Métaphore

Il fait froid dehors

Archives janvier 2006

Faisons moi un cadeau

Ça fait des années qu'on me répète régulièrement qu'il est difficile de me faire un cadeau, puisque je me paye tout ce dont j'ai envie... C'est absolument faux. Il est vrai que je suis un client régulier des disquaires, en vrai ou en ligne, que de temps en temps, je m'offre une guitare ou des bouquins. N'empêche qu'il y a loin entre ça et m'acheter tout ce dont j'ai envie....

D'abord, des guitares, ça coûte des sous, donc j'évite d'en acheter une tous les quinze jours. Mais surtout, j'ai d'autres passions tout aussi dispendieuses, et je ne peux pas me permettre d'acheter un lecteur minidisc Hi-Md, un PDA, un ordinateur ou surtout l'intégrale de tel ou tel artiste une fois tous les salaires. D'ailleurs, je déteste dépenser du fric, j'ai une pierrre sur le portefeuille. J'adore me faire plaisir, mais dépenser de l'argent est une torture.

Au paradis des claviers.

Mince alors : moi qu'on appelle le tueur de claviers, je n'en ai jamais tué un seul.... Jusqu'à hier. Mais celui-là n'est pas mort sous les coups : je me suis un peu pris les pieds dans les câbles, le deuxième clavier a commencé à voler, et a envoyé mon verre d'eau dans le premier : j'ai une des dead-keys coincée quelque part qui m'empêche d'utiliser toutes les autres correctement (je n'ai pas bien saisi comment, mais il est parti trois fois en stand-by sans que je lui demande rien.)

Bon, ben un Natural Keyboard de moins. Chouette ! Il va falloir que j'en rachète un !

Imagine qu'y ait pas d'people ...

photo: sur un piano blanc

Moi, jouant Imagine, le dimanche 22 janvier 2006, à l'expo Ono, pardon : Lennon.

(photo par Mélie Cui)

Le spam, c'est bien.

Hier, ce spam, qu'est-ce que c'était bien !

Fallait pas te fatiguer, Winston !

soutenons Garfieldd

Décidément, il est des choses qui ne veulent pas changer...

Wouldn't Eudora be nice ?

Est-ce que vous avez déjà remarqué la parenté entre l'arpège qui annonce l'arrivée du courrier dans Eudora et l'intro du Wouldn't it be nice ? des Beach-Boys ?

De retour de la grippe aviaire

Ben me voilà, mes gens... Je mets un peu d'ordre dans mes idées et c'est parti pour quinze jours de comptes-rendus décalés (dans le temps) de notre périple entre Europe et Inde.

Ah, oui, au fait : bonne année ! (en spécial bonus, aucune statistique de l'année écoulée sur ce site. Heureux ?)

dernier jour turc et mouillé

photo: c'est le désert sous le grand bazar Aujourd'hui, c'est la fête du sacrifice, la Saint-Mouton, comme dirait mon pote Abdel. Est-ce pour ça que je n'ai pas entendu le muezzin ce matin ? Ou est-ce simplement comme l'année dernière que j'ai attendu le dernier jour pour m'y habituer ?

Parce que c'est le dernier jour : ce soir, nous serons rentrés, chacun de notre côté, il convient de profiter des dernières heures. Après l'habituel petit déjeuner, nous libérons la chambre et laissons nos sacs à la réception, nous profitons même de la note pour écouler le faux billet d'hier.

Puisqu'il nous reste quelques heures, nous avons décidé de nous promener et de faire les magasins, si c'est possible. Mais ce n'est pas si évident que ça : dès que nous mettons le pied dehors, tout a l'air étrange, et il nous faut un certain temps pour comprendre : il n'y a pas un bruit. On dirait que les rues sont vides, et que tout est fermé. Ah oui alors, quand c'est férié, c'est férié !

