question[2] finit par arriver, mais il nous faudra trois heures de plus pour rejoindre Queenstown. Il était temps: j'ai moi aussi terminé mes bouquins.

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Au bout de trois jours de marche et de trois heures de route[3], j'ai un mal fou à déplier les jambes et c'est vraiment à grand peine que je retourne vers la voiture (accompagné d'une Julie qui n'a pas ce genre de problèmes, elle est plus douée que moi.) Le temps de passer à la réception du camping pour nous faire indiquer un nouvel emplacement par un réceptionniste qui en profite pour pratiquer son français, d'installer la tente et nous prenons enfin la doucha (pas assez) chaude méritée.

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À propos de chaleur, nous sommes en manque d'aliments chauds et consistants, alors pour une fois nous avons décidé de nous payer un resto. Le premier que nous avions choisi étant un peu sombre (et plein) nous jetons finalement notre dévolu sur le Dux de Lux, pour ne pas le regretter : l'ambiance est peut-être un peu trop forcée sur le cosy, mais l'entrée, les plats et les desserts sont tout simplement parfaits : même Julie, très difficile sur le sujet, n'y trouve absolument rien à redire[4]. Je pense que c'est un des meilleurs restos de ma vie (d'un autre côté, je suis surtout habitué aux restos français.) Et si c'est sans doute le repas le plus cher de nos vacances, il reste tout à fait raisonnable. Je suis désolé si j'ai l'air d'être en train de faire de la pub, mais c'est exactement ce que je suis en train de faire : si vous passez à Queestown, allez au Dux de Lux !

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(En plus, la serveuse nous dit Merci beaucoup ! Avec celle du resto thaï de l'autre jour qui nous demandait des traductions en français et le réceptionniste du camping, serait-on francophile à Queenstown ?)

Et là, nous allons simplement dire que nous allons nous coucher, on va passer sur l'état de mes jambes quand j'ai voulu les déplier après le repas et le mal que j'ai eu pour rentrer au camping (et Julie, toujours, gambade. Doit elle est plus résistante que moi, soit elle est plus douée pour gérer son effort. Le fait est qu'au cours de cette dernière journée de marche, j'ai eu du mal à la suivre, alors que j'avais plutôt tendance à passer devant elle les deux premiers jours.)

Notes

[1] Dont le site tourne sous Dotclear, le monde est petit (et bien fait.)

[2] Celui là avait une plaque tout à fait adaptée au lieu (oui, en Nouvelle-Zélande, on peut, en y mettant le prix, choisir sa plaque minéralogique.

[3] Ça en fait cinq depuis que nous avons arrêté de marcher tout de même, c'est long.

[4] Elle ira jusqu'à noter les ingrédients de son plat en espérant pouvoir le refaire plus tard.

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Commentaires

1. Par Marie, le 24/01/2008 à 17:36

Hi hi, on ne t'a jamais dit que les femmes étaient plus résistantes à la douleur que les hommes ???

2. Par xave, le 24/01/2008 à 17:41

Je m'insurge, c'est faux : Ça a l'air comme ça, parce que les hommes ont la douleur expressive, mais jamais un Oh, fais pas ta chochotte ! ne calmera ces débordements. Alors qu'il suffit d'un Oh mon pauvre chéri, comme ça doit être difficile ! pour qu'aussitôt on montre sa virilité en surmontant cette douleur que vous savez être insurmontable. :)

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