Métaphore

Il fait froid dehors

Archives décembre 2009

Trente heures debout. Enfin, assis...

La Guardia

Ok, sur la route pour LaGuardia.
Wednesday, December 23, 2009 10:20

Mannathan

Ok, c’est le grand départ. Après le café, j’embarque mes sacs et je quitte l’auberge. Peut-être y reviendrai-je, la patronne m’a signalé hier que je pouvais revenir gratuitement si j’acceptais de faire temporairement partie du staff (elle a dû trouver que je parlais suffisamment bien anglais. D’un autre côté, elle est allemande.)

Je prends l’avion à La Guardia, il n’y a pas de métro qui va jusque là, mais il y a une navette. J’avais acheté un dernier ticket pour ça, mais j’ai du mal comprendre : je pensais qu’un ticket permettait de faire le trajet métro+navette, mais non, il en faut un pour chaque. Je n’avais pas calculé ça comme ça, mais il me reste tout pile assez de monnaie pour payer mon trajet, je rentrerai les poches vides. Visiblement, New York est pratique pour ça, parce qu’en 2003 nous avions eu tout pile assez pour payer le taxi.

Ellis & Popa

Ok, dernière journée. La nuit m’ayant porté conseil, je décide de faire le plus possible des gros trucs que je n’ai pas encore vus. Dans mon carnet, ça veut dire Ellis Island, l’Empire State Building et les Cloîtres. C’est sans doute un peu ambitieux, mais je dois pouvoir faire Ellis Island ce matin et l’Empire State Building à la tombée de la nuit, ça me laisse l’après-midi pour aller voir les Cloîtres.

En sortant de l'auberge

Juste une formalité avant de m’y mettre : trouver des timbres. Il y a paraît-il un bureau de poste à trois rues de l’auberge, mais d’après mon plan, il y en a surtout un du côté de Bownling Green, à côté de Battery Park, pratiquement à la sortie du métro, ça ira plus vite (oui parce que je prends le métro. J’ai bien essayé de reprendre le bus -c’est direct- mais ça fait trop longtemps que je suis là : ma carte est périmée, je dois aller en racheter une.)

Ouais, ben pour la poste, tu rêves.

A frenchman in New York (enfin, Greenwich Village surtout.)

Lost bike

Aujourd’hui, je fais mes adieux à Alan, dont c’est le dernier jour, puis -on ne change pas une équipe qui gagne- je pars à pieds vers Soho, histoire de prendre quelques photos ratées, de faire un peu de shopping (Fichtre, ces chaussures sont jolies et de remonter doucement, direction Union Square, où je me retrouve en plein marché. Pas celui de Noël, l’autre, le marché au primeurs, et ça me rappelle évidemment la première fois que j’y suis passé, il y a quelques années ; sans-doute était-ce déjà un lundi. Il y a des produits pas mal alléchants, mais je me vois mal ramener des fruits et légumes en Europe, et puis je pars bientôt.

Orchad

Ne rien faire, comme un dimanche...

d’après mes comptes, je ne vais peut-être pas manger jusqu’au bout des vacances. d’après mes comptes, je passe d’excellentes vacances !
Sunday, December 20, 2009 09:40

Quand je suis rentré hier soir, tard, Alan, mon compagnon de chambrée, n’était pas encore endormi. En discutant un peu, nous nous sommes rendus compte qu’une fois de plus, nous avions des prévisions similaires pour le lendemain : partir tôt, direction Central Park, pour prendre le maximum de photos avant qu’il y ait le maximum de personnes.

2nd Avenue (#2009)

Sauf que pour moi, c’est raté : la journée d’hier m’aillant vraiment laissé sur les rotules, je me lève beaucoup plus tard que prévu. Alan doit déjà être parti que j’ouvre à peine les yeux. Bon, pas grave, j’arriverai un peu plus tard, il me suffira de trouver les coins plus calmes.

