Métaphore

Il fait froid dehors

valeurs

Il ne me restera plus qu'à diriger vers mon front
le canon luisant d'une machine triomphante
pour effacer d'un geste l'univers...

Nino Ferrer

Tout-à-l'heure, j'ai vu une superbe voiture américaine, le genre paquebot chromé de partout aussi long qu'un autobus. Avec chauffeur en uniforme et customisé comme ils disent, customisé tout noir avec des oriflammes métalliques tout autour de la grande croix qui le surplombait. C'est le troisième corbillard que je vois en trois jours, marrant.

compagnons des mauvais jours
je vous souhaite une bonne nuit
et je m'en vais

la recette a été mauvaise,
c'est de ma faute...
j'aurais du jouer du caniche
c'est une musique qui plaît
mais je n'en ai fait qu'à ma tête
et je me suis énérvé;
quand on joue du chien à poil dur,
il faut ménager son archet.

les gens ne viennent pas au concert
pour entendre hurler à la mort
et cette chanson de la fourrière
nous a causé la plus grand tort!

compagnons des mauvais jours
je vous souhaite une bonne nuit
dormez,
rèvez,
moi je prends ma casquette
et puis deux ou trois cigarettes
dans le paquet
et je m'en vais...

Prévert

la confiance

J'ai su ce que c'était, je n'en suis pas certain, mais je crois. Il y a des gens à qui j'ai fait confiance, d'autres qui m'ont fait confiance, pas forcemment les mêmes d'ailleurs. Et puis il y a la confiance qu'on a en soi, j'envie les gens qui ont ça, moi je fais tellement mal semblant que ça enerve tout le monde.

La confiance que certaines personnes ont eu en moi, je crois que c'est de l'amour. Car l'amour rend aveugle, c'est entendu; Sous la boutade, une question: si je dis que je ne la mérite pas, c'est une vérité ou du misérabilisme? Par souci de ne pas me rendre plus désagréable encor, je crois qu'il est préférable que je ne réponde pas. Et du coup ça devient de la lacheté.... ah tiens, voilà peut-être un élement de réponse.

Si l'on s'y intèresse, ceci dit, d'un peu plus près, qu'est-ce que c'est que cette chose bizarre? Avoir confiance en quelqu'un, est-ce que c'est croire qu'il va rentrer du Nicaragua pour rembourser ses cinq cent balles de dettes? Moui, mais ce n'est pas à ça que je pense. Alors? Croire que la personne va vaincre les obstacles de la vie? Non, ça c'est croire en les capacités de cette personne, ce n'est pas avoir confiance. C'est savoir que cette personne ne vous fera jamais de mal, et qu'elle sera là quand vous aurez besoin d'elle. Voilà la confiance, ma définition d'icelle en tout cas.

Ont-ils donc eu raison ces gens de m'accorder leur confiance? J'ai au moins trois exemples précis en tête qui me ferait répondre par la négative. Trois, c'est peu. Trois, c'est à-peu-près le nombre de personnes qui m'ont fait confiance. le "peu" est ici tout relatif.

Mais dans l'autre sens, les gens sur qui je pensais pouvoir compter maintenant et pour les siècles des siècles amen? J'ai cru en eux, je serais mort pour eux s'il l'avait fallu, ça a presque failli arriver une fois d'ailleurs, même s'il a fallu pas mal de méandres. Là je suis du bon coté pour juger, d'une chose pour le moins: c'est vraiment de l'amour, j'ai aimé, j'aime encore et j'aimerais toujours ces gens là, parfois je les deteste aussi, comme je n'ai jamais détesté personne, et je crois que ça aussi c'est vraiment de l'amour.

Mais eux, ont-ils mérité ma confiance? si l'on se réfère à la définition que j'en donne plus haut, non: j'ai souffert à cause d'eux, et ils ont été parfois étrangement absents quand j'avais besoin d'eux. Voyez comme les choses sont amusantes: il y a justement trois personnes dans ce cas là, et ce sont les ceusses dont je viens de causer.

Mais qui a les torts? Personne. tout le monde. C'est juste l'échelle de valeurs qui est fausse. Une valeur au moins qui ne veut pas dire grand chose, et je vous en parle depuis tout-à-l'heure. Je l'espère en tout cas, sinon, nous risquons de tomber dans le "c'est lui qu'a commencé!"

