Métaphore

Il fait froid dehors

Passionné ?

Complètement en dehors de cette analyse permanente qui est mon hobby préféré, j'ai écrit cette envie d'excès que je retrouve actuellement. Ça a fait réagir Mitternacht qui a promis dans les commentaires un texte sur le sujet. C'est fait, et ça parle d'un garçon passionné et d'une fille qui veut qu'on l'aime comme dans les films. J'ai bien essayé de le résumer pour les paresseux, mais il y avait peu de remplissage, alors je vous engage à le lire avant de passer à la suite (et les paresseux peuvent se rassurer, ce n'est pas bien long.)

Voilà, vous avez lu ? Je peux continuer ? Non, j'en vois encore un là qui a fait semblant. Tu ferais mieux d'y aller, sinon tu ne vas pas comprendre de quoi je parle. Oui, j'insiste, c'est pour ton bien.

C'est bon maintenant ?

Bon.

Évidemment, le déclencheur de l'écriture de ce texte étant un bout de ma propre histoire, ça me parle. C'est cependant assez généraliste pour que non, ça ne soit pas tout à fait ça dans mon cas, mais quand même, il y a des sacrés points communs.

La vision de Mit' est un peut trop brelienne pour correspondre à celle que j'ai connue : Je ne suis pas vraiment sorti avec une Henriette pendant toutes ces années, elle avait plus d'envergure, la fille que j'étais amoureux de. Nous avons eu des débats passionnants dès le début sans qu'elle ai eu besoin d'apprendre plein de choses sur ce qui [m]'intéresse. Ceci dit, quand Henriette et Firmin vivent une jolie histoire, pleine de passion et d'originalité foudroyante [...] Ils n'ont pas d'horaires, font l'amour n'importe où, c'est presque ça, sauf pour les horaires, auxquels j'ai du m'adapter dès le départ.

Par contre, je suis vraiment un Firmin, au moins pour le côté qui merde. Oui, je suis un passionné, et s'il m'arrive parfois de loin en loin d'avoir un intérêt quelconque pour d'autres humains, voire pour des filles, ça doit jouer pas mal. Surtout pour les filles en fait.

Et ce qui est affreux, c'est que je me reconnaîs totalement, entièrement, à 100% dans la mise de côté du tempérament passionné pour plaire à mon Henriette qui me faisait parfois comprendre que tout ça c'est bien gentil, mais il faut être un peu adulte. Et du coup, je me reconnais tout autant dans le manque d'intérêt que peut présenter un passionné qui n'est plus passionné, la disparition des bonds dans la cuisine, le café pour parler du film, l'affadissement.

Et surtout, surtout, je reconnais complètement le besoin d'Henriette d'aller chercher ailleurs le frisson de l'amour passionné. C'est exactement comme ça qu'elle me l'a présenté quand nous avons commencé à parler de nos problèmes.

Du coup, hop :

Paf. Firmin est tout seul et se demande en quoi il n'a pas été assez bien, c'est affreux. Henriette met tout ça sur le compte de la routine et pense que sa liberté retrouvée lui donnera ce qu'elle attend. Elle se fourre donc le doigt dans l'œil jusqu'au coude, ce qui est également affreux.

J'espère pour elle qu'elle n'est pas une Henriette. D'autant plus que je la connais un peu plus qu'un peu, et que si elle se rendait compte un jour d'un truc pareil, elle aurait trop de fierté pour l'admettre, ce qui serait encore plus affreux. Ceci dit, moi, je me suis effectivement beaucoup posé cette question là, je suis un Firmin jusqu'au bout.

Et je ne sais pas qui je vais rencontrer, mais il faudra que je m'arrange pour n'être plus un Firmin.

Parce qu'on ne va pas laisser Brel avoir raison, merde !

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Commentaires

1. Par Notre Conscience, le 30/07/2008 à 17:30

En gros, tu considères que Firmin n'a pas choisi le bon chemin. Et si en fait, c'était Firmin qui avait su devenir "adulte" (non, ce n'est pas un gros mot), contrairement à Henriette qui n'a pas su prendre de distance avec ses rêves de Prince Charmant ?

Pour ma part, je considère illusoire de croire que l'on peut continuer à avoir la même vie en couple que célibataire. On doit forcément changer d'une façon ou d'une autre ; le tout étant que les deux changent en proportion à peu près égale, et si possible dans la même direction, tout en conservant le plus possible ce qui les lie.

2. Par Notre Conscience, le 30/07/2008 à 17:35

Je tiens à préciser que mon intervention précédente ne se plaçait pas dans le cadre de ta relation avec Julie (que je serais bien incapable de lier à la situation de Firmin et d'Henriette), mais plutôt dans un cas fictif. Ou, pourquoi pas, dans une perspective d'avenir.

3. Par xave, le 30/07/2008 à 17:47

Il y a douze mille façons de devenir adulte. Celle pour laquelle j'ai le plus de mépris (et pourtant, tristesse, une des (la ?) plus courantes) c'est la prise de distance avec ses rêves.

L'Henriette, elle a mille fois raison de vouloir le Prince Charmant, mais il faudrait qu'elle comprenne aussi qu'un Prince Charmant, ça combat des dragons, ça ne souscrit pas des assurances-vie.

4. Par Notre Conscience, le 30/07/2008 à 17:58

Dois-je comprendre que tu n'es pas un admirateur d'Alphonse Daudet ? ;-)

5. Par Mitternacht, le 30/07/2008 à 18:45

L'Henriette, elle a mille fois raison de vouloir le Prince Charmant, mais il faudrait qu'elle comprenne aussi qu'un Prince Charmant, ça combat des dragons, ça ne souscrit pas des assurances-vie.

Ah ben ça c'est drôlement bien résumé.

6. Par xave, le 30/07/2008 à 19:02

Merci demoiselle, vous m'inspirâtes. (petite courbette)

7. Par Colar, le 31/07/2008 à 01:55

Brel a toujours raison.

« Ami, remplis ton verre. »

Ce qui nous ramène à un autre billet de la demoiselle Mitternacht consacré à la bière...

8. Par mirovinben, le 31/07/2008 à 08:08

Au risque de passer pour un vieux con, je souscrirais volontiers une assurance-vie avant d'affronter le dragon. Ce qui ne m'empêche pas de trouver la phrase très belle et fort bien vue.

A bien y réfléchir, l'idée de prendre une assurance-vie peut être une marque d'amour si et seulement si elle vient de soi, et que de soi. Si elle vient de l'autre... heu... comment dire... penser à surveiller l'amertume de la soupe.

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