Camembert

De toutes façons, de la neige, il y en a partout. Je vais passer la première partie de la matinée à déambuler à SoHo, en enjambant les congères. Ce matin, c’est grand soleil, mais la température est toujours polaire, la fonte de ce qui est tombé hier, ce n’est vraisemblablement pas pour tout de suite. Et fichtre, hier, c’est bien tombé. Je rappelle que j’avais décidé de venir en plein mois de décembre, malgré la certitude du froid, parce que j’avais un rêve : voir New York sous la neige. J’ai été exaucé au delà de mes souhaits, parce que lors des conversations au j’ai eues ce matin à l’auberge, j’ai appris que ce qui est tombé hier, c’est la plus grosse tempête de neige que la ville aie connue en dix ans.

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J’avais prévu de remonter très vite vers Central Park, mais en tournant dans une station de métro pour y retrouver des souvenirs d’il y a longtemps, j’ai bloqué ma carte pour un moment. Je me suis donc promené dans le quartier plus longtemps que prévu ; du coup, la matinée est vraiment bien entamée quand j’arrive sur Park Avenue, dans l’Upper East Side.

Let the Sunshine In / White Christmas

Après avoir rechargé mes batteries et surtout celles de mes gadgets, je reprends le métro direction Times Square ; hier, c’était club de blues, aujourd’hui musical à Broadway. Et pas n’importe quelle comédie musicale : Hair.

Let the Sunshine In

Dès que l’idée de venir à New York s’est précisée, j’ai su que je viendrai voir un spectacle à Broadway, il n’était plus que de décider lequel ; plusieurs m’ont fait de l’œil, mais la sélection est vite descendue à deux ou trois puis un seul. J’ai choisi celui là entre autres pour une raison pragmatique : contrairement à d’autres, ils ont la bonne idée de proposer des places à des prix assez bas.

Mais j’ai aussi choisi celui là pour des raisons de cœur : c’est Hair, putain ! J’ai découvert ça au sortir de l’adolescence, à l’époque où je glissais du punk vers le hippie, à l’époque où je me désespérais d’être né vingt ans trop tard. Bien sûr, j’ai découvert ça grâce au film de Milos Forman, qui triture un peu l’histoire et les chansons, mais je m’en fous, je suis un vieil incorrigible, j’adore cette musique, j’adore les cheveux longs, j’adore la paix et l’amour (et j’emmerde les caricatures ! :p)

Visiblement, on dépasse un peu les caricatures, remarquez, en fumant ma dernière clope, je m’étonne de voir entrer des gens rentrer d’une moyenne d’âge assez élevée (ce qui pourrait se comprendre) mais surtout un certain nombre de rupins en manteaux de fourrure et assimilés. Ah quand même, on va voir des hippies, certes, mais n’oublions pas que c’est la sortie du samedi soir sur Broadway, c’est classieux.

Bon, je m’en fous. Là, aujourd’hui, il a neigé; je me suis rendu compte hier que voir un concert tout seul, contrairement à mes craintes, je pouvais vraiment aimer ça. C’est d’un pas tout guilleret que je me mêle à ce public pour ajouter mon bipbip au concert des billets validés à l’entrée.

Et là, au lieu de faire un gentil bipbip vert sur mon billet, le lecteur de code barre fait un gros REUUUUH rouge. Gné ? m’interroge-je. Désolé monsieur, c’est un billet pour hier, ça… Pardon ? Non mais c’est pas possible, je n’ai pas pu réserver pour hier, j’avais un concert hier ! Un gros balèze vient voir ce qui se passe, me prend mon billet et m’intime l’ordre de ne pas bouger en attendant son retour.

Alors je ne bouge pas, j’attends, et je me sens tout creux d’un seul coup, je m’étais fait une telle joie de venir voir ce spectacle que comprendre d’un seul coup que je l’ai dans l’os et que je n’ai plus qu’à rentrer la queue entre les jambes me laisse brutalement vidé ; j’ai toujours eu du mal avec les promesses de bons moments non tenues.

