Métaphore

Il fait froid dehors

Mystères de l'art culinaire

Non mais bon, imagine que ce soir tu n’aies pas envie de réchauffer comme d’habitude une boite de cassoulet de la mer. Allez, c’est parti, tu vas cuisiner. Tu sors un récipient, tu commences à jeter des choses dedans, ça commence à cuire, à sentir bon. D’ailleurs tu as faim, ce qui est bien normal, puisque c’est l’heure, c’est pour ça que tu cuisines, non ?

C’est dur, quand même, ces odeurs, pile au moment où tu crèves de faim, alors que franchement, c’est loin d’être fini. Bon, tant pis, tu as fait des courses il n’y a pas longtemps et le frigo est plein. Alors tu grignotes un truc en attendant, tu en as plein, des trucs.

Bon, et pendant ce temps-là, ça cuit. Merde, c’est long. Bon, tu t’occupes un peu de la garniture, tu mélanges, tu goûtes un peu. Ah dis, ça donne faim, ça éveille l’appétit, qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Alors en attendant que ça avance, tu reprends un truc, n’importe quoi, mais qui te permettra de patienter.

Et l’appétit vient en mangeant : en grignotant un autre truc, tu prépares l’assaisonnement, et tout ça commence à prendre forme. Il serait temps, parce que ça fait longtemps maintenant que tu as faim. Allez, courage, ça ne durera plus longtemps. Tu croques un dernier truc en remplissant l’assiette et en attendant que ça refroidisse un peu : il est temps de passer à table.

Et tu n’as plus faim. Comme à chaque fois. Tu peux tout jeter.

C’est n’imp. Si tu cuisines, c’est que tu as faim. Si tu as faim, comment veux tu manipuler de la nourriture pendant une demie-heure sans y toucher ?

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Commentaires

1. Par gru, le 09/02/2010 à 00:03

Ha! ha! (je pointe le doigt en l'air parce que tu me tends une perche)

Figures toi que ça fait cinq ans que je me pose la question, et j'ai mené mon enquête. En fait, tiens toi bien, le truc consisterait à anticiper le moment où tu vas avoir faim.

Pour ce faire, ce qui peut aider, c'est d'avoir un emploi du temps fixe auquel tu t'astreins : tu manges à 19h30 tout les jours, faim ou pas. Une fois que ton esprit supérieur aura montré qui c'est le chef à ta ville et mortelle enveloppe charnelle, t'aurais faim à 19h30. Tout les jours, no matter what.

D'où le pouvoir d'anticipation ci-dessus souligné (non encore au dessus en fait)

Et une fois que t'as accompli ça, tu peux te pendre.

Et pis les sandwich de fond de frigo, ceux avec le fond de sauce parmesan-piment Sacla, pendant que les patates cuisent (ragh mais qu'est ce que c'est long) c'est les meilleurs.

2. Par mirovinben, le 09/02/2010 à 08:40

Excellente question dont je n'ai pas vraiment la réponse. Moi aussi je pratique le grignotage en préparant le repas.

Juste regarder ce que font les professionnels : ils mangent vers 11h00 et préparent le repas ensuite. Sauf que là, c'est pour les autres. En même temps, ont-ils envie de grignoter avant 11h00 ? Sûrement.

J'avais prévenu, je n'ai pas de réponse à ta question. A part un grand contrôle sur soi... Mais comme la préparation d'un repas s'accompagne de l'ouverture des chacras 5 sens pour réussir quelque chose de sympa, le contrôle est hyper difficile.

Une seule solution : éloigner les aliments appelant au grignotage. Ce qui, en ce moment précis n'est guère pratique voir carrément irréalisable : me souviens de beaux morceaux de Comté détournés de la râpe à fromage à destination d'un gratin roboratif et enfournés goulûment.

Je pense que ton interrogation rejoint aisément les grands questionnements philosophiques. Avec cet avantage de ne pas couper l'apétit.

