Métaphore

Il fait froid dehors

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Doublement exceptionnel

Who's there?

Je vous demande un peu de mansuétude, parce que je vais dire des gros mots. Non, pas des gros mots, disons un seul, et même pas tellement un gros mot d’ailleurs, simplement il est très connoté et devrait amener dans votre esprit tout un tas d’images. Fausses.

Coming-out

Chain of Rocks

Je m’appelle Xavier et je suis autiste.

Ça paraît étonnant, comme ça, quand on me connaît. D’ailleurs, plus on me connaît, plus ça paraît étonnant. À vrai dire, je ne vous en voudrais pas d’avoir du mal à le croire : vous ne seriez pas les premiers, même parmi les bien informés ; pour vous dire, j’ai eu moi-même du mal à l’admettre. Aujourd’hui, ça va. J’ai un mot du docteur. Des docteurs. D’un certain nombre de docteurs.

tout nu

[il] éprouve une nécessité quasi-vitale de contrôler et de maîtriser son environnement.
Comparable à une tour de contrôle, il doit être constamment à l’affût de la moindre variation de l’environnement pour ne pas se laisser surprendre, pour que rien n’échappe à son analyse. Son état d’hypervigilance est constant. Il veut tout connaître par avance, ne peut cheminer sans savoir ce qu’il y aura derrière le virage. Ce qu’il ignore lui fait peur.

Le besoin de précision absolue sur tout et tout le temps le pousse à la recherche constante de l’exactitude. Aucun flou ne peut être toléré. Chaque mot employé doit être précis, chaque idée doit être clairement définie. […] Il ne peut penser, se représenter les faits, les choses, les situations, s’il n’en maîtrise pas le moindre détail. Il ne s’agit ni d’opposition, ni de manifestation conflictuelle, mais d’une nécessité absolue.

L’intolérance à la frustration correspond toujours à une fragilité émotionnelle. Ne pas pouvoir tolérer qu’un plaisir, qu’une satisfaction soit différé correspond à une incapacité à gérer le doute et l’incertitude.. La distance entre l’envie (de quelque-chose) et la satisfaction (l’obtention de ce quelque-chose) est un temps dans lequel tout est possible, tout peut arriver. Et ce qui arrive surtout dans ce temps, c’est de la pensée.

L’absence de relâchement, la tendance psychopathe au classement et à l’archivage, et bien entendu, les fameuses promesses non tenues. Ça fait bizarre quand une psy est capable de te mettre à nu comme ça. Encore plus quand elle ne t’a jamais rencontré et que tu trouves des trucs pareils dans un bouquin.

C’est bien. On gère mieux un problème posé clairement.

Bienvenue dans le troupeau

Donc, au bout de 37 ans et demi d’errements, je sais enfin pourquoi je fatigue tout le monde, pourquoi je déprécie tout ce que je fais, pourquoi on m’appelait — avec énormément de mépris — “monsieur Je-sais-tout” à dix ans, pourquoi je me suis éteint à douze ans, pourquoi je doute de tout tout le temps (et surtout de moi), pourquoi il arrive trop souvent que je ne comprenne pas tout ce qu’on me dit, pourquoi je suis incapable d’expliquer des choses simples aux gens, pourquoi je veux toujours aller au bout des choses (au bout des polémiques, aussi), pourquoi j’ai cette inaptitude à la concentration qui frôle la pathologie lourde, etc. En un mot, pourquoi je suis aussi chiant.
Nonal/LeChieur - Une histoire d’acide aminé.

Et moi, je sais pourquoi nous sommes amis.

Mais c’est vrai qu’il est chiant.

Confirmation du corps médical

Comprend qui peut : Les zébrures ne font aucun doute. C'est officiel : je vis plus fort.

On va pouvoir passer à la suite.

noir et blanc

It's a blessing... and a curse.
Monk

Est-ce que je peux parler d'instabilité mentale ?

Est-ce que c'est l'endroit ? Est-ce que c'est de l'impudeur, de l'indécence ?

Est-ce que je la ramène ? Est-ce que je fais l'intéressant ?

Le moteur tourne à fond alors que l'embrayage est enfoncé, et les petites pilules me font de l'œil. À d'autres moments le bonheur d'être est presque brûlant.

Il m'est fascinant de sentir à quel point je dois relativiser l'importance de certains sujets. Particulièrement ceux sur lesquels je me suis ici étalé par rapport à d'autres dont je me sens incapable de parler en public parce qu'ils me sont trop intimes.

Tout ça n'est guère linéaire.

C'est comme les cochons

Nous savons tous les deux / Que le monde sommeille / Par manque d'imprudence
Jacques Brel

J'ai acheté récemment une feuille de choux au prétexte qu'elle parlait de Brel. À ma décharge, je n'imaginais avant l'achat la "qualité" de la rédaction. Baste.

