Métaphore

Il fait froid dehors

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Lola

Entre tant de beautés que partout on peut voir,
Je comprends bien, amis, que le désir balance;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.

Charles Baudelaire

Les oiseaux de passage

C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.

Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
Dans sa berge de bois est immobile et dort.
Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.

Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.

Howard Buten : Tendre Buffo

Avoir un bon copain, voilà c'qu'il y a d'meilleur au monde !
Charles Trenet & Johnny Hesse

Début mars 1993 : à l'invitation d'une demoiselle qui venait de me séduire d'une phrase aux accents d'Occitanie (et qui ne savait pas encore la place qu'elle allait occuper dans ma vie plus de trois ans durant) j'entrais dans son petit appartement pour me retrouver accueilli par un regard circonflexe : je ne venais pas seulement de rencontrer Valérie, je venais aussi de rencontrer Buffo.

Buffo est clown, mais c'est réducteur... la biographie de Buffo par celui qui est derrière le maquillage commence par ces mots J'ai toujours détesté les clowns... Et effectivement, ça n'a pas grand chose à voir. Buffo est un clown tendre, un peu mime, un peu beaucoup musicien... Doux. Timide... Il fait sourire beaucoup plus que rire.

Poésie

Les femmes sont faites pour être mariées et les hommes pour être célibataires. De là vient tout le mal.
Sacha Guitry

I keep on believing that I’m older and wiser now, while I’m probably just getting old.
Felix Atagong d’après plus ou moins David Gilmour

Et le soir vient et les lys meurent
Regarde ma douleur, beau ciel qui me l’envoies
Une nuit de mélancolie …
Allons plus vite, nom de Dieu !
Allons plus vite.

Guillaume Apollinaire

Parfois, je cherche pendant des heures une citation introductive, parfois je la trouve vite. Parfois même mon mise-à-jour entière est guidée par une phrase que j’ai trouvée ici ou là. En ce moment, ces citations s’imposent toutes seules à moi, et j’en ai trop pour ma production habituelle. Il me faut dire aussi que je lis beaucoup plus que d’habitude.

Apollinaire par exemple … Pourquoi est-ce que je le lis ? Il n’y a pas forcément un choix réfléchi, j’ai envie ces temps-ci de lire les poètes. Oh, je sais bien que ça vole un peu trop haut pour moi : parlez moi de Pink Floyd et je vais disserter pendant des heures. Parlez moi de poésie et j’aurai juste l’air d’un con. Mais c’est agréable de lire quelques vers de temps en temps, et tant pis pour les plus cons que moi qui trouvent que j’ai l’air d’un con.

je suis d'un autre siècle

La poésie, c'est ce qu'on rêve, ce qu'on imagine,
ce qu'on désire et ce qui arrive, souvent.
La poésie est partout comme Dieu n'est nulle part.
La poésie, c'est un des plus vrais,
un des plus utiles surnoms de la vie.

Jacques Prévert

J'ai une ex qui est très rigolote : la petite Albresá, je lui disais avant-hier encore que j'aimais beaucoup son anachronisme : à 19 ans, elle est physiquement et surtout stylistiquement l'imitation de Janis Joplin la plus réussie que je connaisse, devinez le genre de musique qu'elle écoute d'ailleurs... Je l'aime beaucoup parce qu'elle est un des rares filles de son age qui n'ai pas tout compris de la vie, elle sait qu'elle a des tas de choses à apprendre. Et aussi donc parce qu'elle est délicieusement anachronique : elle lit Lenine & Marx, elle écoute de la musique classique, du trad, du vieux rock de la grande époque, celle de Woodstock, dont elle a l'air de sortir d'ailleurs... Quand j'avais son age, j'avais l'impression d'avoir 20 ans de retard, je suis heureux aujourd'hui de connaitre quelqu'un qui en a visiblement 30.

J'aime beaucoup son anachronisme, dis-je, car moi je ne suis pas anachronique, mais pas du tout alors. D'ailleurs je viens de m'acheter du disque: un très joli sextuple album, avec plein d'interprètes que j'aime bien: Fréhel, Marty, Pills, Georges Ulmer, Lucienne Delyle, Berthe Sylva, Piaf, Jean Sablon... et tant d'autres grands noms de la chanson française. Des grands auteurs aussi: Richepin (aaaah, Richepin !), Montehus, Botrel (comique, va !), Verlaine, Trenet... et donc au final de grandes chansons: Aaaaah "Vous qui passez sans me voir", "Baisse un peu l'abat-jour", "je suis seule ce soir...", "Nuits de chine", quel bonheur ! Toute ma jeunesse, enfin: celle de mes grands parents. Je suis musicalement heureux, MaRDyCk va pouvoir reprendre plein de chansons.

Frère, il faut vivre

Qu'ils fatiguent le coeur, et le bien et le mal...
Des amours déçus le maelström infernal
Égale l'épuisement, c'est étrange et pourtant,
D'un cœur qui profite de se savoir vivant.

Bruxelles est une fort jolie ville peuplée de fort jolie filles, chaque jour qui passe m'en convainc un peu plus, dans les rues, les allées, les bureaux même parfois, de charmants sourires, de beaux yeux profonds enluminent mes journées, et honteux (un peu) et joyeux (beaucoup) je me laisse un peu aller... Je n'ai pas eu le temps d'aborder cette jolie inconnue qui attendait qui quoi qu'est-ce? Je ne sais pas. Mais Natalia a été charmante, et si j'ai un peu dragué Aurora, c'est Francesca qui ne voulait plus me lacher. Ah ces filles du sud... mais le nord n'est pas en reste et Ingeborg a ensoleillé ma journée d'hier d'un sourire...

Une mention spéciale pour ces petites demoiselles hier, simplement assises par terre et qui chantaient. Qui chantaient en vrai, en grand, cinq petites miss qui à elles seules chantaient comme tout un chœur religieux, ou de gospel, ou que sais-je encore, car leurs possibilités vocales étaient semble-t'il fort peu limitées. Je suis rarement resté sans bouger pendant une heure et demie à ne rien faire qu'écouter (bien qu'à regarder, elles n'était pas désagréables non plus)

Richepin

la vie vaut-elle d'être vécue ?
l'amour vaut-il qu'on soit cocu ?

Boris Vian (je bois)

Il parait que mon précédent édito laissait penser que je n'allais pas tarder à me pendre... que nenni! Désabusé certes, mais il bande encore, comme disait l'autre. Et si chaque jour qui passe continue à me convaincre que rien ici bas n'a le moindre sens, ça ne m'empêchera pas de mordre à pleines dents dans cette vie idiote. Alors à propos de nourriture, un petit goût encore de celles de l'esprit, du même Jean Richepin :

Je sais les soirs d'ivresse...

Je sais les soirs d'ivresse où l'on perd la mémoire,
Les soirs qui dans un trou rejoignent les matins,
Tandis qu'à des appels de plus en plus lointains
On répond, vague, avec l'air de lire un grimoire,

Quand on se sent muré comme au fond d'une armoire,
Tandis que le cerveau, tous ses flambeaux éteints,
Dérive dans la nuit sur les flots incertains
D'un lac où se déroule à l'infini la moire

Lac de l'inconscience, abîme noir sans fond,
Où l'on coule, où sans bruit on descend, on se fond,
Noyé qui peu à peu disparaît, plus livide,

Jusqu'à l'heure où l'oeil mort, et le rictus béant,
On s'éveille, effaré d'avoir palpé le vide
Et d'avoir mis sa bouche aux lèvres du néant.

jean richepin