I want to be a part of it...
Par Découvrir - Lien permanent
Histoire d’être sûr de me lever à l’heure, j’ai mis trois réveils ce matin : un à 5h55, un à 6h et un à 6h10. Je me suis donc logiquement réveillé à 5h52, c’est quand même beau, l’horloge biologique.
Ok. Bon. Ben c’est parti.
(Monday, 14 December, 2009 06:48)
Une fois fait les derniers préparatifs, je prends ma voiture pour aller essayer de la rentrer au parking : ô joie, la carte magnétique que j’ai passée à la lessive avant-hier fonctionne toujours, l’éventuel domino de contretemps ne commencera donc pas tout de suite. Je trouve même très vite l’arrêt de la navette pour l’aéroport (bon d’accord, j’avais fait un repérage) et il y en a une qui attend un peu plus loin, plus que 25 minutes à attendre. J’espère en tous cas, parce qu’elle passe son affichage en Hors Service et qu’une voiture de la compagnie se gare juste à côté.
Voilà donc mon premier stress, mais il est léger. En réalité, je suis passé par plusieurs phases : un peu affolé avant de prendre mes billets d’avion, euphorique la semaine qui a suivi, anxieux ensuite, pour finir par une semaine à sautiller à cause de l’anticipation. Depuis hier, je suis super calme. Et à part quelques micro-angoisses au coucher, je me sens bien.
Évidemment, l’inquiétude n’avait pas lieu d’être, elle part finalement à l’heure, et tandis qu’elle m’emmène dans des rues dont j’ignorais l’existence, je me demande combien de fois je vais me dire Ce coup-ci, ça y est, c’est parti.
En tous cas, en arrivant à l’aéroport, sous le ciel de Bruxelles qui s’éclaircit, j’ai déjà l’impression d’être loin.
Après m’être enregistré, je m’aperçois avec plaisir que la joie du départ est présente, même en étant seul -ce qui était sans doute ma plus grande inquiétude. Elle n’avait pas lieu d’être et je retrouve l’excitation de l’aéroport : il y a une page blanche derrière, je ne sais pas comment ça va se passer ; tout un séjour seul, en face de moi, sans mes guitares, mes bouquins, mes DVD, ma connexion Internet…
Au décollage, étrangement, je ne ressens pas la moindre appréhension, comme lorsque j’ai pris l’avion, gamin, alors que lors de mes voyages de ces dernières années, j’ai toujours imaginé assez facilement la catastrophe aérienne. En fouillant au fond de moi, je me demande si ce n’est pas parce que je n’ai pas cette fois-ci “charge d’âme”. Comme si mes inquiétudes habituelles n’avaient pas été pour moi, mais pour elle.
Premier vol à peu près sans histoire : l’avion est pratiquement vide (moins de 50 passagers sur un A340 qui peut en transporter 300) et survols de Bruxelles et Paris qui flattent mon intérêt pour Bruxelles, pour Paris, et pour les cartes aériennes, et à peine un peu de retard, ce qui est tout de même chiant, parce que mon transit est court.
Premier vol en retard, pas sur de choper le deuxième
(Monday, 14 December, 2009 13:23)
Voilà pourquoi après l’atterrissage, je me retrouve à courir comme un dératé pour aller d’un terminal à l’autre. Je ne suis pas le seul dans ce cas d’ailleurs, mais après trente minutes de course, je suis le premier à arriver le souffle court au deuxième avion alors que l’embarquement n’est pas encore terminé. Pourtant, il se terminera sans nous, et si l’équipage du premier vol n’avait pas parlé anglais aussi bien que je parle espagnol, ils auraient pu nous expliquer que les bagages n’auraient pas le temps d’être transbordés, ça m’aurait évité de me retrouver en nage avant d’entamer une demie journée de quatorze heures de trajet et d’arriver à New-York en pleine nuit.
Ah ben raté. Et je suis tout suant en plus.
(Monday, 14 December, 2009 13:45)
Je lâche un juron qui fait se retourner tout le terminal, mais ma réaction m’étonne moi-même : je me calme très vite et je souris devant l’imprévu.
J’avais rencontré lors de mon dernier voyage un compatriote qui m’avait parlé du rapport différent qu’on avait avec les gens lorsqu’on partait seul ; je suis surpris de la vitesse à laquelle je constate qu’il a raison[1] Je suis surpris de me voir donner des explications sur ce qu’il convient de faire à des personnes partageant ma mésaventure, surpris de me voir engager la conversation avec ma voisine dans le second vol, surpris de me retrouver après l’atterrissage à guider une paire de couples et à leur expliquer quels métro ils doivent prendre (j’ai toujours été super balèze pour ressortir avec un air expert des connaissances que je viens tout juste d’acquérir.)
finalement arrivé à Manhattan ! Hourra ! J’ai mon lit ! Hourra !
(Monday, 14 December, 2009 21:46)
Putain, ce patelin est plein de kindles et d’iphones, et de gens qui jouent de la zique qui arrache les tripes dans le métro.
et plein de jolies filles, Hourra !
(Monday, 14 December, 2009 21:47)
Et je me retrouve seul. Et dans la station, un couple joue du folk avec une guitare et une washboard. Et une jolie black avec un étui à guitare sur le dos a un rire complice en me voyant fouiller mes 27 poches à la recherche d’un stylo. Et je me regarde sur ce quai de métro et je me sens bien.
Vraiment bien.
Notes
[1] Non que je doutais, notez. Je suis parti seul entre autres pour vivre ça.
Commentaires
Très sympa ton récit, on s'y croirait. :)
Il y a une photo de Madrid mais tu n'en parles pas. Y es-tu passé ? Tu as fait Bruxelles -> Paris -> Madrid -> New York ?
Ça pourra servir à d'autres : toutes les photos ne sont pas affichées dans le billet. Pour les voir toutes il faut utiliser Lightbox, c'est-à-dire cliquer sur la première photo pour passer en mode c'est tout sombre puis passer les photos une à une.
Oui, oui, mon transit était à Madrid (j'ai choisi des transit loins, c'était moins cher et j'étais en manque d'aéroports.)
Comment ça, je suis lent à répondre ?
Merci pour la précision. :)