Métaphore

Il fait froid dehors

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Communiqué annuel

Amoureuse.jpg, juil. 2022

Est-ce que c’est la peine de remuer la poussière ?

J’ai hésité avant de venir écrire un petit billet d’anniversaire, les quelques précédents n’avaient pas grand intérêt et ne servaient qu’à vérifier que la machine fonctionne toujours. Quand je pense qu’à une époque j’avais de quoi raconter plusieurs fois par semaines, et même qu’il m’est arrivé de poster plusieurs billets en une journée, je me dis qu’avec les années j’ai dû perdre beaucoup en imagination.

Sauf que je suis persuadé que non : ce n’est pas quelque-chose qu’on perd, en tous cas, je n’y crois pas. À chaque fois que j’entends dire que les enfants en avaient beaucoup et qu’on perdait ça en vieillissant, je me fais la réflexion qu’à mon avis, c’est plutôt qu’on gagne en exigeante. En tous cas, quand je fréquente des jeunes enfants qui jouent et s’inventent des histoires, je me dis que, pas plus que les miennes quand j’avais leur âge, elle ne vaudrait cher dans un scénario de film ou un roman.

Je n’ai pas moins de choses à raconter qu’avant, je suis juste beaucoup plus conscient que ce que je raconte n’a pas tellement d’intérêt (à commencer par ce que je suis en train de dire ici).

Alors pour ceux que ça intéresse, je vais juste faire un résumé rapide de l’année écoulée : il ne m’est pas arrivé grand-chose. Je n’ai pas voyagé, par exemple, et ça fait même un bout de temps, mais le virus ne m’en a pas donné tellement envie, j’ai vu trop de gens faire des prévisions, voire des réservations, suffisamment en avance pour voir les vagues se succéder et se retrouver au moment du départ avec de nouvelles restrictions et des billets sur les bras.

Dernière ligne droite

Ça avance

Bon, j’ai rendu les clefs de mon ancien appartement, j’ai récupéré la caution, j’ai réservé le camion, j’ai bien avancé dans la paperasserie, le Fille sous la Pluie a commencé à investir le nouvel appartement à l’autre bout, les choses avancent. Et non seulement elles avancent, mais je pense avoir dépassé la plus grosse période de stress : vider l’appart et le nettoyer, tout seul parce que j’ai étalé les choses sur deux mois, ça a un petit peu été difficile, nerveusement.

T'as pas peur ?

Mouvage

boxes.jpg

Je suis épuisé. Épuisé par ce déménagement.

D’abord, je me suis dit que j’allais faire ça comme tout le monde : en louant un camion et en débauchant les potes. Sauf que je n’ayant ni ascenseur, ni fenêtre praticable en façade, ça veut dire tout descendre par l’escalier, raide, haut (d’aucuns se plaignent en montant mes trois étages d’en ressentir cinq), et où on ne peut guère passer à deux de front. Bref, comptons trois heures pour remplir un camion qui en demandera ensuite bien une dizaine pour faire la route, pour -rebelote- tout transvaser dans un troisième sans ascenseur. On peut donc s’attendre à une journée d’au moins seize heures de boulot. Du coup, je me suis dit que ça allait être compliqué, et qu’au diable l’avarice, j’allais faire ça comme un adulte et payer une entreprise spécialisée pour s’occuper de ça à ma place, d’autant que je n’ai pas tellement de meubles après tout. Aussi sec, hop, je demande des devis : non.

Earthly heaven

My own little corner of earthly heaven

All the pieces fall into place
When we walk these fields
And I reach out to touch your face
This earthly heaven is enough for me

David Gilmour

Je l’ai dit : le spectre autistique, c’est (roulements de tambour) un spectre. Du coup, les contours sont flous et le diagnostic est moins facile que pour, mettons, une grossesse au huitième mois. Pour y arriver, il faut s’entourer des bons interlocuteurs, ce qui n’est pas évident pour plusieurs raisons.