C'est d'autant plus flagrant lorsqu'on approche du grand bazar : rien. Personne. Sans surprise, le bazar des livres, qui était la but de cette balade, est fermé comme le reste. En redescendant tout doucement vers le port, les rues dans lesquelles nous avons du faire du slalom il y a une dizaine de jours sont maintenant complètement désertes, tout en gardant les traces de leur activité de tous les jours, marrant.

Retour à Istanbul

photo: Istanbul au petit matin La nuit a été abominable : coincés dans les sièges, nous n'avons réussi à trouver que quelques minutes de sommeil ici ou là, réveillé régulièrement à chaque arrêt du train pour regarder monter des minets pires que ceux d'Ankara à chaque fois (mais en voyant le bon côté des choses, il faut avouer que ces décolletés et ces nombrils à l'air semblent montrer que la Turquie est finalement assez ouverte d'esprit.)

C'est dans un état déplorable qu'au matin nous arrivons à Istanbul, mais sur la rive indienne. Heureusement, la suite est assez simple : directement au sortir de la gare de Haydarpaşa (un bâtiment début XXième, tellement au bord de l'eau que si les trains freinent mal, il doivent se transformer en sous-marins) on embarque pour Sultanhamet, la rive européenne, dans la version maritime et un peu plus chic du bus de banlieue. Il bruine, le temps est gris, les gens sont à peine réveillés et maussades, mais le lever de soleil sur le détroit du Bosphore vaut bien ça.

Ankara

photo: Départ d'Avanos Aujourd'hui, je suis fatigué. Remarquez bien que je ne suis pas le seul : la principale raison de ma fatigue est que je n'ai pas réussi à bien dormir à cause de Julie qui s'est mouchée toute la nuit, imaginez donc sa fatigue à elle...

Au petit-déjeuner ce matin, plus de frites, mais du saucisson chaud, et une fois de plus, je me régale. Après une discussion avec Yassin et notre dernière rencontre avec la chatte d'Osman, le gérant, qui suit son maître comme le ferait un chien, il est temps de reprendre la route : tout à l'heure, nous rendons la voiture à Ankara.

La route nous prends moins de temps que nous ne l'avions imaginé : après trois heures de paysages splendides, nous voilà arrivés. Enfin presque : nous avons atteint l'agglomération, il faut maintenant se repérer, ce qui comme d'habitude se révèle une épreuve avec le Guide du Routard : il propose une version simplifiée du plan du centre-ville. Chouette ! Mais c'est par où le centre-ville ?

Dernier jour en Capadocce

photo: tunel souterrain Nous n'y sommes pas arrivés : Une fois de plus, la conversation nous a conduit à des heures où toute Julie normalement constituée devrait être au lit (moi, je suis beaucoup plus couche-tard.) Nous arrivons encore une fois bon derniers au petit-déjeuner. Pas de frites aujourd'hui, mais du saucisson cuit, et une fois de plus je me régale.

Aujourd'hui, nous avons prévu de visiter une cité souterraine, mais avant, nous avons quelques courses à faire : j'ai décidé d'acheter un jeu de rami pour ma mère et ce magasin là bas en vend. Nous réussissons une fois de plus à passer la barrière de la langue, le temps ensuite d'aller au supermarché et Julie a décidé qu'un jeu de rami, ça ferait un beau cadeau pour son frère aussi. Retour donc au magasin qui n'a sans doute jamais vendu autant de jeu d'un coup. La barrière de la langue est brutalement devenue beaucoup plus difficile à franchir au moment où Julie a essayé d'obtenir une réduction pour le lot de deux quand même. Mon inquiétude, c'est le poids des sacs au retour : ces jeux en bois massif sont très jolis, mais prennent énormément de place et de poids.

