Métaphore

Il fait froid dehors

Archives septembre 1999

l'étranger

There is always something ridiculous about the emotions of those who one has ceased to love.
Oscar Wilde

Il m'est arrivé de dire, lorsque je suis venu à Bruxelles, que je partais à l'étranger; m'attirant lors force moqueries. C'est vrai que pour un nordiste, la Belgique n'a jamais été l'étranger, de plus Lille et Bruxelles ont plus d'un point commun. Cependant...

Ici c'est l'étranger. À Londres, on est en Angleterre, d'ailleurs on parle anglais. À Berlin, on est en Allemagne, d'ailleurs on y parle allemand. À Paris, on est en France, d'ailleurs on y parle français. À Bruxelles on est à l'étranger, j'en veux pour preuve qu'on y parle étranger. Oh bien sûr, le néerlandais et le français sont très présents, mais s'il n'y avait que ça....

Bassiste

Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.
Victor Hugo

Je viens de recevoir la dernière contribution de X, j'adore ce gars, il est capable de dire en quelques mots ce que je délayerais dans des phrases à n'en plus finir. Il semblerait ce plus qu'il s'agisse d'une de mes espèces préférées: un informaticien qui aime la vie, les gens, les petits plaisirs de la vie quotidienne.. un peu philosophe, un gars qui fait du nateur simplement parce qu'il est doué, mais dont les passions se situent ailleurs. Plus je le lis, plus il m'est sympathique.

Sur Bruxelles, rien de bien nouveau, tout est calme en ce moment. Je crois que c'est l'arrivée de l'automne qui endort les gens. C'est pour ça qu'en ce moment je travaille peu. Ça tombe plutôt bien, j'ai des tas de choses à faire: je dois remplir des papiers... des papiers pour la municipalité, pour mon employeur, pour la police, pour mon proprio, pour la sécu, pour ma banque... Une installation, c'est rigolo, on change d'air, d'habitudes, de tas de choses, mais j'ai un peu parfois l'impression de vivre dans le Brazil de Terry Gilliam.

Sabine

Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame : il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes.
Beaumarchais

Bravant les frimas bruxellois (3 gouttes, alors qu'il fait toujours très chaud et qu'aujourd'hui on se croirait en juin), je suis sorti hier avec S. Histoire d'aller boire un coup et de causer. Plein.

Elle me parle de l'Inde, de Hong-Kong, des états unis, je lui parle des Corbières, du Larzac, d'à quel point je déteste les ricains. On parle de musique, de langues, de maintes choses réprimées, des Ardennes, de Coccinelle, d'histoire...

Étrange de parler avec une multilingue, le français n'est pas vraiment sa langue maternelle, elle part sur l'anglais parfois, la seule de ses autres langues que je comprenne un peu...

Et de temps en temps, ses yeux partent dans le vague, dans son monde... Elle est loin.

Elle a les yeux qui pétillent, il y a des années que je n'avais pas vu ça.

Voltaire

Courtes lettres et longues amitiés, tel est ma devise
Voltaire

Oulah.... Il y a longtemps que ça ne m'était plus arrivé: je suis tombé ! Poum, par terre, le malaise. Bon, pas vraiment par terre parce que j'étais assis, mais quand même, boum.

Ça doit encore être la faute à Voltaire, ça, c'est toujours de sa faute, ce genre de choses. Impression un peu étrange en tout cas, en temps très court, ça donne à peu prés ça: "Tiens, ça tourne... bizarre: j'ai l'impression que je vais tomber... Bah, je raconte des colleries, je n'ai aucune raison pour ça, je suis encore dans la force de l'....Boum."

C'est surtout pour le spectateur que c'est comique. J'ai assisté à ça en direct un jour: un copain (que je ne dénoncerais pas) a sans doute trouvé que le récit de ma dernière prise de sang s'accommodait mal avec le Big Mac qu'il était en train d'engouffrer. et poum. enfin... il est resté conscient, mais c'était limite. Il a fallu prendre des mesures, je les ai prises: j'ai fini son Big Mac.

obscur

L'important n'est pas de guérir, mais de vivre avec ses maux.
Albert Camus

Hier j'ai passé une heure au téléphone avec S. Elle m'a bien remonté, et je de même, c'est beau la collaboration. Encore une qui a vécu beaucoup, et pas forcément de la même manière que tout le monde: Un jour elle a tout lâché, elle a mis son sac sur le dos, et elle est partie, laissant tomber son mec, sa famille, son boulot... Elle en avait marre, il fallait qu'elle respire. Marrant: après avoir traversé les états unis dans tous les sens, elle ne connaît pas Kérouac, il faut dire que lui voyageait pendant ses vacances. Mais si elle y a fait beaucoup de rencontres, beaucoup de découvertes, ce n'est pas ce qui l'a le plus marqué, et aujourd'hui elle n'a qu'une envie: reprendre un bain dans le Gange. J'aime beaucoup cette demoiselle.