MoMA, et la neige, enfin.

of Modern Art

Aujourd’hui, on prévoit de la neige. #doigtscroisés
Saturday, 19 December, 2009 08:10

Face à face

Depuis avant même mon arrivée, on prévoit de la neige pour après-demain, mais le lendemain, c’est toujours pour après demain. Je vérifie tous les jours parce que si je suis venu en sachant que j’allais affronter des températures polaires, c’est parce que je rêve de voir New York sous la neige. Je n’ai toujours rien vu, mais il y a du changement : si avant-hier on en prévoyait toujours après-demain, donc aujourd’hui, hier on en prévoyait pour demain, donc aujourd’hui toujours. Et aujourd’hui, on en prévoit toujours pour aujourd’hui, ça commence à devenir intéressant.

En attendant, en sortant ce matin, on continue à se les peler sévère. je commence à m’y habituer, cela-dit. C’est un peu comme mes pieds qui commencent à être un peu douloureux après plusieurs jours à dix heures de marche par jour ; au bout d’un moment, c’est juste un fait, on n’y prête plus attention.

Musées et blues (la musique, pas le sentiment)

Plus que quelques jours et encore tout ça à faire ? je n’y arriverai jamais…
Friday, 18 December, 2009 08:29

Lafayette St.

Réveillé une fois de plus à cinq heures du matin, les lunettes sur le nez, l’iPod posé devant moi ; je me suis visiblement endormi en sursaut. Le vrai réveil, ça sera pour deux heures plus tard, une bonne occasion de démarrer tôt, enfin, je le croyais. De discussion en discussion, je finis par démarrer à 9h30, direction l’Upper East Side (si j’arrête de prendre le métro à l’envers.)

J’ai prévu une journée studieuse : aujourd’hui, c’est musées. Parce que je me suis rendu compte que c’est bien sympa, ces petites flâneries dans les rues, mais à ce train-là, je n’aurai pas le temps de voir tout ce que j’avais prévu.

Guggenheim mist

Au Guggenheim comme partout dans le monde, les vieilles franÇaises, c’est bruyant et souriant comme une porte de prison.
Friday, 18 December, 2009 12:28

Commençons à rattraper le retard. Première étape, donc, le Guggenheim, inratable avec sa drôle de tête (et pourtant nous l’avions raté en 2003, sans doute parce que nous ne l’avions même pas cherché.) Il n’y a pas vraiment ici de collection permanente, et l’expo temporaire est une rétrospective Kandinsky. Ce n’est pas vraiment ma came, à la base, mais en caricaturant un peu, il est de ceux dont les recherches ont abouti à l’abstraction, et je suis toujours attiré par le côté recherche, même si l’œuvre elle-même ne me plaît pas plus que ça. (Surtout en l’occurrence que certaines visiteuses m’amènent la réflexion que le figuratif, quand même, ça a du bon.)

Blue Lines

Shopping et glande

de la neige en France et je suis bloqué à NY ? Mais c’est über naze !
Thursday, 17 December, 2009 07:16

En me connectant, au réveil, j’apprends que la France est encore bloquée par trois flocons, c’est très énervant. Ici, j’attends toujours le moindre signe précurseur d’un éventuelle neige prochaine et il continue à faire désespérément beau. Enfin, je dis beau, ça veut dire grand ciel bleu et ensoleillé, parce que les températures sont toujours polaires. Je suis bien ici, au chaud, avec du café et des gens avec qui parler, j’ai du mal à me décider à sortir.

Mercantile Exchange

Bon, je vais peut-être me mettre en route, quand même.
Thursday, 17 December, 2009 09:17

Allez, un peu de courage, affrontons l’hiver. D’ailleurs, j’ai prévu de commencer par le plus urgent : acheter un futal un peu plus adapté que celui que j’ai actuellement sur les fesses. Je me dirige directement sur Soho, à un quart d’heure à pied, mais je m’y suis dirigé trop vite et la boutique Levis n’est pas encore ouverte (si j’avais su, je serais resté au chaud encore un peu, tiens.)