Kilim

photo: Julie au marché Non, finalement, pas de grasse-matinée aujourd'hui, nous rejoignons Nadine pour le petit déjeuner dans la cave. rappelons que le petit déjeuner turc est généralement plus salé que le notre. Aujourd'hui, tout de même, nous arrivons à des extrémités que nous n'avons jusqu'alors pas connues : avec le thé, le café, le pain, la confiture, le miel, les tomates et tout ce qui est habituel, voilà qu'on nous sert ... des frites. Julie n'aurait jamais cru manger des frites au petit déjeuner, moi, c'est pire : jamais je n'aurais cru apprécier des frites au petit-déjeuner.

Aujourd'hui, c'est vendredi, jour du marché à Avanos, et nous nous y rendons tous les trois. Julie, bien sûr, est attirée par les si colorés stands de vente d'épices. Elle tient également à acheter des verres à thé d'ici, bien différents de leurs équivalents du Maghreb qu'on voit beaucoup plus facilement chez nous.

photo: stand d'épices

Le marché ici, loin des grosses métropoles, est l'occasion de vérifier une fois de plus que nous sommes à mi-chemin entre ruralité profonde et occidentalisation rapide ; S'y développe une impression de marché de nos campagnes à nous, vers les années cinquante, mais y arrivent en force aussi toutes sortes de merdes clinquantes assez proches de ce qu'on peut trouver chez les vendeurs à la sauvette sénégalais de nos coins à vacanciers. On y trouve également des choses bien plus surprenantes, mais logiques finalement dans un coin où le marché est la source d'approvisionnement principale : des pièces de moteur, des cadres de fenêtre, des drogueries complètes sur un étal, ou des petits culottes affriolantes pour démontrer encore une fois que bien que majoritairement musulman, le pays est bien moins prude que ne le sont les pays du Moyen-Orient (on avait déjà remarqué une ouverture similaire à leur consommation d'alcool : le Turc sait boire.)

Églises peintes

photo: des trous à Zelve Ce matin, nous commençons à peine à entrouvir les yeux qu'on frappe à la porte : c'est Bülent, le gardien, qui vient nous chercher pour le petit déjeûner, sollicitude inédite pendant ce séjour. Nous rejoignons alors les autres clients dans ... la cave. La salle est en effet sous notre chambre, les murs blancs sont creusés dans la roche et la déco est tout à fait sympathique. Nous nous installons avec les autres clients : un couple franco-roumain, qui sont justement ceux qui accaparaient les forces francophones du resto d'hier soir et Nadine, une française habituée des lieux (treize ans de voyages en Turquie derrière elle.) On mange ici le petit déjeuner le plus copieux que nous ayons eu depuis le début du séjour (il y a même un ersatz de Nutella, visiblement séché depuis les derniers enfants qui sont passé ici, l'été passé. Je passe.) au son d'une musique new-age qui me donne l'impression d'être dimanche soir, très tard, et à l'écoute de Classic 21... Les franco-roumains quittent la ville, mais Nadine est encore là quelque jours, nous nous reverrons...

Nous sommes en Cappadoce, qui est dit-on la plus jolie région de Turquie, célèbre pour ses paysages, ses églises, ses pigeonniers et ses habitations troglodytes. Je le précise parce qu'à lire la description dans le Routard, je n'ai jamais vu nulle part que les églises étaient troglodytes... Enfin bon, nous n'avons pas été plus que ça impressionné par le guide, ces vacances-ci.

Avanos

photo: sur la routeAprès une bonne nuit (surtout pour celui d'entre nous deux qui ne se mouche pas) nous nous levons relativement tôt : aujourd'hui, c'est route. À l'heure où d'habitude nous nous levons, nous y sommes déjà, sur la route (en espérant que ce soit la bonne : il y a beaucoup de changements dans les routes du coin depuis la rédaction de notre Guide du Routard 2005/2006, il y a vraisemblablement une dizaine d'années.)

