Métaphore

Il fait froid dehors

dernier jour turc et mouillé

photo: c'est le désert sous le grand bazar Aujourd'hui, c'est la fête du sacrifice, la Saint-Mouton, comme dirait mon pote Abdel. Est-ce pour ça que je n'ai pas entendu le muezzin ce matin ? Ou est-ce simplement comme l'année dernière que j'ai attendu le dernier jour pour m'y habituer ?

Parce que c'est le dernier jour : ce soir, nous serons rentrés, chacun de notre côté, il convient de profiter des dernières heures. Après l'habituel petit déjeuner, nous libérons la chambre et laissons nos sacs à la réception, nous profitons même de la note pour écouler le faux billet d'hier.

Puisqu'il nous reste quelques heures, nous avons décidé de nous promener et de faire les magasins, si c'est possible. Mais ce n'est pas si évident que ça : dès que nous mettons le pied dehors, tout a l'air étrange, et il nous faut un certain temps pour comprendre : il n'y a pas un bruit. On dirait que les rues sont vides, et que tout est fermé. Ah oui alors, quand c'est férié, c'est férié !

C'est d'autant plus flagrant lorsqu'on approche du grand bazar : rien. Personne. Sans surprise, le bazar des livres, qui était la but de cette balade, est fermé comme le reste. En redescendant tout doucement vers le port, les rues dans lesquelles nous avons du faire du slalom il y a une dizaine de jours sont maintenant complètement désertes, tout en gardant les traces de leur activité de tous les jours, marrant.

photo: les pigeons de la Mosquée Neuve

Plus bas, après avoir joué avec les pigeons de la Mosquée Neuve (grippe comment, vous dites ?) le bazar égyptien est lui aussi fermé, et comme plus haut, ce ne sont pas les trois camelots à touristes qui restent qui vont donner envie de rester (même si les voyagistes qui promènent leurs japonais sont quand même contents de les trouver,) et nous décidons d'aller tenter notre chance du côté de Beyoğlu.

photo: une tasse sur la table La rue pour y parvenir est toujours aussi fatiguante à gravir, mais cette fois-ci, elle est aussi sacrément humide : il s'est remis à pleuvoir de plus belle, et nous faisons plus d'un arrêt pour nous protéger tant bien que mal en profitant de quelques auvents sympathiques. Tout ça pour arriver en haut et se rendre compte que ce n'est pas beaucoup plus brillant qu'en bas. Un peu quand même, puisqu'au moins quelques magasins sont ouverts, et c'est heureux, ça nous permet de nous soustraire à la pluie par moments, d'acheter quelques bouquins (il y avait longtemps que j'avais envie de relire 1984, et Julie n'a jamais suffisamment de matière pour ses expériences graphiques.) et ... de finir au Simit Sarayi du coin, tant que c'est encore possible.

En redescendant, nous tombons sur le Mado du coin. Bien sûr, y aller serait de la gourmandise, mais nous ne nous sommes toujours pas remis de la glace d'avant-hier, et je suis trop fan des symboles et jeux de mots foireux pour, ayant commencé le séjour au MacDo, ne pas le finir au Mado. Ça boucle la bouche en quelque sorte. Par contre, ce n'est pas pour faire mon snob, mais franchement, si vous voulez manger un banana-split au Mado (et je vous y encourage) Allez plutôt à Ankara qu'à Istanbul, si, si.

photo: un alien à Istanbul Et c'est toujours la fête à la grenouille tandis que nous retraversons la ville (et le pont de Galata, et les quais où nous nous décidons enfin à acheter un sandwich à la sardine, mais pourquoi n'ai-je pas fait ça plus tôt ? C'est bon !) pour retourner à la pension récupérer nos sacs et aller une dernière fois aux chiottes chez les turcs, puis se diriger tout doucement vers l'aéroport.

