Carpe diem quam minimum credula postero
Ovide
Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes.
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes :
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que je vous rendis!
Combien de soupirs je rendis!
De quelle cruauté vous fûtes,
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que vous offris !
En vain je priai, je gémis,
Dans votre dureté, vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis...
Même un jour, je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes;
Et je ne sais, comme vous pûtes,
De sang-froid, voir ce que j'y mis
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse.
Que vous me désespérassiez,
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez !
Alphonse Allais, Complainte amoureuse
Vendredi soir, nous avons répété, de la zique. Le bon vieux trio guitare-basse-batterie. Et c'était bath.
J'aime bien la musique. Non, plus que ça : j'adore la musique, je ne pourrais pas vivre sans musique, il faut que je joue. Et là, j'avais arrêté depuis quelques mois. Pas arrêté de jouer complètement, mais je ne jouais presque plus que tout seul, pour moi. Et donc j'avais arrêté la basse, puisqu'une basse se conçoit peu seule, finalement.