Après un plein, nous voilà donc en route. Aujourd'hui, nous prévoyons plus de 600 kilomètres, autant dire la journée. Nous le savons : toutes les deux heures, la pause s'impose... Au bout de deux heures justement, nous traversons Konya, un patelin assez imposant (Une ville sainte aux monuments religieux ...Abritant dans ses murs un certain nombre d'intégristes musulmans...) N'ayant pas plus envie que ça de nous frotter aux Chiites, nous décidons de ne pas nous arrêter ici, mais plutôt d'attendre le premier coin sympa en bord de route après la sortie pour y déplier les jambes et manger quelques oranges.

Fresh vitamins

photo: Petit déjeunerMalgré les coqs, le gamin qui pleure dans la chambre d'à côté et le folle des couvertures, j'ai plutôt passé une bonne nuit. Au petit-déjeûner continuent les bonnes surprises : bien sûr, nous ne sommes pas habitués à manger de l'avocat si tôt, mais quand il est aussi fondant et qu'il vient directement du jardin, quel bonheur ! Et le reste des produits est à l'avenant, qui sont pour la plupart également issus directement du jardin, où du cul des poules qui s'y promènent. Dommage que tout ça me soit servi avec du Nescafé, mais visiblement, si le café turc existe toujours (on le peut trouver ici ou là,) le café en Turquie, partout, c'est du Nescafé. La cafetière telle qu'on peut la trouver dans nos contrées a ici complètement disparu.

photo: Petit moi et mes œufs

Avant de partir, nous allons nous promener sur la plage, à 150 mètres de là, ce qui est surprenant quand on est arrivé de nuit par des routes de montagnes, nous ne l'imaginions pas si proche. En janvier et à cette heure-ci, c'est plutôt calme, et je résiste pour une fois à l'impulsion d'aller me baigner (ce que je fais d'habitude quand je vois une mer inhabituelle, histoire de ne pas m'être arrêté juste au bord, mais quoi ? C'est la Méditerranée, non ?) mais j'y ai ramassé force cailloux en forme d'œufs (ça va être pratique à ramener, ça, tiens !)

L'homme qui a vu l'ours

photo: petit déjeuner sur la terrasseEn descendant pour prendre le petit-déjeuner ce matin, on nous propose de la prendre sur la terrasse. Pardon ? Ah ben oui, il fait beau, il fait chaud, alors pourquoi pas ? Et puis un deux janvier, c'est quelque-chose qui ne se refuse pas. Prenons des forces, il va falloir sortir de la ville... Sortir de la vieille ville d'abord, ce qui est plus aisé en plein jour, mais ensuite surtout sortir de la ville elle-même, toujours sans le moindre panneau. Finalement, nous y arrivons, mais sans même comprendre comment nous avons fait.

La première destination du jour, dans les montagnes avoisinantes, c'est Termesos : encore des ruines greco-romaines ou assimilées, encore un lieu conquis par Alexandre (de toutes façons, dans la région, c'est lui ou Hadrien.)

Aphrodisias, Pamukkale & Heliopolis

photo: nappe de brouillardNous voilà en 2006, et pour le coup, notre réveil est vraiment tardif : 9h, avec les interruptions habituelles dûes au muezzin et aux mouchoirs de Julie. Après notre premier petit déjeuner sans Pinar du séjour, nous sortons pour affronter un brouillard à couper au couteau : on n'y voit pas à dix mètres. Dans ces conditions, le visite que je voulais rendre à l'Artémision, à savoir les restes d'une des Sept Merveilles du Monde, est fortement écourtée : Je n'y jette qu'un vague coup d'œil, sans même sortir de la voiture. C'est idiot, il faudra que je revienne.

photo: cuvette de brouillardIl le faut bien : nous affrontons alors le brouillard pour quitter la ville. Juste après que Julie aie pris une photo afin de pouvoir témoigner de la visibilité que nous avons, il disparaît brutalement ! Nous sommes dans le brouillard complet, et dix mètres plus loin, le soleil brille... En nous retournant (après avoir arrêté la voiture quand même) nous nous apercevons que Selçuk est visiblement dans une cuvette : il y a derrière nous un gros nuage de brume parfaitement circonscrit.