Hormis l'impression difficile à supporter que ces gens s'écoutent écrire, dès les cinq premières pages, on avait dit par trois fois que Brel haïssait les bourgeois. Il me semble que lorsqu'on se pique d'écrire sur un auteur, il pourrait être intéressant de le lire et de le comprendre.

Parce que déduire de l'écoute des Bourgeois qu'il n'aimait les bourgeois, c'est un raccourci rapide, facile et très énervant. Déduire le sens d'une chanson en en n'écoutant que le refrain, c'est de la paresse. J'accorde à tous le droit à être paresseux, mais merde, qu'on n'écrive pas dans les magazines en se donnant l'air de connaître son sujet !

Cette chanson n'a jamais tapé sur les bourgeois : elle tape sur l'embourgeoisement. Elle s'en prend à tous ces ceusses qui vont refaire le monde à vingt ans et qui un jour en ont trente.

J'ai déjà vu ça.

C'est drôle...

C'est drôle comme, encore maintenant, à chaque avancée significative correspond un déchirement quand une partie de moi veut revenir en arrière, quand le cerveau reptilien tire sur sa laisse en refusant d'avancer.

C'est drôle comme je peux aller mieux et pourtant être impuissant devant les bouffées de rage, de haine ou de déception qui viennent encore me frapper parfois.

C'est drôle comme la force à laquelle arrivent ces sentiments là ne m'empêche pas de les observer de loin, comme des animaux étrangers.

C'est drôle comme la route est longue...

Pas pareil

Depuis tout petit, j'ai vraiment cette envie -que beaucoup partagent, je pense- de n'être pas tout à fait comme tout le monde. Là où je pousse un peu le truc, c'est que j'essaie de me faire ma petite place à part dans à peu près tout ce que je fais, que ce soit créatif, au boulot, ou simplement humain.

Mettons par exemple que je fasse de la musique : je n'aurais pas pu faire de la guitare : tout le monde joue de la guitare. J'ai donc fait de la basse, ce qui est plus rare. Plus rare, mais ça arrive quand même, donc j'ai évité soigneusement toutes les techniques de jeu modernes que je voyais autour de moi, à la place, j'ai préféré faire des milliers de notes. Ça n'est sans doute pas meilleur, mais au moins ce n'est pas comparable.

D'ailleurs, au cas où quelqu'un se mettrait à faire des choses comparables, finalement je me suis mis aux claviers et aussi à la guitare, au cas où. Et à la guitare, j'ai fait exactement la même chose : j'ai développé un style de jeu que n'effleuraient pas mes petits camarades. Du coup, je vis très bien de ne savoir faire ce que font les autres, puisqu'eux ne savent pas faire ce que je fais.

Au boulot, c'est le même topo : en plus de mes attributions relativement classiques, je suis depuis longtemps le préposé officiel aux trucs bizarres : on ne sait pas comment faire ? On n'a jamais vu ça ? C'est pour ma pomme.

Mais je réussis ça très bien également dans mes relations avec les autres. Les banales d'abord, où je ne veux pas être juste un client N entre le client N-1 et le client N+1, mais où je veux établir un contact humain, je veux qu'on me regarde et je veux déclencher un sourire. Je ne veux pas être un lambda.

et puis les relations plus suivies : J'ai souvenir qu'au lycée, j'étais accepté par un certain nombre de bandes, des premiers de la classe au punks qui fumaient des pétards dans les buissons, avec tous les entre-deux possibles. Pourtant je ne faisais partie d'aucune, et j'aimais beaucoup ce papillonage.

Aujourd'hui je continue sur le même principe : à ma grande honte, j'aime quand une amie me dit qu'elle me passe ce qu'on n'accepterait pas facilement des autres. J'aime quand on me rapporte que des copines disent de moi que je suis chiant, mais qu'elles ne peuvent m'en vouloir, parce que je suis xave. J'aime attirer l'attention en étant le dernier arrivé à des répétitions de théâtre ou celui dont on accepte qu'il refuse les activités de groupe. Et j'aime à penser que si on accepte de moi ce genre de choses, c'est qu'il doit être visible d'une façon ou d'une autre que si, souvent, je me sens différent, jamais je ne me sens supérieur.

Au contraire.

Le syndrôme de l'imposteur

Celui-là, ça fait tellement longtemps que je le tourne dans ma tête que je ne sais absolument plus comment j’en suis venu à découvrir son existence, partant son adéquation à mon cas. Ce n’est pas quelque chose de très compliqué à exprimer, je l’ai trouvé décrit sous le nom de complexe de l’autodidacte. Les deux noms sont intéressants, l’un aide ceux qui en souffrent à se rendre compte qu’il s’agit de quelque chose qui les concerne, l’autre donne d’emblée une vision claire d’une de ses causes principales.