Métaphore

Il fait froid dehors

Un anniversaire, ça marche ! #1

Du diable si me me souviens comment je suis tombé là dessus, mais il y a plusieurs mois, j'avais vu cette photo (de Benjamin Pfeiffer, tirée d'ici) :

Sachant que c'était dans les Cuillin, donc sur l'ïle de Skye, j'ai fait ce que j'aime bien faire : une géolocalisation précise. C'était l'embouchure du Loch Coruisk. J'ai su dès que j'ai vu la photo que j'allais aller exactement là.

Avant ça, je ne savais pas trop où j'allais partir en vacances. L'idée, c'était, je l'ai dit, de retrouver des sensations de Nouvelle-Zélande, de me sentir libre un peu, de voir du rien, mais de préférence du rien grandiose, de me tenir à l'écart de la civilisation pendant un bout de temps et si possible de marcher. L’Écosse pouvait sembler une candidate idéale, mais je l'avais un peu mise de côté parce que j'avais à une époque prévu d'y aller en couple et qu'à la base, ça ne me venait pas à l'idée de recycler ces idées-là.

Mais je voulais voir cet endroit-là. J'ai fouillé un peu, je me suis renseigné, j'ai découvert qu'il n'était accessible qu'après quelques heures de marche, et ça ça me convenait fort bien. J'ai même commencé à penser y passer mon anniversaire, histoire d'en faire quelque-chose. J'ai donc acheté de bonnes chaussures et une tente de randonnée, j'ai préparé mes vacances, et comme je l'ai raconté récemment, on m'a interdit de marcher. Creute.

Et puis j'ai marché sans le faire exprès, et je me suis dit que finalement c'était faisable. J'ai acheté une carte de randonnée et la veille de mon anniversaire, je me suis garé au plus proche carrefour et je me suis engagé dans le sentier. J'étais content d'avoir un bâton de marche, parce que quand même, dans mon état, ce n'était pas un luxe, c'était nécessaire.

Au départ, c'était plutôt facile : le sentier était bien tracé et relativement sec, malgré la météo qui n'avait pas été très sympa les jours précédents. Et puis au fur et à mesure que j'avançais, les flaques se faisaient de plus en plus fréquente. Plus que des flaques, il y avait parfois des étendues de boue assez larges, qu'il n'était pas question d'éviter parce que le terrain autour tenait plus du marais que d'autre chose. J'ai commencé à avoir du mal à avancer, mais j'étais bien lancé.

Après deux ou trois heures de marche au fond de la vallée, j'ai entamé l'ascension. Là, ça a commencé à devenir difficile : c'était très raide et ma jambe me faisait un peu mal. Mais quand on aime, on ne compte pas, et des paysages comme ceux que j'étais en train de traverser, ça valait quand même tous les efforts. Surtout que bon, j'ai l'air de me plaindre, mais j'ai quand même croisé des gens qui couraient et des familles avec enfants, alors même avec ma maison sur le dos, ça devait être faisable.

Une fois arrivé en haut, j'étais heureux d'avoir fait le plus dur, après tout, il ne reste qu'à se laisser descendre. Comme un crétin, j'avais oublié qu'une descente n'a rien de reposant, surtout, comme je m'en suis vite rendu compte, qu'il n'y avait plus aucun sentier et que je devais faire attention à ne pas me rétamer dans la boue (ce qui, vu la pente, eut été un billet pour une descente très rapide jusqu'en bas, mais j'y tenais peu.

Ça m'a pris beaucoup plus longtemps que prévu, mais quand je suis arrivé à l'embouchure du loch, j'étais heureux, je retrouvais en vrai l'image que j'avais en tête depuis trois mois. Enfin, presque.

(Et soyez sympa, cliquez sur les photos pour les voir en grand. Déjà qu'elle ne rendent pas justice aux paysages, mais les petits formats en plus ne rendent pas justice à la photo elle-même. Je rappelle qu'il suffit d'en cliquer une et de se déplacer soir en cliquant à gauche ou à droite, soit avec les flèches au clavier. Allez, il n'y en a pas tant que ça. (et pour ceux que ça intéresse, je rappelle qu'elle sont disponibles dans une galerie en cours d'élaboration sur Flickr (et même en diaporama.))

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Commentaires

1. Par [SiMON], le 05/11/2010 à 17:23

Je suis impressionné par les photos, les couleurs, celle de l'herbe sur la dernière photo en particulier. Est-ce vraiment le rendu tel qu'il sort de l'appareil photo ? Ça paraît difficile à croire, mais si l'original est vraiment comme ça, il va falloir que je te pique tes itinéraires.

2. Par xave, le 05/11/2010 à 17:41

Non, ça ne sort pas tel quel, la luminosité ne s'y prête pas : l'appareil choisit des valeurs médianes qui lui semblent convenir pour l'ensemble de la photo et du coup soit le paysage est noir, soit le ciel est blanc. Donc, tu as deux solutions pour retrouver ce que tu as vu : soit tu prends une photo avec les bons réglages pour le ciel, une autre pour le paysage et tu les recolles comme tu peux. Soit tu les prends en format raw (histoire de bien avoir toutes les informations) et tu les "développes" en jouant toi-même avec les curseurs.

Par contre, je suis nul en couleurs, alors je ne fais pratiquement jamais de modif dessus, elles sont authentiques. Sur cette dernière photo par exemple, les seuls traitements ont été des modifications de contraste et de luminosité (surtout dans le haut de l'image, pour récupérer le ciel qui était grisâtre.)

Sans cette récupération, avec cette luminosité là, tu as tendance à perdre tes ciels, comme sur la première photo, qui est à mon avis sortie de l'appareil telle quelle.

3. Par [SiMON], le 06/11/2010 à 00:38

En tout cas le résultat sur cette fameuse dernière photo est magnifique.

4. Par gilda, le 06/11/2010 à 00:45

J'aime beaucoup la notion de "rien grandiose".

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