Nouvelle Amsterdam
Par Découvrir - Lien permanent
Décalage horaire : check. réveillé à 3h du mat. Mais rendormi jusqu’à 8h, à mon avis, c’est bon maintenant. À moi Lower Manhattan !
(Tuesday, 15 December, 2009 09:01)
Ce matin, je me suis réveillé tôt. Il faisait déjà bien jour, mais la fatigue du voyage aidant, je n’avais pas envie de me lever. D’ailleurs, il m’a fallu un certain temps rien que pour avoir le courage de regarder l’heure : trois heures du matin. Ah oui, ce n’est donc point le jour qui point à travers la fenêtre, c’est tout simplement New York.
Après mon vrai réveil, quelques heures plus tard, je me mets en route. La première journée est la seule pour laquelle j’ai un programme défini : errer. Je prends donc un bus pour commençer par la pointe de Manhattan : Battery Park, Fort Clinton, et de là remonter dans les rues tordues de ce qui fut la Nouvelle Amsterdam.
C’est plein d’écureuils ! (c’est des rats avec une grosse queue !)
(Tuesday, 15 December, 2009 10:09)
Première étape, donc : Battery Park, la pointe de Manhattan. Comme tous les espaces verts de la ville, c’est bourré d’écureils. Comme nulle part ailleurs, par contre, c’est ici que New York est née. Je m’aperçois vite pourtant que ça ne va pas être facile de recoller tout ce que j’ai lu et tout ce que je sais de l’histoire de la ville avec ce qui est encore visible maintenant : Castle Clinton lui-même, à l’époque construit sur un éperon rocheux à quelques encablures du rivage, est maintenant bien sur terre[1]. Il faut dire que l’île a sévèrement augmenté sa superficie à coups de remblais en quelques siècles. Le bordel des petites rues alentours même est difficilement interprétable, tant elles ont été élargies depuis qu’on y a construit quelques petites maisons il y a près de quatre siècles. Aujourd’hui, évidemment, nous sommes au mileu de Financial District et autour de moi, il n’y a que des gratte-ciels, à deux blocs et une rue près (avec quand même Fraunces Tavern, opérant depuis 1776 qui a vu passer par exemple un certain Georges Washington.)
Un peu plus bas, j’arrive sur Old Slip, où se situe le Musée de la Police de New York. Je ne faisais que passer, mais après tout, un petit musée, ça ne peut pas faire de mal. Dont acte, voilà donc mon premier musée du séjour.
How strange: contrairement à la NZ, ici je comprends ce qu’ils disent. Bon, allons voir les yuppies manger à Wall St.
(Tuesday, 15 December, 2009 12:38)
En sortant de là, je me dirige sur Wall Street, en essayant d’imaginer la palissade de l’époque, c’est quand même assez difficile. Tant pis, il y a un paquet d’immeubles à admirer ; un paquet de flics aussi : depuis 2001, une bonne partie du quartier est uniquement piétonnier, pas pour faire plaisir au piéton, mais pour empêcher les voitures d’approcher, on sent que tout est surveillé.
À côté de la bourse, il y a le Federal Hall, l’endroit (pas le bâtiment, un peu plus récent) ou Washington a prêté serment en tant que premier président des États Unis en 1789. Aujourd’hui, c’est un musée. Ah tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé dans un musée, non ? Deuxième musée du séjour, donc.
Je finis ensuite de remonter Wall Street jusqu’à Trinity Church, toujours aussi fascinante, entourée de ses tombes du XVIIIème siècle, mais en plein milieu des buildings. À l’arrière, on s’aperçoit qu’on est bien quatre mètres au dessus du niveau de la rue (Trinity Place, si, c’est une rue.) Un des meilleurs endroits pour constater de visu comment Mannathan (Manna Hata, l’île aux multiples collines en Algonquin) a été aplanie.
Premier hot dog dans la rue. Le bonheur, des fois, c’est simple comme un bout de saucisse…
(Tuesday, 15 December, 2009 13:56)
En remontant ensuite vers Church Street, j’arrive très vite sur le site du World Trade Center. Ici, bien sûr, il n’y a rien à voir : des palissades avec un trou derrière et des grues qui dépassent, il n’est même pas possible de ressentir ici une quelconque charge émotionnelle. Pour ça, par contre, juste à côté, il y a le mémorial temporaire du 11 Septembre. Tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé voir un musée ou assimilé, alors allez, d’accord, allons-y pour le troisième musée du séjour !
À l’intérieur, oui, c’est émotionnellement un peu plus fort que sur la zone de travaux d’en face, jusque dans le bordel de la muséographie d’ailleurs : eux qui sont plutôt balèze pour ça, on sent qu’ici, ça a été fait un peu comme on pouvait, un peu à toute vitesse. J’avais déjà vu tout à l’heure au musée de la Police un certain nombre de pièces récupérées des décombres, mais ici l’accumulation des témoignages, des souvenirs et des photos est un peu plus prégnante. On y trouve d’ailleurs une salle ne contenant rien d’autre que des bancs, des milliers de photos de victimes sur les murs et la petite touche qui me fait me dire qu’ils sont super forts pour le drama : les boites de mouchoirs sur les bancs.
Sauf qu’en regardant les photos, je suis tombé sur un dessin d’un gamin espérant que son père passe du bon temps au paradis. Et là je me suis dit qu’Ah merde, les boites de mouchoirs, c’est pas pour la déco…
En sortant, je me promène encore un peu dans le quartier avant de remonter vers Saint Paul, elle aussi entourée de son cimetière d’époque. Toujours consacrée, Saint Paul est pourtant aujourd’hui un double mémorial : d’abord il y a le banc où Georges Washington (oui, encore lui) est venu prier le jour de sa prise de serment. L’église a surtout servi de refuge et de lieu de repos pour les volontaires qui ont participé au déblaiement et à la recherche de corps sur le site voisin du World Trade Center, et même si on a un peu rangé depuis, beaucoup de souvenirs sont encore là. Tiens, c’est un peu mon quatrième musée. C’est pas mal pour un premier jour…
Allez, l’après-midi est entamé, il est temps de bouger un peu, City Hall n’est pas loin.
(les images de ce billet sont visibles sur Flickr et piquent moins les yeux sur Fluidr.)
Notes
[1] Tout de même, Castle Clinton, une mini expo avec trois maquettes de ce que fut la pointe de Manhattan à différentes époques, et ça, ça me rend tout frétillant !