Et si l'on se cache, et si l'on se déguise, et si l'on fait semblant de? Vous appelez encore ça de la confiance, vous? "je vais très bien", "ne t'occupe pas de moi", "mèle-toi de ce qui te regarde". Est-ce que je peux considèrer que je fais confiance à quelqu'un si je ne peux pas tout lui dire?

Voilà donc la confiance, une jolie valeur sans usage, sans utilité et sans fondement, c'était l'une de mes principales, tant pis.

le respect

Une belle celle-là, une autre des choses qui ont été importantes pour moi ces dix ou vingt dernières années. Voilà un joli naufrage, ou pas. Il y a encore un certain nombre de gens pour qui j'ai du respect, mais pas les bons, là aussi j'ai beaucoup eu mal à ceux que j'aime, à grands coups de mesquinerie et de stupidité, on peut en détruire des choses. Quant au respect que les gens ont pour moi, n'en parlons même pas. C'était quand la dernière fois?

Pas d'erreur pourtant avec ceux que j'aime, s'ils me respectent, c'est que je le mérite. sinon...

l'amour, l'amitié

C'est la même chose non? si vous n'êtes pas d'accord, c'est que vous n'avez pas eu la chance de connaitre réellement l'amitié, et dans ce cas, croyez-moi, vous ètes passé à coté de quelque-chose

On en a dit des choses sur l'amour, on en dira encore, c'est vrai qu'on aimerait que ça soit la force motrice d'une vie, mais j'ai bien peur que l'amour, le vrai, ne soit terriblement destructeur: on guette, on espère, on vise à coté, on détruit le bien en essayant vainement d'atteindre le mieux. C'est beau, c'est grand. "Qu'il est difficile d'aimer" dit Vignault, difficile? Je ne sais pas, mais douloureux surement. C'est une flamme, un bûcher ou un feu de paille, son intensité le tue. Une solution: un feu parfaitement maitrisé, celui-là, s'il ne se consume pas trop fort, brulera longtemps, mais est-ce acceptable? Plutôt m'éteindre vingt fois que de ne pas vraiment bruler.

les apparences

On y passe tous, on fait semblant de, en se disant qu'après tout l'habit fait le moine. Vous savez ce qui me fait peur? Que ce soit vrai. Et ça doit l'être, tout le monde fonctionne comme ça, je trouve la chose très lourde dans la vie de tous les jours, c'est pire dans les relations vraiment humaines, on en revient à l'idée de confiance dont je parlais plus tôt: tu ne sauras de moi que l'image que je te donne. Au fond ce n'est pas grave, qui ne se cache pas? Mais certaines personnes m'ont ouvert leur coeur, pendant un temps qui se compte en mois ou en années, mais qui se compte, parce qu'il est révolu.

l'intelligence

Encore une qui est bien comique. C'est vrai que ce n'est pas facile à déterminer, à ma connaissance, il n'y a que deux méthodes: un consensus de l'entourage (souvent bati sur telles ou telles capacités), et un de ces fameux tests de QI. Au niveau de la première, il ne fait aucun doute que je suis un con: vous pouvez demander à tous ceux qui me connaissent depuis des années, il y a belle lurette que je n'ai pas réussi quelque chose, à part peut-être réparer un pc, mais si on regarde les choses importantes, genre les relations humaines ou les études, tintin! Va voir ailleurs si j'y suis.

Ce qui est amusant, c'est que j'ai eu l'occasion une fois ou deux de faire de ces fameux tests de QI, et que je ne m'en suis pas tiré trop mal. Qu'est-ce à dire alors? Rien, je suis juste la preuve vivante qu'attendent tous les détracteurs de ce type de test, mais ils ne m'auront pas, je me cache.

la culture

Elle va bien avec la précédente, moi personellement je trouve... Cet homme a passé sa vie dans les livres et est mort savant. Accessoirement, il a oublié de profiter un peu. Ceci dit, je vous la conseille: j'ai sorti l'autre jour l'une ou l'autre anecdote culturelle à une copine qui a poussé un soupir en disant "pff... j'aimerais bien savoir autant de choses...." Il s'agissait de quelque chose que j'avais lu la veille et que j'aurais oublié le mois prochain. Moralité: finalement, c'est un bon truc pour faire croire au gens que vous ètes moins con.

l'argent

Vive l'argent, vive l'argent, pour acheter des cadeaux, pour en faire à tout le monde, pour qu'ils m'aiment disait Charlebois. C'est un peu vrai.