Est-ce à cause de la Saint-Mouton ? Est-ce que nous ressemblons à des touristes qui s'en vont ? Toujours est-il que pour la première fois, nous nous promenons avec les sacs au dos sans être importunés. C'est ça, le secret : nous devrions toujours être en train de partir. C'est affreux comme tout à l'air de se terminer... Bon, sans doute que tous ces magasins fermés participent de cet impression là, mais tout de même, se dire que ce simit acheté entre le tram et le métro est le dernier, c'est triste.

photo: un vendeur péruvien à Istanbul, ils sont partout ! Et puis c'est l'aéroport : Julie est vengée de ses chaussures de marche qui l'avaient cataloguée terroriste à l'aller : cette fois-ci, c'est à mon tour : dans mon sac à dos - destiné à partir en soute - j'ai rangé un Opinel. Ne suis-je pas un dangereux criminel ? Nous mangeons notre dernier simit, nous entrons en zone d'embarquement et l'attente commence... Pendant que Julie regarde l'age de glace, je tourne dans les magasins en essayant de trouver un usage quelconque pour les seize lires qui me restent. Combien pour ce disque ? Hein ? Sixteen liras ? Très bien, si je ne trouve rien d'autre, je viendrais l'acheter. Julie vient bien m'aider à trouverf mais décidemment, rien ne me parle, alors je vais prendre ce disque qui a le bon goût de coûter exactement ce qui me reste dans la poche.

Quoi pas assez ? Hein ? Combien vous dites ? Ah ben bonjour, aimables comme une porte de prison et doués en anglais pour travailler dans un aéroport international... Bon alors, c'est quoi le problème ? Quoi !?! Soixantes Lires ?!? Pour un CD ? Mais c'est complètement n'importe quoi ! Bon, ben si c'est comme ça, on va acheter des stocks de M&M's, ça leur fera les pieds.

photo: Julie regarde l'Age de Glace Avec toute cette histoire, il ne va pas être temps de le prendre, cet avion ? Si, si... D'ailleurs, voilà qu'une hôtesse nous cherche, sommes nous si en retard que ça ? Ah il parait que oui. Allons-y alors, nous ne voudrions pas mettre l'avion en retard. Ceci dit, s'ils le veulent vraiment, on peut : Vous avez une idée du temps que ça prend à délacer et à relacer, des chaussures de marche ?

Dans l'avion, Julie dort, et en la regardant, je m'aperçois que j'ai somme toute très bien supporté ces quinze jours avec elle, et qu'avant même d'arriver en France, elle commence déjà à me manquer. Cette fille est une sorcière.

Et puis c'est l'atterrissage, la France, la récupération des bagages, et l'escalator de gauche pour le RER de Julie et celui de droite pour mon TGV. Deux voies côte à côte, mais aux destinations opposées... Vous savez quoi ? J'ai bien envie de repartir avec elle, moi.

Vivement cet automne. Vivement le Japon.

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Commentaires

1. Par fend la bise, le 02/02/2006 à 17:50

moi aussi j' aime bien l' age de glace mais raport a mort au vache on y vient ...

bon vent , vivien alias la bise

2. Par nass, le 02/02/2006 à 20:32

sorciere tu dis ???

3. Par xave, le 02/02/2006 à 21:37

Yep. Cette fille m'a jeté un sort, c'est pas possible que je sois aussi amoureux autrement !

4. Par Monsieur le Chieur, le 03/02/2006 à 09:42

Xave, désolé de polluer tes commentaires avec un truc qui n'a rien à voir.

Juste pour signaler à ceux de tes lecteurs qui passent aussi chez moi que ça y est, mon site (nonal.net), est supprimé, et n'existe plus (mais cette fois, il ne s'agit pas d'un caprice du Chieur). A la place, j'utiliserai désormais un hébergement situé sur http://pigiste.net/ (ce sera en route dans le courant de la nuit prochaine).

Encore pardon, je n'ai pas d'autre solution pour indiquer ma nouvelle adresse à ceux qui se cassent le nez sur l'erreur 404 (oué, et en plus je fais des copiés-collés...)

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