Métaphore

Il fait froid dehors

Archives février 2010

Blade Runner

Blade Runner

(en grand / Flickr)

tout nu

[il] éprouve une nécessité quasi-vitale de contrôler et de maîtriser son environnement.
Comparable à une tour de contrôle, il doit être constamment à l’affût de la moindre variation de l’environnement pour ne pas se laisser surprendre, pour que rien n’échappe à son analyse. Son état d’hypervigilance est constant. Il veut tout connaître par avance, ne peut cheminer sans savoir ce qu’il y aura derrière le virage. Ce qu’il ignore lui fait peur.

Le besoin de précision absolue sur tout et tout le temps le pousse à la recherche constante de l’exactitude. Aucun flou ne peut être toléré. Chaque mot employé doit être précis, chaque idée doit être clairement définie. […] Il ne peut penser, se représenter les faits, les choses, les situations, s’il n’en maîtrise pas le moindre détail. Il ne s’agit ni d’opposition, ni de manifestation conflictuelle, mais d’une nécessité absolue.

L’intolérance à la frustration correspond toujours à une fragilité émotionnelle. Ne pas pouvoir tolérer qu’un plaisir, qu’une satisfaction soit différé correspond à une incapacité à gérer le doute et l’incertitude.. La distance entre l’envie (de quelque-chose) et la satisfaction (l’obtention de ce quelque-chose) est un temps dans lequel tout est possible, tout peut arriver. Et ce qui arrive surtout dans ce temps, c’est de la pensée.

L’absence de relâchement, la tendance psychopathe au classement et à l’archivage, et bien entendu, les fameuses promesses non tenues. Ça fait bizarre quand une psy est capable de te mettre à nu comme ça. Encore plus quand elle ne t’a jamais rencontré et que tu trouves des trucs pareils dans un bouquin.

C’est bien. On gère mieux un problème posé clairement.

Nan mais c'est magnifique !

Le lieu : la Chose Publique, en France, 2010.

Les personnages : pas mal de gros cons.

Scène un

La droite #1 : Putain, on a des sondages de merde. Est-ce qu’on ne devrait pas travailler notre programme ?

La droite #2 : Nan, j’ai une meilleure idée : regarde, je suis pas censé avoir le droit de fouiller le casier des gens, mais je m’en fous, la police, c’est à nous. J’ai appris qu’il y en a un, en face, c’est un voleur multi-récidiviste, presque un violeur d’enfants, quoi. On va le dire à tout le monde, et puis comme c’est un nègre avec un prénom d’arabe, ça va faire peur au petites vieilles. Et tu sais bien que faire peur aux petites vieilles, c’est ça, notre programme.

La droite #1 : Ah oui, c’est vrai : Et surtout, n’oubliez pas le titre principal de cette édition : votez à droite ! (Rires)

Scène deux

La loi : S’il n’est pas en prison ni frappé d’inéligibilité, ça s’appelle avoir payé sa dette à la société.

Les faits : Vous vous êtes gouré de mec, les gars. Vous avez cafté sans vérifier.

La droite : merde, on a le nez dans notre caca.

Scène trois

La gauche : Tiens, puisque vous aimez ce genre de truc, je ne vais pas aller fouiller le casier judiciaire, c’est interdit, et pas non plus accuser des homonymes, ça serait faire montre d’un peu trop de légèreté, mais regardez cette coupure de journal : deux gros bonnets de la droite ont été chopés il y a très longtemps pour vols, port d’arme prohibé, usage de faux et course-poursuite avec la police. Visiblement, ça n’empêche pas de faire une carrière politique.

Un gros bonnet de droite : Hiiiiiiiin ! C’est honteux comme procédé ! Plainte ! Plainte ! Diffamation ! Haro !

(état d’avancement actuel de la pièce, la suite est à écrire. Il est probable qu’on retrouvera le personnage de la loi, qui rappellera que la diffamation, c’est quand on porte des accusations fausses[1], (et ce même à l’encontre des noirs à capuche (forcément venant des banlieues, ce gueux, donc forcément à capuche) qui font peur aux vieilles dames.)

On veillera dans l’épilogue à bien rappeler que se bagarrer dans une cour de récré, pour toutes les factions en lice, c’est tellement plus facile que de faire de la politique.

Ça se voit que je suis énervé ? (on notera que dans l’histoire qui nous occupe, les plus gros cons sont à droite, mais à ce jeu là, la partie n’est jamais terminée.)

Notes

[1] Bon, corrigendum après le commentaire de Virgile et vérification : c’est effectivement le dictionnaire qui en a cette définition là, pas la loi.

Anniversaire #4

Tiens, aujourd’hui, ça fait deux ans tout pile qu’elle m’a quitté. Et ça a été une putain d’aventure, ces deux ans là.

Pas finie, d’ailleurs. Mais intéressante.