3. Par xave, le 09/02/2010 à 10:34

Gru> Toi ? Un emploi du temps fixe ? Uhuhuh... De toutes façons, ça ne marche pas : je rentre à la maison en ayant faim, le soir. Donc je ne peux pas préparer avant (sauf à préparer la veille, mais tout n'est pas meilleur réchauffé.)

Mirovinben> Ces trucs là non plus ne marchent pas : j'ai toujours vécu seul, donc quand je cuisine, ben c'est pour moi. Manger avant de cuisiner, ça serait un peu comme vendre ma voiture pour acheter de l'essence. Et éloigner les autres aliments, ben ... Si je dois sortir toute la bouffe de la cuisine avant de cuisiner, c'est pas gagné.

4. Par mirovinben, le 09/02/2010 à 13:15

C'est bien pour ça que je n'ai toujours pas la moindre vraie solution à ton excellente question.

5. Par Emma, le 10/02/2010 à 01:01

Moi j'ai ! (mais les menus ne vont pas être très variés, du coup. On ne peut pas tout avoir aussi...)

La solution, c'est... l'agneau de sept heures ! :
Tu lances la recette à treize heures. Tu salives comme il se doit vers quatorze heures, lorsque les odeurs commencent à poindre. Donc tu déjeunes avec appétit et sans grignotage (fais un truc simple : tu es épuisé par la préparation du gigot).
Puis à vingt heures et des brouettes, lorsque le plat est fin prêt, tu peux dîner, toujours sans grignotage et avec appétit. Enfin... sauf si tu es écoeuré d'avoir senti l'agneau pendant toute l'après-midi :-D

6. Par mirovinben, le 10/02/2010 à 05:12

Il y a bien la combinaison "séance intensive de préparation de petits plats individuels et varié" + "opération congélation" + "pause digestive à cause du grignotage lors de la séance intensive" + au fur et à mesure des besoins : "réchauffage"... Si le réchauffage est rapide, point de grignotage...

Faut juste trouver un grand moment de disponible pour se lancer dans la préparation, vaisselle, préparation, vaisselle... etc ad nauseam. Pas évident.

Ou alors fractionner l'aventure en cuisinant plus à chaque fois que tu prépares ton repas et en offrir des portions à ton congélateur qui te les rendra plus tard.

Xave, as-tu un congélo ? un four à micro-ondes ?

7. Par Notre Conscience, le 15/02/2010 à 15:17

J'ai LA solution. Héritée de ma plus tendre enfance, elle m'a toujours permis d'avoir le temps de cuisiner en rentrant chez moi avant d'avoir faim.

J'ai nommé : le goûter de 17h !

Selon les goûts : pain-fromage-jus d'orange (mon préféré), mais ça marche aussi avec banane-cecemel-biscuits si tu es au boulot, sans compter les variations charcutières.

Ensuite, la discipline consiste à cuisiner quand même quand tu rentres du boulot BIEN QUE tu n'aies pas faim. Mais ne t'en fais pas : ça revient très vite. ;-)

8. Par xave, le 15/02/2010 à 15:22

Ah mais non, c'est pas possible : j'ai un vrai travail, moi. À 17, je bosse. Et puis 17h, quand des années d'habitude de la Belgique te font considérer que l'heure normale du souper, c'est 18h30~19h, c'est l'heure de l'apéro, pas du goûter.

Pour cette même histoire d'horaire, en rentrant du boulot, j'ai faim. D'ailleurs, j'ai faim ; c'est constitutif.

9. Par Notre Conscience, le 15/02/2010 à 16:52

Tu ne vas pas me faire croire que les droits syndicaux on été abolis dans le Royaume ? Tu as droit à un certain nombre de pauses, je te rappelle. Et un goûter ne prend pas plus de 10 mn. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, on peut goûter à 16h si 17h c'est trop tôt.

(Bon, c'est pas tout ça, mais je mangerais bien quelques tartines de mimolette, moi ...)

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