Et de treize

Composition

Bon, visiblement, ce n'est pas encore cette fois-ci que je vous ferai une grande rétrospective : il est 21h30, je termine (j'espère) ma journée de boulot commencée à 7h, et j'ai ce soir officiellement fait mon compte d'heures pour la semaine, mais bien entendu les deux jours qui restent promettent d'être chargés également. Quelle drôle d'idée de commencer à bosser à mon âge...

Marquons le coup quand même : aujourd'hui, ça fait donc treize ans que j'écris ici, c'est un peu n'imp, quand même. Et je viens de me rendre compte que j'ai fêté ça en passant pour la première fois tout un mois sans la moindre petite note. Je dois vous avouer que c'est pour la bonne cause : je n'ai pas le temps, je suis trop occupé, et c'est très bien.

Je n'ai pas été aussi content de ma vie depuis au moins le milieu de la décennie précédente.

photo: Composition

Mémoire géographique

Bouge

Longtemps, en voyage, j'ai noirci les pages de mes petits carnets pour noter tout ce que je visitais, tout ce que je vivais, tous ceux que je rencontrais. Je voulais garder un souvenir le plus net possible, et pour ce faire, j'avais besoin de documenter. Un jour, je suis parti en Nouvelle Zélande et je suis allé plus loin : sur mes cartes, tous les soirs, je surlignais le trajet de la journée. Grâce à ces trajets et à la couverture énorme de Street View dans le pays, lorsque je suis rentré, j'ai passé des jours à géo-localiser toutes mes photos. Ça a été une révélation.

En vrac

Imagination Power!

Deux ou trois petits trucs en vrac :

Envie de vide

34

Approfondir

Approfondir

Tu fais quoi dans la vie ?

Et c’est là qu’intervient l’autre catégorie, plus exécrable encore que les tenants du « Tu fais quoi dans vie? »: les adeptes du « Comment ça va ton boulot? » où, pire encore, du redouté « Comment ça AVANCE ton boulot? »
C'est la Gêne

Nous autres, mâles alpha de base, avons une propension à n'avoir sur la route l'impression d'avancer qu'en fonction de l'accélération, pas de la vitesse. C'est à ça que je pense quand il m'arrive (et oulah, ça m'est arrivé) qu'on me juge sur des comment ? tu n'as pas demandé de promotion ? ou quoi ? tu n'as toujours pas eu d'augmentation ? Hé, Bordeau Chesnel, hein ! Gardez vos valeurs à la con et laissez-moi garder les miennes.

La dernière personne qui a professé devant moi ce genre de valeurs est allée jusqu'au bout du concept : comme je répondais à sa réflexion sur le manque d'avancée de ma carrière à ce moment-là que je n'en avais un peu rien à carrer, étant bien là où j'étais, je l'ai entendu me sortir cette phrase extraordinaire :

Mais tu sais, Xavier, être bien, ce n'est pas un but dans la vie...

Euh... Si[1] ?

Notes

[1] Lu il y a quelques temps je ne sais où un article écrit par une ancienne infirmière en soins palliatifs, à propos des regrets récurrents à l'orée de la mort ; en tête, de choses comme J'ai trop travaillé, Je ne me suis pas assez occupé des gens que j'aimais / de moi.

Le nègre et l'instituteur

(note liminaire : excusez la forme, mais je n'ai pas réfléchi avant d'écrire. Enfin si, je réfléchis à ces idées-là depuis des années, mais je n'avais jamais réfléchi à comment les ordonner pour les faire passer par écrit.)

Ne l'avais-je jamais entendu ou n'avais-je jamais fait attention ? Toujours est-il que j'ai percuté aujourd'hui que les documentalistes de ma (lointaine) jeunesse n'en étaient plus, maintenant, ils sont professeurs documentalistes. J'étais par contre au courant depuis un bout de temps (j'ai mes taupes dans l’Éducation Nationale, j'en suis même entouré depuis tout petit) qu'on ne dit plus instituteur, mais professeur des écoles.

Bon, ça me fait chier.