SexMas

SeXmas

Museum of Sex, NYC, dec. 2009

(en grand / Flickr)

Finalement ...

Le 19 février, c’est le jour où je me suis fait un cadeau :

Contrebasse

Oui, Gruu, tu pourras passer à la maison. :)

Anniversaire #3

Joachim a quitté paris le jour de son 25ème anniversaire, en septembre dernier pour partir vers l’est. Et tout en continuant vers l’est, il a l’intention de rentrer à Paris pour son 26ème anniversaire.

Pour financer son voyage, il a eu une idée : se faire micro-sponsoriser. Ça veut dire que toi, moi, n’importe qui, peut lui envoyer quinze euros (ou plus) pour sponsoriser une journée de son voyage, et il vous créera pour ce jour-là une carte personnalisée qu’il vous enverra.

joachim-carte-hanoi-3.jpg

Moi, histoire de me réapproprier cette date, j’ai choisi aujourd’hui, et je lui ai demandé de faire ce qu’il voulait, du moment qu’il prend du bon temps.

À vous.

Les éboueurs sont des gens épatants

Je ne suis jamais arrivé à considérer les gens comme du décor ; quand je prends le bus, quand je me promène dans la rue, quand je fais des courses, je vois chaque personne comme une individualité. Laissez-moi quelques minutes et je me prends a essayer d’imaginer leur vie, leur famille, leur environnement, leur centres d’intérêts, leur personnalité.

Du coup, j’ai un mal fou avec les ceusses qui, volontairement ou non, méprisent les utilitaires : oh, on peut jeter ça n’importe-où dans les rayons, il y a des gens payés pour ramasser. Là où je bosse, par exemple, semble exister une catégorie de sous-hommes : la sécurité. Voilà typiquement des gens que beaucoup ici voient comme du décor, du coup, il est rigoureusement inutile de leur sourire ou d’être simplement aimable. Ah ben oui, leur uniforme montre bien qu’ils sont interchangeables et quantité négligeable (en plus, s’ils sont là, c’est sans doute qu’ils n’ont pas fait d’études, ils doivent être bêtes.)

Ça m’horripile à un point qu’on n’imagine même pas. Bien sûr qu’il y a des cons partout, mais décider comme ça que toute une catégorie de personne ne mérite aucune considération, c’est quand même la marque d’un pétage plus haut que son cul d’excellente qualité.

Electric Blues

Aaaaah, mais voilà pourquoi la version actuelle de Hair à Broadway ressemble musicalement à celle de Milos Forman : c’est la même section rythmique : Wilbur Bascomb à la basse et Bernard Purdie à la batterie (accessoirement, Purdie était le batteur lors de la création du show, alors que Bascomb était le bassiste remplaçant, à l’époque.)

Accessoirement, ce sont deux pointures du funk, ce n’est donc pas étonnant que ça groove.

(Tiens, et j’avais oublié de le dire l’autre jour, mais une des raisons pour lesquelles c’était si bien, c’est qu’il n’y a pas la moindre trace de vocalises mariacarretiennes dans les parties vocales.)

Anniversaire #2

La neige est tombée régulièrement toute la journée, les chats se promenaient sur la pelouse blanche.

Aujourd’hui, ça fait treize ans.

Take off your pants maintenant

Google Translate Bilingue

La phrase ci-dessus est une citation de Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe… de Woody Allen. Je me souviens qu’il y a quelques années, les services de traduction en ligne (oui, parce que je suis assez moyen en italien) ne comprenaient pas la deuxième partie. J’ai voulu regarder aujourd’hui s’ils avaient fait des progrès, je m’aperçois que oui : maintenant, non seulement Google Translate comprend toute la citation, mais en plus, visiblement, ils ont aussi compris que j’étais bilingue.

Blague à part, c’est un aperçu fascinant de l’intérieur de la machine : Google Translate n’est visiblement pas seulement un assemblage de dictionnaires multilingues et de traités de conjugaison, ça fait aussi appel à la puissance des index de recherche de Google. J’imagine que l’origine de ce bug là, c’est qu’il avait quelque-part dans ses index un endroit où la phrase originale était déjà traduite en anglais, et que les algos ont pensé que ce qu’il avait reconnu comme un traduction déjà existante était plus pertinent que ce qu’il pouvait sortir en mot-à-mot.

En gros, pour ceux qui ont eu idée de ce que sont les logiciels d’aide à la traduction, Google Translate, ça a juste la plus grosse mémoire de traduction du monde : Internet.

Et faire croire aux crétins que nous sommes vaincus

We are Anonymous. We are legion. We do not forgive. We do not forget.
Anonymous

Il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. Si je pompe ainsi ce bon vieux François-René dès l’incipit, c’est que des temps comme ça, nous sommes en plein dedans.