Pour passer le temps, puisque je suis sur Broadway, je décide de remonter un peu la rue, et je m’aperçois vite que mon jean, ça ne sera pas pour tout de suite, parce que mes jambes ont l’air d’avoir pris l’habitude de marcher. Avant même de m’en rendre compte, je dépasse Astor Plaza, je remonte encore un peu et je tombe sur le Strand, une librairie avec ce qui semble être des kilomètres de rayonnages remplis de bouquins d’occasion et une excellente raison de laisser encore avancer la pendule.

Il fait beau, il fait froid, et je marche

ah ben merde, un des musées qui m’intéressent le plus est dans la rue derrière là où je dors…
Wednesday, 16 december, 2009 10:26

KATZ'S Delicatessen

J’ai découvert hier l’existence du Tenement Museum, dédié aux appartements insalubres dans lesquels s’entassaient au XIXème et au début du XXème siècles les immigrants pauvres, et donc par ricochets aux immigrants eux-mêmes. J’ai découvert en même temps qu’il se situait à deux rues de là où je suis installé. Comme on est en plein dans ce qui m’intéresse, je décide d’y aller dès aujourd’hui, mais bon, pour le moment, c’est fermé.

Je vais donc commencer la journée par une promenade dans le quartier. Ici, c’est Lower East Side, nous sommes à deux pas de Chinatown, deux rues de ce qu’il reste de Little Italy (peu, les chinois prennent de la place) et à peu près en plein milieu de ce qui fut à une époque Kleine Deutschland. En résumé, nous sommes au cœur de la zone où s’entassaient pèle-mêle et sans le sou à peu près toutes les nationalités. Il en reste un quartier dont le côté cosmopolite est difficile à battre, et du coup un endroit extrêmement vivant.

Stairs

Ici, je vais trouver un camion d’éboueurs rose, une statue de Lénine sur le toit d’un immeuble, un préposé à la circulation à la sortie d’un parking agitant un drapeau rouge avec ladite statue dans le fond, un petit coin de France à l’angle d’une rue, des enseignes allemandes, juives, chinoises ou à peu près de n’importe quelle origine imaginable, surtout un New York complètement différent des beaux quartiers qu’on trouve régulièrement sur les images immobiles et animées qu’on en voit régulièrement. Le New York qui me donne l’impression d’être chez moi.

J’ai passé la matinée à me balader dans le Lower East Side. C’est fascinant à quel point je me sens bien. #heureux
Wednesday, 16 december, 2009 10:53

Le French Diner

Le musée ne fonctionne que par visites guidées. J’ai pris mon billet, mais en attendant qu’il soit l’heure d’y aller, je déambule encore un peu dans les rues, un café géant à la main, et le sourire au lèvres. Je continue, comme depuis mon arrivée, à me sentir bien, à me sentir à ma place dans cet environnement, parmi ces gens qui vaquent, ceux avec qui j’échange quelques mots, plongé dans la réalité de ce que je n’ai fréquenté que par bouquins interposés ces derniers temps. Je me répète, mais c’est parce que mon ressenti se répète : je me sens heureux.

Go west (Village, je veux dire...)

Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Les grattes coûtent que dalle ici !
(Tuesday, 15 December, 2009 15:45)

En arrivant dans City Hall Park, je me dis qu’il me cherchent : dans le dallage, à même le sol, il y a le plan du quartier à différentes époques. Je reste donc un bout de temps sur place. Après avoir passé ensuite du temps à baver dans un magasin de musique de l’autre côté de la rue, il est temps de remonter un peu, tant qu’il fait encore jour, parce qu’il y a quelques rues au dessus un endroit que je veux absolument voir : Five Points, ou en tous cas ce qu’il en reste.

Columbus Park

C’est fascinant à quelle vitesse on y arrive, ce qui fut le pire taudis du monde n’est finalement qu’à cinq minutes à pied de ce qui était à l’époque les beaux quartiers. C’est fascinant aussi à quel point il n’en reste rien, les rues elles-mêmes, pour la plupart, n’existent plus. Je m’installerai alors pour voir tomber le crépuscule dans Columbus Park. Le bloc a été à une époque une des plus grandes concentrations de bidonvilles de tout New York (c’est ici par exemple qu’a été prise The Bandit’s Roost, une des plus célèbres photos de Jacob Riis), aujourd’hui, c’est juste un énorme espace vert, avec une aire de jeu à un bout et des tables de go à l’autre, là où je me suis installé, entouré de dizaines de vieux chinois. C’est calme.