Et puis dans les jours qui viennent, je vais sans doute voir A. qui nous a fabriqué une petite demoiselle à la sueur de son ventre, si elle est aussi jolie que sa maman, elle doit être bien réussie.

valeurs

Il ne me restera plus qu'à diriger vers mon front
le canon luisant d'une machine triomphante
pour effacer d'un geste l'univers...

Nino Ferrer

Tout-à-l'heure, j'ai vu une superbe voiture américaine, le genre paquebot chromé de partout aussi long qu'un autobus. Avec chauffeur en uniforme et customisé comme ils disent, customisé tout noir avec des oriflammes métalliques tout autour de la grande croix qui le surplombait. C'est le troisième corbillard que je vois en trois jours, marrant.

toute chose et son contraire

And everything under the sun is in tune
but the sun is eclipsed by the moon...

Roger Waters (eclipse)

Noir/blanc, jour/nuit, positif/négatif, yin/yang, et toute cette sorte de choses... les Corbières, ça fait renaître, ça remplit, ça ressource, je ne m'y suis pas enfoncé assez profondément, je n'y suis pas resté assez longtemps, mais c'est déjà beaucoup. Les montagnes, la mer, les vignes, les châteaux, les gens, tout ça fait du bien.

cowboy

When I get to the bottom I go back to the top of the slide
Where I stop and I turn and I go for a ride
Till I get to the bottom and I see you again

Paul MacCartney (Helter skelter)

Mords là d'dans, p'tit', ça va faire mal....

Mmmmmh, on a beau être cowboy et en avoir vu d'autres, le jour où on doit couper un membre malade, c'est douloureux. C'est vrai que lorsqu'il devient encore plus douloureux de le garder, et qu'en plus l'amputation est sans doute le seul moyen de garder la vie.... mouais, on a beau dire, il est quand même difficile de s'y faire.

Harmonium

t'es taré !
ma mère t'es taré !
mon père t'es taré !
ma sœur

Que voulez vous y faire: quand la famille a parlé, on ne peux plus rien dire! Mais pourquoi? Pourquoi? Que se passe-t'il ? M'en veux-t'on ? Pourquoi tant de haine ?

Il faut savoir que ce week-end, c'était la braderie de Lille (pour ceux qui ne connaissent pas, essayez d'imaginer un vide-greniers avec plusieur miyions de personnes), et comme d'hab', j'y suis allé en ayant l'intention de profiter de toute éventuelle affaire musicale. J'ai souffert. L'année dernière, j'était revenu les mains vides, n'ayant rien trouvé d'interessant, cette année... C'était plein: des instruments partout, et des beaux, si j'avais eu 15000 baoulz à claquer, ils seraient partis sans aucun problème.

Frère, il faut vivre

Qu'ils fatiguent le coeur, et le bien et le mal...
Des amours déçus le maelström infernal
Égale l'épuisement, c'est étrange et pourtant,
D'un cœur qui profite de se savoir vivant.

Bruxelles est une fort jolie ville peuplée de fort jolie filles, chaque jour qui passe m'en convainc un peu plus, dans les rues, les allées, les bureaux même parfois, de charmants sourires, de beaux yeux profonds enluminent mes journées, et honteux (un peu) et joyeux (beaucoup) je me laisse un peu aller... Je n'ai pas eu le temps d'aborder cette jolie inconnue qui attendait qui quoi qu'est-ce? Je ne sais pas. Mais Natalia a été charmante, et si j'ai un peu dragué Aurora, c'est Francesca qui ne voulait plus me lacher. Ah ces filles du sud... mais le nord n'est pas en reste et Ingeborg a ensoleillé ma journée d'hier d'un sourire...

Une mention spéciale pour ces petites demoiselles hier, simplement assises par terre et qui chantaient. Qui chantaient en vrai, en grand, cinq petites miss qui à elles seules chantaient comme tout un chœur religieux, ou de gospel, ou que sais-je encore, car leurs possibilités vocales étaient semble-t'il fort peu limitées. Je suis rarement resté sans bouger pendant une heure et demie à ne rien faire qu'écouter (bien qu'à regarder, elles n'était pas désagréables non plus)

Richepin

la vie vaut-elle d'être vécue ?
l'amour vaut-il qu'on soit cocu ?

Boris Vian (je bois)

Il parait que mon précédent édito laissait penser que je n'allais pas tarder à me pendre... que nenni! Désabusé certes, mais il bande encore, comme disait l'autre. Et si chaque jour qui passe continue à me convaincre que rien ici bas n'a le moindre sens, ça ne m'empêchera pas de mordre à pleines dents dans cette vie idiote. Alors à propos de nourriture, un petit goût encore de celles de l'esprit, du même Jean Richepin :