J’ai déjà noté en ce pages les raisons pour lesquelles je n’y râlais plus beaucoup, et c’était cette même idée, en termes moins fleuris et plus lourdingues : en ce moment, franchement, la connerie se porte bien. Elle se porte même fièrement en sautoir ou en bandoulière, de préférence aux commandes de l’état, et il y a trop à en dire pour que je m’en sente capable. J’avais bien envie d’écrire un billet sur le sujet, mais c’est tout simplement au dessus de mes forces ; commencer à faire une liste des milliers de manières dont on se fout de nos gueules, c’est juste impossible, il faudrait quadrupler la pagination du Canard Enchaîné, au minimum.

Dzing

Dzing

(en grand / Flickr)

La maladie de Cupidon

Marrant. Je sais bien qu’on n’invente rien, mais je viens de trouver dans le même bouquin que l’autre jour une des patientes du Docteur House. Et je ne parle pas seulement de la maladie, mais de son temps d’incubation anormal, des symptômes, ainsi que de l’âge et surtout du comportement de la patiente et de sa réaction face au diagnostic. Bon, ce n’était que l’histoire secondaire de l’épisode, mais elle était décrite pratiquement telle quelle. Les scénaristes n’ont pas dû se fatiguer beaucoup sur celle-là (j’imagine que ça arrive souvent, d’ailleurs.)

Mystères de l'art culinaire

Non mais bon, imagine que ce soir tu n’aies pas envie de réchauffer comme d’habitude une boite de cassoulet de la mer. Allez, c’est parti, tu vas cuisiner. Tu sors un récipient, tu commences à jeter des choses dedans, ça commence à cuire, à sentir bon. D’ailleurs tu as faim, ce qui est bien normal, puisque c’est l’heure, c’est pour ça que tu cuisines, non ?

Dommage, si près du but...

Donc, ce week-end, c’était repos. Parce que mine de rien, me suis-je rendu compte, la dernière fois, c’était il y a un trimestre complet. Ah ouais, quand même m’interpellais-je in-petto lorsque je fis ce savant calcul.

Vendredi en sortant du boulot, je suis donc allé faire des courses pour la moitié de mon budget bouffe mensuel et soutenir un siège, et je suis retourné m’enfermer chez moi, refusant toutes les sollicitations, celles qui avaient des arguments (Y’aura d’la meuf !, celles des voyageuses en démocratie exceptionnellement sur place en même temps que moi, ou celles des FOSDEM que je ne savais même pas que c’était ce week-end, dtfaçons.

Et j’ai été très sage : vendredi, j’ai bouquiné et je me suis couché plutôt tôt. Samedi, je me suis levé à 11h et j’ai pratiquement passé la journée au lit, à surfer, lire ou regarder des dévédés, ou à m’endormir en sursaut en pleine conversation pour une sieste imprévue, mais bien.

Comme un bernard l'ermite qui cherche une coquille

moi: si c’est pas malheureux, le seul plat qui me reste qui va au four fait 20cm de diamètre.
Elle: et ?
moi: c’est petit. mon cervelas a du mal à rentrer
Elle: :D me dis pas des trucs pareils !

J’en connais une que le célibat travaille. :)

Bleecker Street

Bleecker Street Station

(en grand / Flickr)

Oui, bon, j’aime le métro…

le Marin Perdu

Ayant donc la volonté de dépiler les bouquins en attente de lecture, j’ai commencé à lire L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, d’Oliver Sacks[1] qui était sur ma liste depuis, ouh bé, une quinzaine d’années (qu’on ne vienne pas me dire que je n’ai pas de la suite dans les idées.)

Il y a quand même un truc qui me chiffonne : ce gars est un neurologue et s’étonne qu’un patient atteint d’un syndrome de Korsakoff (donc qui oublie en permanence et a oublié le début d’une conversation au bout de cinq minutes) finisse par acquérir une familiarité avec son environnement. Les possibilités d’apprentissage en mémoire implicite même chez les patients ainsi atteints, je suis juste tombé sur des revues qu’il n’a pas lues ou c’est un truc qui n’a été découvert que depuis ?

Notes

[1] Ouais ben moi aussi je lis des succès de librairie, si je veux.

Un signe sur le canal

Ain’t got no home
Ain’t got no shoes
Ain’t got no money
Ain’t got no class

Bon, je l’ai déjà dit, je le re-précise pour qu’on n’aille pas imaginer des choses : le destin et les conneries de ce genre, c’est pas ma came. N’empêche que quand je vais me balader avec des amis bien dans des endroits qui me sont fort sympathiques mais que je n’ai pas vus depuis deux ans parce que je n’étais pas forcément prêt à affronter le souvenir de la personne qui y était associée et que le premier truc que je remarque, ce sont des paroles de Hair taguées sur les murs, ben ça va.

I got my heart
I got my soul
I got my back
I got my ass!
I got my arms
I got my hands
I got my fingers
Got my legs
I got my feet
I got my toes
I got my liver
Got my blood…
I got life
Life
Life
LIFE!

Ça va.