Nouvelle Amsterdam

Décalage horaire : check. réveillé à 3h du mat. Mais rendormi jusqu’à 8h, à mon avis, c’est bon maintenant. À moi Lower Manhattan !
(Tuesday, 15 December, 2009 09:01)

The Sphere

Ce matin, je me suis réveillé tôt. Il faisait déjà bien jour, mais la fatigue du voyage aidant, je n’avais pas envie de me lever. D’ailleurs, il m’a fallu un certain temps rien que pour avoir le courage de regarder l’heure : trois heures du matin. Ah oui, ce n’est donc point le jour qui point à travers la fenêtre, c’est tout simplement New York.

Lignes directrices

Après mon vrai réveil, quelques heures plus tard, je me mets en route. La première journée est la seule pour laquelle j’ai un programme défini : errer. Je prends donc un bus pour commençer par la pointe de Manhattan : Battery Park, Fort Clinton, et de là remonter dans les rues tordues de ce qui fut la Nouvelle Amsterdam.

I want to be a part of it...

Histoire d’être sûr de me lever à l’heure, j’ai mis trois réveils ce matin : un à 5h55, un à 6h et un à 6h10. Je me suis donc logiquement réveillé à 5h52, c’est quand même beau, l’horloge biologique.

Ok. Bon. Ben c’est parti.
(Monday, 14 December, 2009 06:48)

Zaventem

Une fois fait les derniers préparatifs, je prends ma voiture pour aller essayer de la rentrer au parking : ô joie, la carte magnétique que j’ai passée à la lessive avant-hier fonctionne toujours, l’éventuel domino de contretemps ne commencera donc pas tout de suite. Je trouve même très vite l’arrêt de la navette pour l’aéroport (bon d’accord, j’avais fait un repérage) et il y en a une qui attend un peu plus loin, plus que 25 minutes à attendre. J’espère en tous cas, parce qu’elle passe son affichage en Hors Service et qu’une voiture de la compagnie se gare juste à côté.

Dernière clope avant de décoller

Voilà donc mon premier stress, mais il est léger. En réalité, je suis passé par plusieurs phases : un peu affolé avant de prendre mes billets d’avion, euphorique la semaine qui a suivi, anxieux ensuite, pour finir par une semaine à sautiller à cause de l’anticipation. Depuis hier, je suis super calme. Et à part quelques micro-angoisses au coucher, je me sens bien.

Évidemment, l’inquiétude n’avait pas lieu d’être, elle part finalement à l’heure, et tandis qu’elle m’emmène dans des rues dont j’ignorais l’existence, je me demande combien de fois je vais me dire Ce coup-ci, ça y est, c’est parti. En tous cas, en arrivant à l’aéroport, sous le ciel de Bruxelles qui s’éclaircit, j’ai déjà l’impression d’être loin.

Interdictions

Interdictions

Incident dépendant de notre volonté...

Les prochains billets seront diffusés en différé. Soyez (pas) sages.

Stress du départ

Je serai rassuré quand on me désignera le lit qui m’est assigné, ça voudra dire que j’ai réussi à trouver le lieu. Ce qui voudra dire que j’ai pris la bonne sortie du métro, donc que je me suis arrêté à la bonne station. Ce qui signifiera que j’ai bien négocié ma correspondance. Ce qui ne sera possible que si j’ai pris la bonne ligne en sortant de l’aéroport. Ce qui démontrera que j’ai trouvé le métro en sortant du terminal. Ce qui sera bien car ça impliquera que l’avion s’est bien posé. Ce qui me rassurera parce que ça voudra dire que j’ai réussi mon transit. Ce qui me fera plaisir car ça signifiera que j’ai bien pris le premier avion, signe que j’ai atteint le comptoir idoine avec les bons papiers pour embarquer.