Je suis quelqu'un de très Vieille France, mais pour moi, instituteur, c'était un beau mot. Un instit, c'est même plus important qu'un prof : le rapport avec l'enfant est beaucoup plus délicat et beaucoup plus formateur. Un prof, c'est rien : quelques heures par semaine, on survit très bien à un mauvais prof. Un mauvais instit, c'est huit heures par jour qu'il abîme le gamin. Je préambule sur l'instit pour qu'on comprenne bien que j'ai tout sauf du mépris pour ce métier-là. J'aurais pu le faire sur les documentalistes, mais là, je n'avais qu'à vous coller une photo de mes bibliothèques pour vous faire comprendre que les gens qui vivent dans les livres, forcément, je n'ai rien de mal à en dire.

Alors, la Malaisie : fait.

Je suis donc de retour, vivant, entier, heureux.

Après quelques jours de ré-acclimatation (40° de choc thermique, quand même. Je suis passé des engelures aux coups de soleil et aux suées, puis de nouveau au gros coup de froid) j'ai commencé à me replonger dans le séjour en commençant à classer mes photos ; visiblement, j'en ai beaucoup moins que la dernière fois, mais soit j'ai moins de déchet, soit je deviens beaucoup moins exigeant vis à vis de moi-même, parce que j'ai envie d'en garder beaucoup plus.

Windows seat

Récapitulons : comme les problèmes de santé sont un peu devenus une habitude cette année (non mais écoutez vos grand-mères : l'important, c'est la santé) je suis revenu au boulot en Novembre après quinze jours d'arrêt, pour y être accueilli par mon chef qui m'annonce que pour des histoires de budget, il avait besoin de connaître les dates des congés que j'allais encore prendre cette année. Pour quand ? Cet après-midi. Ah ué.

Il me restait trois semaines à prendre, je ne pouvais pas tout caser entre Noël et Nouvel-An, donc vite, trouver un truc : j'ai rencontré une Malaisienne en Écosse qui m'a dit de passer quand je voulais. Ah ben voilà, ne restait plus qu'à trouver des dates entre deux rendez-vous médicaux, un vol pas cher et c'est parti.

Bête de sieste

Étant bloqué quelques jours, j'en profite pour faire un gros boulot de classement de vieux papiers. Ce faisant, je suis tombé sur mon livret scolaire du lycée, c'est fascinant ; je suis Guy Degrenne. Entre la (les) seconde(s) et la (les) terminale(s), voici les gentilles appréciations de mes professeurs :

(Avant toute chose, il ne s'agit pas d'une sélection, mais bien de la totalité des appréciations engrangées sur mes cinq ans de lycée (oui, cinq ans.) Je ne voudrais pas avoir l'air de me donner des airs en ne gardant que les critiques qui m'intéressent, elles y sont toutes.)

Feng Shui

The Expedit bookcase is so geometrically solid… Pitagoras himself would liked it in his living room!
Amatheria

studio

Et donc, j’ai acheté des meubles. Pas que, d’ailleurs ; j’ai jeté des choses aussi (et quiconque me connaît ouvre ici des grands yeux étonnés.) Et aujourd’hui, je me sens bien chez moi.

Bouger les meubles

Mon dernier déménagement a été plutôt facile, même si je l’ai fait seul : j’ai eu les deux apparts pendant quinze jours, ils étaient à deux rues l’un de l’autre et surtout, j’avais relativement peu de mobilier. En fait, j’avais passé quelques années à camper chez moi : l’inventaire de mes meubles était constitué en tout et pour tout d’une table pliante et de deux matelas et d’une télé. Mes bouquins et mes CD étaient alignés le long des plinthes, les fringues pliées (ou en boule) dans un coin, et mon espace de travail était un fauteuil qui m’avait été livré avec l’appart à côté duquel j’avais posé la tour du PC, sur laquelle j’avais installé l’écran.

