Mouvage
Je suis épuisé. Épuisé par ce déménagement.
D’abord, je me suis dit que j’allais faire ça comme tout le monde : en louant un camion et en débauchant les potes. Sauf que je n’ayant ni ascenseur, ni fenêtre praticable en façade, ça veut dire tout descendre par l’escalier, raide, haut (d’aucuns se plaignent en montant mes trois étages d’en ressentir cinq), et où on ne peut guère passer à deux de front. Bref, comptons trois heures pour remplir un camion qui en demandera ensuite bien une dizaine pour faire la route, pour -rebelote- tout transvaser dans un troisième sans ascenseur. On peut donc s’attendre à une journée d’au moins seize heures de boulot. Du coup, je me suis dit que ça allait être compliqué, et qu’au diable l’avarice, j’allais faire ça comme un adulte et payer une entreprise spécialisée pour s’occuper de ça à ma place, d’autant que je n’ai pas tellement de meubles après tout. Aussi sec, hop, je demande des devis : non.
Non, parce que les devis que j’ai reçus tournaient autour de 4000€ à plus ou moins 500€ près. Ça a eu l’air de surprendre les ceusses que je connais qui ont déjà déménagé, et j’ai moi-même eu un peu de mal à l’avaler. Mais ça s’explique assez facilement : hors le service, on paie donc le salaire des déménageurs pour une journée de seize heures, ça fait des heures supplémentaires. Et si ça ne suffisait pas, on pait aussi pour leur nuit d’hôtel et leur salaire (heures supp’ comprises) pour la journée du trajet de retour.
Donc non. À la place, après maintes réflexions, ça fait deux mois que je vide l’appart seul en faisant des trajets réguliers jusqu’à Lille, où je dépose tout chez la famille. J’y gagne une heure ou deux de chargement, puisque tout sera à niveau, et une bonne heure de route. Ça me permet d’envisager finalement la location de camion. Et je peux choisir le jour du déplacement en fonction des meilleurs tarifs de location, puisque mes affaires sont entreposées et ne font de mal à personne.
Il n’empêche que je ne veux plus jamais déménager. Je me disais que sans électro-ménager, avec un nombre très limité de meubles, ça serait facile et léger. Je me demande maintenant comment survivent les gens qui déménagent une maison. Peut-être qu’ils ont moins de livres.
En tous cas, ça fait deux mois que j’oscille entre être content de l’avancement et l’horreur en regardant ce qu’il reste à faire en me disant que ça ne sera jamais terminé à temps : je rend l’appartement dans quinze jours. Il me reste encore à vider les placards de la cuisine et de la salle-de-bain, démonter et emporter les lits et rassembler tout ce qui a jusque là résisté à tout classement et traîne un peu partout. Une fois que ça sera fait, je devrai encore nettoyer, domaine dans lequel j’ai des lacunes.
Et mentalement, c’est épuisant de paniquer en permanence en essayant de faire le planning et de se dire qu’on ne va jamais y arriver. Ça me réveille à cinq heures tous les matins,je sera content quand ça sera fini. Sauf que je ne serai définitivement à Brest que fin septembre, et ça promet encore bien des joies organisationnelles.
La prochaine fois, je vous parlerai de angoisses à l’idée de se jeter dans l’inconnu surtout quand on est autiste Asperger.
Publié le 15/06/16, dans la rubrique Maha-ha viiiiie....
(lire d'autres billets sur : Déménagement )
Commentaires
1. Par Franck, le 15/06/2016 à 19:27
2. Par xave, le 16/06/2016 à 09:12
3. Par Araignée, le 16/06/2016 à 09:37
4. Par xave, le 16/06/2016 à 09:45
5. Par Franck, le 16/06/2016 à 11:31
6. Par xave, le 16/06/2016 à 11:42
7. Par Franck, le 16/06/2016 à 13:53
8. Par xave, le 16/06/2016 à 14:02
9. Par Franck, le 16/06/2016 à 20:37
10. Par M. LeChieur, le 20/06/2016 à 14:22