Et pour un anxieux comme moi, ça sera une bonne chose : ça sera la preuve que je suis bien arrivé au bon aéroport, donc que la navette a bien fait le trajet, donc que j’ai trouvé l’arrêt de la navette, donc que, réveillé à l’heure, je suis bien arrivé à temps au parking pour y laisser ma voiture.

Tant de possibilités de merder, ça m’effraie un peu je dois bien l’avouer. Mais bon, il n’y a pas de raison, si ça ne merde pas dès le début, ça devrait le faire.

Ah tiens, j’ai bousillé ma carte de parking en la laissant dans une poche de mon pantalon parti à la lessive …

Bande de tarés (ou "MER IL SON FOU!")

Or ça. Ce week-end, j’étais à Caen (ce week-end, je viens de vous le dire.) Et histoire de profiter de la prodigieuse météo locale, nous avons fait l’une ou l’autre sortie. Permettez-moi de garder l’une par devers moi mais l’autre nous a mené au Musée de Normandie pour, entre autres, une exposition sur la reconstruction de Caen après la guerre.

Ça fait maintenant quelques années que je fréquente régulièrement la ville aux cents clochers (non, pas Prague, l’autre) (non, pas Montréal non plus) (ni aucune des autres à l’exception du chef-lieu de la Basse-Normandie, ça suffit maintenant) et je commence à avoir une certaine familiarité avec les lieux, les lieux en l’état, je veux dire, parce que je sais que la ville au sortir de la guerre ressemblait vaguement à ma cuisine : un champ de ruines fumant où tout était rasé (ce qui est un peu con pour un patelin qui a une telle histoire.)

Cette familiarité n’était pas suffisante jusqu’ici pour que je m’intéresse à l’histoire de la ville : moi, j’aime bien retrouver des traces que les siècles de vie ont laissé dans le bâti des cités, et je n’imaginais guère pouvoir trouver quoi que ce soit d’intéressant dans une ville dont des quartiers entiers ont l’air d’avoir été importés en l’état de Berlin Est. Et puis j’ai vu cette expo ce week-end.

Sous le soleil Normand, il pleut.

Un week-end chez LeChieur, ça va du plus classique (Je ne comprends pas, avant que tu arrives, il faisait beau…) au plus inattendu (je l’ai vu faire une sieste presque sans ronfler.) Mais je ne regrette pas d’avoir affronté les éléments (cinq heures et des de route de retour de nuit en manque de sommeil avec une pluie tellement torrentielle que j’avais l’impression d’être un saumon remontant à la source) et les héritiers (j’ai encore été transformé en mur d’escalade, c’est de plus en plus fatiguant à mesure qu’ils grandissent[1][2]) parce que ce week-end m’a permis, en une courte retraite de trois jours, de me retrouver, d’explorer ma psyché et de découvrir en moi des choses étranges :

J’ai adoré les tripes à la mode de Caen[3][4][5]

Notes

[1] Mais en l’occurrence, ce qui ne vous tue pas me met de bonne humeur.

[2] Et moi, j’ai eu un joli dessin, na.

[3] À la mode d’où ?

[4] En même temps, mes derniers souvenirs de tripes remontent à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (les nazes.)

[5] Il est par contre probable que les tripes à la mode de Caen soit meilleures à Caen (avant-hier, puisque vous posez la question) qu’à Lille (du temps que l’humble garni qui nous servait de nid ne payait pas de mine.)

Héritière LeChieur (extrait)

Héritière LeChieur (extrait)

le truc

le truc

Quand je serai débloqué, je vous ferai signe.

Un voyage en solo, des nouvelles responsabilités, une soirée avec des inconnus, un rendez-vous avec une inconnue… Je suis assez fier, en ce moment, de la façon dont je sors régulièrement de ma zone de confort.

Mais ce n’est pas facile : dès qu’il y a enjeu social, aussi faible soit-il, je ne sais plus comment réagir, je reste bloqué, coincé, mal à l’aise. Je sens qu’il y a encore du boulot.

Du coup, je me demande si j’ai raison d’envisager un hébergement communautaire pour les vacances qui approchent.