Je déménageais parce que l’appart ne valait guère mieux que son ameublement, et que j’avais une copine qui exigeait du niveau de standing un minimum que tout ça n’atteignait pas, et de loin. Le nouvel appart était effectivement un cran au dessus, et du coup, j’ai fait des folies : j’ai acheté des meubles. Bon, les folies en questions étaient limitées, puisque je me suis contenté d’un canapé convertible bas de gamme, une énorme étagère, un stand pour le PC et ce qu’il est convenu d’appeler un meuble télé quand on n’est pas trop regardant. Et puis plus rien n’a bougé pendant des années : tout ça était bien suffisant quand je rentrais du boulot et nous passions la plupart de nos week-ends chez elle plutôt que chez moi. Du coup, pendant des années, quand j’ai participé à du bricolage, de la décoration ou de l’ameublement, ça n’était jamais pour mon appart.

Ah oui mais je me noie, là...

Bon, je me suis réveillé en pleine nuit et j’ai mis plus d’une heure à me rendormir, je voyais tourner en boucle tout ce que je dois faire au boulot, dans les projets perso, les démarches, les papiers, les rendez-vous médicaux en retard…

Et je m’aperçois qu’il n’est pas étonnant du tout que je me sente incapable de faire face à tout ce que je dois faire : tout ça a atteint une masse critique qui me paralyse complétement. J’ai commencé à faire une liste et toutes les cinq minutes je trouve quelque-chose à y ajouter. Il faut absolument que je la vide, et surtout que j’apprenne à la gérer.

Du coup, j’ai une question : est-ce que quelqu’un a un bon gestionnaire de TodoList à conseiller ? En ligne, de préférence, parce que je vis dans le nuage et passe mon temps à jongler entre des machines différentes mais la plupart du temps toujours connectées. Je cherche de préférence un truc simple et léger : des tâches, des notes, des catégories. Le but étant d’organiser mon temps, je ne tiens pas à perdre du temps à gérer ma liste.

Merci de vos lumières.

Les éboueurs sont des gens épatants

Je ne suis jamais arrivé à considérer les gens comme du décor ; quand je prends le bus, quand je me promène dans la rue, quand je fais des courses, je vois chaque personne comme une individualité. Laissez-moi quelques minutes et je me prends a essayer d’imaginer leur vie, leur famille, leur environnement, leur centres d’intérêts, leur personnalité.

Du coup, j’ai un mal fou avec les ceusses qui, volontairement ou non, méprisent les utilitaires : oh, on peut jeter ça n’importe-où dans les rayons, il y a des gens payés pour ramasser. Là où je bosse, par exemple, semble exister une catégorie de sous-hommes : la sécurité. Voilà typiquement des gens que beaucoup ici voient comme du décor, du coup, il est rigoureusement inutile de leur sourire ou d’être simplement aimable. Ah ben oui, leur uniforme montre bien qu’ils sont interchangeables et quantité négligeable (en plus, s’ils sont là, c’est sans doute qu’ils n’ont pas fait d’études, ils doivent être bêtes.)

Ça m’horripile à un point qu’on n’imagine même pas. Bien sûr qu’il y a des cons partout, mais décider comme ça que toute une catégorie de personne ne mérite aucune considération, c’est quand même la marque d’un pétage plus haut que son cul d’excellente qualité.

Dommage, si près du but...

Donc, ce week-end, c’était repos. Parce que mine de rien, me suis-je rendu compte, la dernière fois, c’était il y a un trimestre complet. Ah ouais, quand même m’interpellais-je in-petto lorsque je fis ce savant calcul.

Vendredi en sortant du boulot, je suis donc allé faire des courses pour la moitié de mon budget bouffe mensuel et soutenir un siège, et je suis retourné m’enfermer chez moi, refusant toutes les sollicitations, celles qui avaient des arguments (Y’aura d’la meuf !, celles des voyageuses en démocratie exceptionnellement sur place en même temps que moi, ou celles des FOSDEM que je ne savais même pas que c’était ce week-end, dtfaçons.

Et j’ai été très sage : vendredi, j’ai bouquiné et je me suis couché plutôt tôt. Samedi, je me suis levé à 11h et j’ai pratiquement passé la journée au lit, à surfer, lire ou regarder des dévédés, ou à m’endormir en sursaut en pleine conversation pour une sieste imprévue, mais bien.

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