Métaphore

Il fait froid dehors

Bouger les meubles

Mon dernier déménagement a été plutôt facile, même si je l’ai fait seul : j’ai eu les deux apparts pendant quinze jours, ils étaient à deux rues l’un de l’autre et surtout, j’avais relativement peu de mobilier. En fait, j’avais passé quelques années à camper chez moi : l’inventaire de mes meubles était constitué en tout et pour tout d’une table pliante et de deux matelas et d’une télé. Mes bouquins et mes CD étaient alignés le long des plinthes, les fringues pliées (ou en boule) dans un coin, et mon espace de travail était un fauteuil qui m’avait été livré avec l’appart à côté duquel j’avais posé la tour du PC, sur laquelle j’avais installé l’écran.

Je déménageais parce que l’appart ne valait guère mieux que son ameublement, et que j’avais une copine qui exigeait du niveau de standing un minimum que tout ça n’atteignait pas, et de loin. Le nouvel appart était effectivement un cran au dessus, et du coup, j’ai fait des folies : j’ai acheté des meubles. Bon, les folies en questions étaient limitées, puisque je me suis contenté d’un canapé convertible bas de gamme, une énorme étagère, un stand pour le PC et ce qu’il est convenu d’appeler un meuble télé quand on n’est pas trop regardant. Et puis plus rien n’a bougé pendant des années : tout ça était bien suffisant quand je rentrais du boulot et nous passions la plupart de nos week-ends chez elle plutôt que chez moi. Du coup, pendant des années, quand j’ai participé à du bricolage, de la décoration ou de l’ameublement, ça n’était jamais pour mon appart.

L’été dernier, je virais le PC et j’achetais un meilleur convertible. Je repérais au même moment un bureau que j’ai fini par acheter le mois passé, en même temps que quelques rangements. Après avoir déplacé les meubles existants pour faire rentrer ça dans mon appart, je m’y suis senti bien. À un point tel que j’ai décidé de claquer encore un peu de fric pour m’acheter quelques meubles supplémentaires et enfin virer les derniers restes de l’époque où je campais (c’est fascinant, il n’y a plus rien qui est rangé par terre.)

C’est un cercle dans lequel je n’avais jamais eu le temps d’entrer : en passant plus de temps chez moi (hé, j’arrive à y être un week-end par mois, presque, en ce moment) j’ai envie de m’occuper de l’appart, et au plus je m’occupe de l’appart, au mieux je me sens chez moi et forcément, au plus j’ai envie d’y passer du temps.

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Commentaires

1. Par mirovinben, le 12/03/2010 à 14:49

Le cocon est en cours d'aménagement. Je crois que c'est plutôt bon signe. Plus qu'à attendre que la chrysalide deviennent papillon...

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