Métaphore

Il fait froid dehors

Bruxelles ?

J'ai découvert Bruxelles il y a un peu plus de neuf ans, et pour un certain nombre de raisons, je ne m'y suis pas installé, m'étant toujours considéré comme de passage. C'est en partie pour ça que j'ai envisagé facilement d'aller à Paris, puisqu'il y avait des années que finalement, chez moi, c'était sur les routes entre Paris, Lille et Bruxelles, je n'avais pas de résidence et de vie établie dont je devais m'arracher.

Je fonctionne beaucoup en me cognant depuis quelques mois : je pars d'un côté jusqu'à ce que j'arrive dans le mur, alors je ne peux plus avancer autrement qu'en me retournant et en repartant dans la direction inverse. Quand je suis enfin arrivé à prendre la décision d'aller m'installer à Paris, j'ai commencé à réexaminer ça d'un autre angle.

Je ne sais plus trop où j'ai commencé cette réflexion dans l'autre sens, mais il me semble que c'est en repensant à une très vieille histoire : Il y a des très longues années, mon meilleur ami et moi-même avons été quittés presque simultanément par les filles avec qui nous pensions que nous allions faire notre vie. Quelques temps plus tard, il trouvait un poste dans un patelin que j'ai toujours trouvé complètement pourri mais qui avait un avantage énorme : il n'était pas très loin de là où était allée s'installer son ex.

Il est fort possible que je me trompe quant à ses raisons de s'installer là, je le souhaite d'ailleurs, mais c'est toujours comme ça que je l'ai ressenti, et j'ai toujours trouvé que c'était la plus mauvaise idée du monde[1] Un jour, je me suis souvenu de tout ça et j'ai commencé à faire des parallèles avec ma situation actuelle. Est-ce que je ne serais pas en train de justifier une prise de décision de vingt manières différentes alors que je ne cherche en réalité qu'à me rapprocher de mon ex ?

Avec cette question là à l'esprit, j'ai réexaminé tout ce qui m'attirait à Paris, et je me suis rendu compte que bien que mes raisons n'étaient pas intrinsèquement mauvaises, mais qu'en réalité elles n'étaient que des justifications a posteriori de l'idée de base que je traînais depuis plus de deux ans : me rapprocher d'elle. C'était un noble raison quand nous nous aimions, ça devient carrément idiot si c'est juste en espérant qu'un jour je la croiserai par hasard et qu'elle se rendra alors compte qu'elle est toujours amoureuse de moi.

La raison principale disparaît donc, que reste-t'il des autres ? Parce que justifications ou pas, elles restent valables : j'aime Paris, et mes potes sont là bas. Oui mais ...

Oui mais Bruxelles, c'est bien aussi. La qualité de vie, c'est quand même autre chose : on y court moins, c'est vert, c'est cool, c'est cosmopolite à un niveau que Paris n'égalera jamais, on divise tous les prix par deux et la culture y est tout aussi vivante et moins prout-prout (Paris, j'aime bien, mais le parisianisme culturel me sort par les trous de nez.) Le matin en me réveillant, j'ai quatre mètres de baie vitrée sur le parc, pour un loyer qui me permettrait un placard loin du métro à Paris, alors qu'ici j'ai le tram en bas de la rue et je vais bosser à pieds.

Et quand je ne suis pas à pieds, on me fournit gentiment une voiture qui est tout de même fort pratique. Lors d'une discussion, un sage de mes relations me disait il y a quelques mois : Attends, si je comprends bien, ton truc à toi, c'est de prendre la voiture et de faire des centaines de kilomètres sur un coup de tête, genre rien que pour voir de la route ? Et donc tu veux t'installer à Paris où tu n'auras pas de voiture et où même en en louant une, il faut huit heures pour sortir de la ville le vendredi soir ? Ah ouais. Tu fais comme tu veux, remarque. On notera en plus que j'aime bouger, ce qui n'est pas forcément la même chose qu'être loin : J'aime aller au bout du monde, j'aime être sur la route, pourtant je ne rêve pas d'y habiter, au bout du monde. Je sens le besoin de me ressourcer chez moi. Et je sais où va ma loyauté : À New-York, quand j'ai eu un peu le mal du pays, je n'ai pas cherché un resto français, j'ai cherché un bar belge.

Reste qu'a force de me sentir de passage et d'avoir vécu toute ma vie sociale en France, je ne connais toujours personne à Bruxelles. Ah ben si : J'ai des amis qui viennent de s'installer...

Bon, du pour et du contre d'un côté comme de l'autre. J'ai toutes les cartes en main.

À conclure...

Notes

[1] Cependant, à quelque chose malheur est bon, puisqu'il a fini par y rencontrer celle avec qui il vit toujours.

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Commentaires

1. Par martin, le 24/09/2008 à 14:42

Sans compter que si tu patientes jusqu'en février, tu me verras faire mon solo de critique de danse contemporaine à Bruxelles.

2. Par xave, le 24/09/2008 à 14:43

En slip ?

3. Par martin, le 25/09/2008 à 23:05

Ben c'est que je suis devenu frileux, donc disons en collants.

4. Par xave, le 25/09/2008 à 23:16

Je suis déçu. T'as changé.

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