Voilà une valeur qui n'a jamais été mienne. C'est facile d'ailleurs car je n'ai jamais vraiment été pauvre, mais jamais à l'aise non plus. On s'est démerdé, c'est tout.

Pourtant à mesure que les choses avancent, j'en ai de plus en plus, je ne suis pas encore ce qu'on appelle riche (et surtout pas en ce moment, vu la somme pharamineuse de dettes que je dois éponger), mais il semble en tout cas que je ne sois plus destiné à avoir de problème de ce coté là.

Et alors? Ben rien non plus, "money can't buy me love", donc une importance toute relative. D'autres avantages alors? Sans nul doute, mais j'attendrais d'en vraiment disposer pour pouvoir vous en parler, et ça risque d'attendre plusieurs mois.

la déception

Elle revient encore de loin en loin, les fois où j'oublie certains préceptes importants, dont celui-ci surtout qui dit que pour être déçu par quelqu'un, il faut en attendre quelque chose. Je devrais avoir compris pourtant après toutes ces années, mais non, je veux encore croire parfois. idiot.

chez moi

Plus le temps passe, et plus l'idée de "chez moi" m'est chère, en même temps qu'elle se vide de son contenu. Elle se vide de son contenu car son sens s'élargit: quand j'étais tout petit, "chez moi" c'était facile, c'était Lille, là où je suis né, là où j'ai grandi.

Et puis très vite, a force de voir ça de l'intérieur, d'en connaitre les gens, je me suis senti chez moi en Haute Savoie aussi, au point d'en détester les touristes.

Je n'aurais pu l'expliquer en termes compréhensibles à l'époque, mais le fait de me voir avec deux "chez moi" était étrange, une histoire d'amour avec un lieu ou un pays

Ça m'a frappé des années plus tard, lorsque j'ai découvert les corbières. J'aime ce pays. D'amour. J'aime les gens que j'y ai rencontré, et chaque visite là-bas recharge mes accus

Mais pourquoi est-ce que je parle de ça? Parce qu'hier, au détour d'une rue, j'ai compris que j'aime Bruxelles. J'aime ses lieux, j'aime sa faune, son ambiance, tous les échanges et contacts qu'on y peut avoir. Je ne suis pas belge et ne le serais jamais, mais bruxellois oui, sans problème et sans regrets. Je suis chez moi ici.

la mort

le fameux "the end" à la fin des films, la fin de tout qui arrive toujours trop vite, ou parfois trop lentement, mais en tout cas jamais au bon moment. Cette petite chose dont j'ai déjà parlé il y a quelques jours et que les gens refusent de regarder en face. Il va pourtant falloir. Alors pourquoi est-ce qu'on se fatigue? Je ne sais pas, une saloperie d'instinct peut-être?

Je l'attend. Pas trop tôt j'espère, et pas trop tard non plus. Il y a longtemps que je n'ai pas écrit de chanson, j'ai essayé hier, elle aurait du s'intituler "ça sent le sapin". Je l'ai jetée.

Elle ne me fait pas trop peur. Je suis seulement curieux.

et puis?

et puis pas grand chose, on va-t'on, pourquoi, etc. Les grandes questions philosophiques, ce n'est pas mon fort, ça demande une réflexion pour laquelle je ne me sens pas équipé.

tout celà est très fatiguant et ne mène nulle part, ce que je suis en train d'écrire bien sûr, mais ausi tout simplement l'existence en général, je ne vois pas bien où est la sortie, il va peut-être falloir songer à la chercher un jour.

rideau

I'm a loser, I'm a loser,
And I'm not what I appear to be.

Of all the love I have won or have lost
There is one love I should never have crossed.
She was a girl in a million my friend,
I should have known she would win in the end.

I'm a loser, and I lost someone who's near to me
I'm a loser, and I'm not what I appear to be.

Although I laugh and I act like a clown
Beneath this mask I am wearing a frown.
My tears are falling like rain from the sky
Is it for her or myself that I cry

I'm a loser, and I lost someone who's near to me
I'm a loser, and I'm not what I appear to be.

What have I done to deserve such a fate
I realise I have left it too late.
And so it's true pride comes before a fall
I'm telling you so that you don't lose all.

I'm a loser, and I lost someone who's near to me
I'm a loser, and I'm not what I appear to be.

Lennon

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