Métaphore

Il fait froid dehors

Ankara

photo: Départ d'Avanos Aujourd'hui, je suis fatigué. Remarquez bien que je ne suis pas le seul : la principale raison de ma fatigue est que je n'ai pas réussi à bien dormir à cause de Julie qui s'est mouchée toute la nuit, imaginez donc sa fatigue à elle...

Au petit-déjeuner ce matin, plus de frites, mais du saucisson chaud, et une fois de plus, je me régale. Après une discussion avec Yassin et notre dernière rencontre avec la chatte d'Osman, le gérant, qui suit son maître comme le ferait un chien, il est temps de reprendre la route : tout à l'heure, nous rendons la voiture à Ankara.

La route nous prends moins de temps que nous ne l'avions imaginé : après trois heures de paysages splendides, nous voilà arrivés. Enfin presque : nous avons atteint l'agglomération, il faut maintenant se repérer, ce qui comme d'habitude se révèle une épreuve avec le Guide du Routard : il propose une version simplifiée du plan du centre-ville. Chouette ! Mais c'est par où le centre-ville ?

photo: On rend la voiture Je remercie une fois de plus Papa et Maman qui m'ont fabriqué avec une boussole interne, et Papa et Maman Julie qui l'ont faite rapide à la lecture des rares panneaux qu'on trouve ici, parce que nous réussissons finalement assez vite à retrouver à peu près notre chemin (on arrive à l'ouest et il y a un axe nord-sud quelque part, ne reste plus qu'à essayer d'aller plus ou moins tout droits dans les petites rues. Essayez, c'est drôle, de Dieuleveult, c'est à ta mémoire que nous faisons ça...)

Nous finissons donc par trouver la gare, il va maintenant falloir acheter nos billets ; Nous prenons nos tickets, comme au rayon fromage de chez Auchan, et nous attendons notre tour. Pendant ce temps là, nous essayons de trouver les consignes, histoire de ne pas traverser la ville avec nos énormes sacs une fois la voiture rendue : ah ben non. Visiblement, il n'y a pas de consigne, pas plus que de turc qui parle anglais, fut-ce au guichet des renseignements.

Au guichet d'achat des tickets non plus d'ailleurs, si bien que nous prenons nos billets, mais nous allons maintenant prier très fort pour qu'ils nous amènent bien à Istanbul, parce que la réservation de billets de train en langage des signes n'est pas une science exacte.

Nous sortons alors de la gare, on nous fait payer le parking (mais c'est une manie alors !) et, avant de rendre la voiture, nous allons visiter le Musée des Civilisations Anatoliennes, qu'on dit un des plus intéressants de Turquie. Nous nous perdons un peu dans le bazar du vieil Ankara (tant mieux, ça nous permet de reconstituer (fort) temporairement notre stock de simits) et nous payons l'entrée (chère) du Musée. Intéressant, il l'est. La Turquie est un pays gigantesque, le plus grand carrefour qui aie été dans l'antiquité et le berceau d'un certain nombre de civilisations, il y a donc largement de quoi faire. Malheureusement, s'il est effectivement bien fourni et architecturellement superbe, il est aussi plutôt fouillis et pêche par manque d'explications : beaucoup de vitrines par exemples n'ont droit qu'à une description générique, on ne sait rien de chaque objet pris individuellement. Et le sens de la visite est tellement bien indiqué que nous l'avons faite complètement à l'envers.

Il est temps maintenant de trouver l'agence de location, ce qui est facile : nous avons nos repères maintenant. Arrivés là, une fois de plus, l'employé ne parle pas anglais, mais ça ne l'empêche pas d'être un gars bien : il appelle un de ses copains, anglophone lui, pour qu'on puisse discuter, puis nous propose de garder nos sacs pendant les quelques heures qui nous séparent du départ du train, et propose même de nous conduire à la gare à l'heure idoine, parce qu'avec de tels sacs sur le dos, elle est quand même sacrément loin.

photo:

Nous pouvons donc maintenant profiter pendant quelques heures d'Ankara, surtout que nous sommes dans le centre de la ville moderne, c'est plein de bars, de magasins, et de lumières. Tout ceci est fort européanisé, surtout les gens : Nous sommes entourés de minets comme on peut déjà trop en voir à Paris ou à Bruxelles, si l'on excepte le fait qu'il y a tout de même moins de blonds, nous voilà en présence d'exactement la même engeance que ces fashions-victims embrillantinées sur lesquelles on a déjà envie de frapper chez nous.

