Je crois qu’il serait de bon ton que je passe un week-end à ne rien faire, pour une fois ; je suis cette semaine dans un état d’épuisement assez total, je me traîne et je n’ai pas envie (pas envie de manière globale, pas de quelque-chose en particulier.) Il n’y a guère que le piano qui ait trouvé grâce à mes yeux ces derniers jours (à cause d’un ricochet.)

Je me rends compte avec amusement de l’erreur qui était la mienne lorsque j’imaginais que la fin de mes aller-retours à Paris deux week-ends sur trois allaient me permettre de me reposer. Stupide moi ! C’est à l’époque que c’était facile : toujours le même trajet, le cul tranquillement posé dans le train, et avec des emplois du temps prévus un trimestre à l’avance : reposant pour le corps, reposant pour la tête, mais j’aimais quand même ça (j’avais une récompense au bout du trajet, et de l’inconnu quand même : l’humeur de la dite récompense.)

Tout ça pour ne rien dire, ou plutôt si : je voulais noter ici, pour les générations futures (ou en tous cas pour moi plus tard, histoire d’avoir une chronologie) la raison de mon brutal coup de mou de la semaine dernière. Notons un instant ce que moi j’appelle l’instinct : quand une réflexion se fait au niveau totalement inconscient et que le cerveau éructe brutalement les conclusions de cette réflexion sans laisser aucun accès au cheminement.

C’est ça qui est venu me prendre la tête, alors que j’étais tranquillement installé en train de m’occuper l’esprit aux vingt-sept choses concurrentes habituelles, est remontée de je ne sais où, en bousculant tout sur son passage, l’impression qu’il s’est passé ou qu’il se passe quelque-chose qui entérine encore un peu plus ma disparition de sa vie[1]. Impression sans aucune base, puisqu’on s’approche doucement de l’année sans aucune nouvelle, mais je tenais à le noter pour la raison même qui m’empêche de la balayer comme idiote et sans fondement : parce que les quelques fois où j’ai eu ces éclairs de femme de marin, je suis tombé pile-poil au milieu de la cible.

Mais après tout, on s’en tamponne.

Notes

[1] Avec même une idée assez précise de ce que ça pourrait être, mais là, il ne faut quand même pas pousser.