Métaphore

Il fait froid dehors

And now for something completely different

Quand Pink Floyd a sorti son premier album, plein de comptines psychédéliques, ils ont perdu un paquet de fans, qui jusqu’alors allaient les voir sur scène pour leur explorations musicales avant-gardistes. Quand ils sont sorti leur deuxième album, les fans des comptines psychédéliques ont repoussé ces envolées planantes qui ressemblaient si peu à ce qui les avaient séduits dans le précédent. Quand ils ont sorti le troisième, ceux qui avaient accroché au précédent n’ont pas compris l’intérêt de ces chansons folk et rock basiques. À la sortie du quatrième…

Bon, je pourrais faire toute leur discographie comme ça. C’est une des choses que j’admire le plus chez eux : cette façons qu’ils ont eu au long de leur carrière de perdre systématiquement des fans à chaque album (tout en en gagnant encore plus à chaque fois.) Alors bien sûr, on trouve un peu partout des gens qui estiment que The Wall est indigeste d’auto-indulgence et absolument pas à la hauteur de Wish You Were Here, à l’inverse, certains considèrent que ce The Wall est le summum de leur carrière et que les disques précédents sont chiants. On trouve même des gens se disant fans absolus absolument persuadés que Dark Side a marqué la fin ultime de l’intérêt que pouvait avoir le groupe, voire (j’en connais) qui expliquent à qui veut l’entendre que seul leur premier album mérite de n’être pas oublié, tout ce qu’ils ont sorti après le départ de Syd Barrett étant de la merde sans intérêt.

Bien sûr, oui. Mais il y a une autre manière de voir -qui accessoirement est la mienne : c’est qu’il est extraordinaire de voir un groupe se réinventer aussi totalement à chaque manifestation. On est très loin de ces gens qui sortent le même album tout au long de leur carrière (n’est-ce-pas, Enya ?) Le côté Merde, c’est chiant, on l’a déjà fait, reprenons à zéro est pour moi une plus grande source d’admiration encore que leur seule musique, il faut un sacré talent pour pouvoir se dire qu’on a trouvé la formule idéale et choisir résolument de s’en écarter pour aller explorer des territoires vierges[1]

Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Juste pour référence, parce que l’idée qu’un bon artiste fait avancer les choses et qu’un manifestation artistique ne s’apprécie vraiment qu’en conscience du contexte m’est chère, et que comme ça risque de revenir lorsque j’aurais envie de parler de tel ou tel sujet, autant le mettre à plat une bonne fois pour toute.

D’ailleurs, il faudrait vraiment que je parle un de ces quatre du dernier album de Laïs…

Notes

[1] Exactement ce que n’a pas fait Camille en sortant un très bon troisième album rendu pour moi totalement inintéressant parce qu’il est une copie carbone du deuxième.

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Commentaires

1. Par Oum, le 12/11/2009 à 16:35

Bizarrement ça ne fonctionne pas avec The Final Cut ^^

2. Par xave, le 12/11/2009 à 16:42

Bien sûr que si : Après The Wall, il y a plein de gens qui ont dit mais c'est quoi cette merde ? Et plein d'autres qui ont dit exactement la même chose pour le suivant, Momentary Lapse, puisque Roger était parti...

3. Par Drapeau - Syd (Vicious), le 12/11/2009 à 18:06

Je suis d'accord avec toi pour dire qu'ils ont peut-être perdu quelques fans avec The Final Cut, mais je ne suis pas sûr qu'ils en ai gagné beaucoup plus. Quant à dire qu'ils se sont totalement réinventés avec The Wall II, le retour de Roger encore plus déprim(ant)é...

4. Par Notre Conscience, le 13/11/2009 à 09:36

Je ne savais pas que Laïs avait travaillé avec un membre de DAAU ! J'ai hâte d'écouter ce que ça peut donner...

5. Par Quetzalita, le 13/11/2009 à 11:07

parfois c'est agréable de lire des choses évidentes... mais qui ne le sont absoluement pas.

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