Il n'est pourtant pas question de se laisser abattre : au bout de cette rue se trouve Mado, le glacier qui est décrit par le guide comme un des meilleurs du pays, et même si ici comme partout ailleurs, nous avons recours au langage des signes pour nous faire comprendre, nous parvenons tout de même à commander. La réputation est justifiée : ce banana-split n'a rien à voir avec ceux que j'ai connus jusqu'ici, mais cette glace et cette sauce au caramel, ces pistaches pilées et ces morceaux de kiwis et d'oranges sont absolument délicieux. Le tout est copieux, mais après tout, nous n'avons qu'à décréter que nous avons commencé le repas par le dessert.

photo: Salle d'attente Un peu plus bas, nous entrons dans un centre commercial de luxe, réservé à la haute, visiblement. La fouille des sacs et le portique de sécurité aide à s'y sentir bien, c'est sûr. Et comme plus haut, il n'y a ici aucun dépaysement. Avant de sortir, tout de même, Julie se laisse séduire par un sac un rien bohème, dont les grosses fleurs en feutre et les pompons multicolores ont l'air de se demander ce qu'ils font là.

Et il est temps de se nourrir : Nous nous dirigeons vers le Recep Usta, un restaurant qui a tout de la grande brasserie parisienne : placeur, maître d'hôtel, et ballet de serveurs... Et langage des signes : une fois de plus, personne ne parle anglais. Qu'est-ce que c'est que cette capitale où personne ne parle étranger ? Enfin, si : une famille dîne à la table voisine et le fils, militaire qui a passé deux ans aux États Unis, parle anglais. Fichtre, les militaires seraient les seuls anglophones du pays ?

En tous cas, grâce à lui, nous faisons notre choix : ce sera un kaburga dolma, un ragoût d'agneau et de riz, servi dans un plat gigantesque qui remplit la table entre nos deux assiettes, et c'est bon, c'est même super bon. C'est tellement bon que plus d'une demi-heure plus tard, nous sommes deux à être désespérés d'avoir le ventre plein et de ne pas savoir terminer le plat. Raaaaaah, encore ! Ankara ne m'aura pas laissé un souvenir impérissable, mais ce plat est un des meilleurs moments des vacances.

photo: Nous tentons bien ensuite de pousser jusqu'à la mosquée Kocatepe, qui à défaut d'être jolie, est impressionnante, mais nous n'arriverons pas tout à fait jusque là, puisque quelques rues en dessous, nous devons nous résoudre à faire demi-tour si nous voulons être à l'heure au rendez-vous à l'agence de location. D'ailleurs, nous sommes même finalement vingt minutes en avance, et ça tombe très bien, puisque notre bienfaiteur arrive lui-même avec dix-neuf minutes d'avance. J'aurais aimé quand même qu'il ne pense pas nous faire plaisir en mettant le chauffage à fond dans la voiture, avec mon manteau et mon pull, j'ai failli me trouver mal.

C'est quand même vraiment gentil de sa part de nous conduire à la gare. Nous arrivons un peu en avance, mais si tel n'avait pas été le cas, il nous aurait porté les bagages directement dans le train. Les turcs, quand même, sont des gens serviables.

Après une petite heure dans la salle d'attente, c'est la fin du suspens quant à notre train : il s'agit bien d'un train de nuit qui va à Istanbul, par contre, visiblement, le train-couchettes que nous visions, c'est celui qui part une heure plus tard. Prêt pour passer une nuit coincé dans un fauteuil de train ?

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Commentaires

1. Par Monsieur LeChieur, le 29/01/2006 à 21:28

C'est quoi, ce paquet de Camel que je vois à côté du Banana Split ? Tu refumes, animal ?

2. Par xave, le 29/01/2006 à 21:30

Quand je bois une bière avec les copains, je fume. Et quand je suis en vacances, je fume, oui.

3. Par Monsieur le Chieur, le 29/01/2006 à 22:38

Aors paie ta bière, je t'offrirai une cigarette.

4. Par xave, le 30/01/2006 à 13:07

T'avais pas arrété de fumer, toi ? Attention, ça va sévèrement ponctionner ton RMI.

5. Par Monsieur le Chieur, le 30/01/2006 à 14:14

Tu veux me faire pleurer, hein, salaud !

6. Par xave, le 30/01/2006 à 14:33

Nourris tes enfants, au lieu de nourrir ton crabe !

7. Par nass, le 31/01/2006 à 07:02

fumeur tu etais fumeur tu resteras

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