Métaphore

Il fait froid dehors

Dernière ligne droite

Ça se rapproche. C’est juste au coin. C’est bientôt.

J’ai envoyé hier ma lettre de démission : dans quelques semaines, je rends ma voiture, je signe quelques papiers, et je mets fin à dix-sept ans passés dans ma boite. Une paire de jours plus tard, je serai en Bretagne, dans notre appartement, avec celle pour qui je vais prendre un nouveau départ. Et ça fait un peu bizarre.

Je ne sais pas ce que je suis censé ressentir. Un ancien moi aurait paniqué complètement à l’idée de la disparition d’un existant depuis longtemps installé. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus circonspect. Je parcours des rues qui sont depuis longtemps devenues chez moi, en me disant que d’ici quelques jours, je ne les verrai peut-être plus jamais, et je n’arrive pas à trouver la nostalgie que mon cerveau pense devoir être la réaction la plus normale. Peut-être que je n’ai pas encore réellement réalisé. Peut-être que la nostalgie, ce n’est plus ce que c’était; ça m’a pris plusieurs années de thérapie pour ne plus confondre c’était bien et je voudrais y retourner, après tout.

Je ne sais rien de mon avenir. Je vais à Brest, mais c’est surtout histoire d’être ensemble pour réfléchir à la suite, il n’est pas forcément question d’y rester. Je démissionne sans avoir trouvé de boulot de l’autre côté ; sans en avoir même cherché. De toutes façons, je sais que j’aurai besoin d’assimiler le changement et j’ai la ferme intention de m’offrir le luxe de volontairement ne rien faire pendant une paire de mois.

En attendant, j’avoue avoir du mal à me concentrer sur ce qu’il me reste de boulot. Je preste, je fais ce qu’on me demande, mais j’attends que ça se passe. Dans ma tête, je suis déjà parti.

Ça va être bien.

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Commentaires

1. Par mirovinben, le 31/08/2016 à 10:35

Je pense que la nostalgie du lieu que tu vas quitter surviendra seulement à partir d'un certain temps de présence à Brest. Et ce ne sera pas forcément douloureux.

Fruit de mon expérience après 8 changements de ville (Paris, Bar-le-duc, Antony, Épinal, Saint-Étienne, Limoges, Colmar, Dijon et, enfin, Dole).

Quant à ce moment un peu étrange entre la date de départ connue et celle du vrai "adieu" au boulot, ce peut être agréable, à condition que ça ne dure pas trop.

J'ai changé d'activité 6 fois en 32 ans de boulot chez le même employeur.

2. Par Oncle Tom, le 31/08/2016 à 13:32

👍 🍾

3. Par Mathias, le 31/08/2016 à 16:39

Bon départ, espérant que le Finistère comble tes attentes. :-)

4. Par Sacrip'Anne, le 31/08/2016 à 21:22

Oui, ça va être bien <3

5. Par M. LeChieur, le 06/09/2016 à 06:50

"avec celle pour qui je vais prendre un nouveau départ"
Ta formulation me fait lever un sourcil, copain. Formuler que tu prends un nouveau départ pour M., c'est faire peser une vache de responsabilité sur ses frêles épaules, en plus d'être un brin inexact : celui pour qui tu prends un nouveau départ, c'est toi-même, parce que t'as envie de faire en sorte que ce gars-là soit heureux avec M., pas pour elle ;)
Bonne installation dans ton magnifique appart avec ta super amoureuse ! (Maintenant que je connais mieux l'un et l'autre, t'es mal barré pour te faire plaindre, hi hi hi)

6. Par gilda, le 10/09/2016 à 05:01

Belle nouvelle vie.
Et j'espère que tu, que vous, passerez à l'occasion par Paris.
Et que tu continueras au moins de loin en loin à écrire par ici.

La nostalgie, comme la mémoire sont des trucs curieux, je reste très nostalgique de Bruxelles où je n'ai finalement jamais habité (il s'en fallut de peu) et j'ai l'impression que c'était hier alors qu'entre temps j'ai eu un an et demi de (boulot dans le) XVIème arrondissement de Paris qui sont passés à la trappe comme de rien, immédiatement. C'est comme si chronologiquement ça avait eu lieu bien avant.

Profite du bon !

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