déjà vu
Par humeurs - Lien permanent
Pour l'avoir déjà vécu à maintes reprises, j'en aurais pu tirer leçon : il n'est rien de tel que l'affirmation péremptoire d'un mieux pour offrir un socle à une bonne petite rechute de derrière les fagots. J'en suis là depuis hier matin, quand une petite contrariété a été une goutte de trop et que j'ai une fois de plus lâché nerveusement. Je l'ai dit, je l'ai répété : un jour, j'irai mieux. Mais bordel de merde, c'est quand ?
D'autant que là, j'ai l'impression d'avoir fait marche arrière et d'être de retour dans le déni. Je ne comprends pas, ce n'est pas possible, il doit y avoir un truc. Ça valait quoi, tout ce que nous avons vécu ensemble ces dernières années, si elle peut me laisser disparaître de sa vie aussi facilement ?
Commentaires
Personne n'a dit que c'était facile pour elle, Xave. Elle fait son chemin à elle, c'est différent. Courage à toi.
Oui, je sais. Mon état du moment ne me rend pas forcément très intelligent. Une des dernières choses qu'elle m'aie dit, c'est qu'elle ne pensait pas trop à la situation. Du coup, j'ai juste l'impression qu'elle n'a plus pour moi que des pensées épisodiques et superficielles... Il est probable que je verrai les choses différemment un jour. Mais mon ressenti aujourd'hui, c'est ça, même si c'est con.
C'était l'objet de mon bonne chance précédent que j'aurais aimé préventif.
On est hélas parfois muni d'une expertise dans des domaines bien tristes où l'on ne préfèrerait pas.
Ça ne m'empêche pas de te souhaiter de tout coeur que le coup de moins bien ne soit que passager.
PS : pendant 2 ans je me suis posée une question semblable à la dernière (même s'il s'agissait d'amitié et que ma vie quotidienne par sa disparition n'était pas concrètement bouleversée). Je m'aperçois que depuis une semaine j'en suis délivrée (justement parce que je ne me l'étais plus posée, c'est de la lire chez toi qui m'y refait penser). Merci pour le cadeau de cette prise de conscience. Ne te moque pas, c'est très précieux. Merci
Gilda> Une de mes difficultés actuellement, c'est justement que ma vie quotidienne n'a pas changé, puisque nous ne vivions pas ensemble et que nous passions des jours sans nous voir. Ma vie de tous les jours est la même : mille choses me font penser à elle à chaque instant. La différence maintenant, c'est que chaque pensée pour elle commence comme un bref instant de bonheur, avant que l'instant suivant je me souvienne que ...
Oh alors je comprends. A la réflexion, je ne sais effectivement pas ce qui est pire.
Huit mois après ça m'arrivait encore de lui acheter un cadeau parce que j'étais tombée sur un truc qui lui aurait trop fait plaisir et que tellement la rupture dépassait (dépasse toujours) mon entendement, j'avais oublié qu'elle n'était plus là. Et pas 5 mn vu que c'est dans le métro du retour après un paquet de stations que la conscience de l'absence m'était soudain revenue.
Récemment je lui en ai envoyé un, mais là c'était sciemment, dans l'espoir (vain) qu'enfin le silence soit rompu.
Il m'est arrivé également dans le même genre d'instant d'amnésie d'envoyer un mail au sujet d'actions militantes que nous partagions (partageons toujours je crois mais pas ensemble) oubliant devant les urgences qu'elle ne veut plus être avec moi. Dans ces cas-là je m'en rends compte en recevant les réponses d'autres personnes concernées et pas la sienne et puis soudain, Ah oui c'est vrai.
Je n'avais rien vu venir, rien, et n'ai rien compris (1). Et l'incompréhension m'empêche de guérir de l'absence.
J'espère que tu ne tomberas pas dans ce puits sans fond là. Je te souhaite de parvenir un jour à oublier ou du moins à estomper, même si pour l'instant c'est bien trop tôt pour toi pour que ça te semble possible. De mon côté cette option est exclue et si elle présente quelques avantages (dont celui de savoir si l'autre va toujours bien au moins physiquement) j'avoue que j'en regrette certains jours cruellement la possibilité.
(1) Il s'agit d'un chagrin d'amitié plus que d'un chagrin d'amour, et donc le motif d'un désir disparu n'est pas une explication possible alors qu'en amour elle l'est souvent (et précisément peu explicable par celui ou celle qui s'en va, je veux dire ça peut être dans ces cas-là une explication à l'absence d'explications). Des chagrins d'amour (j'en ai eu aussi) je me suis moins mal remise.
PS : As-tu lu chez Franck, mais en commentaires par là, peut-être des éléments qui pour toi auront du sens ?
Gilda> Le concept de chagrin d'amitié ne m'est pas étranger, ayant vu celui qui fut mon meilleur ami pendant quinze ans rompre avec moi sans que j'en comprenne la raison (même si j'en devine des raisons, participatives sans doute de la raison finale, dans notre histoire commune.)
Et si j'ai connu des relations amicales qui finissent par se déliter, c'est bien le terme de rupture qui convient dans ce cas, et qui est une indication que le désir mis à part, c'est la même chose qu'une histoire d'amour. Et j'ai ce même sentiment, effectivement, cette
.Quand je me fais la réflexion qu'en parlant de lui avec d'autres, qui me sont proches mais depuis trop peu de temps pour l'avoir connu, je l'appelle toujours mon meilleur ami, alors même que nous ne nous sommes pas vus depuis six ans, et que toutes ces années après j'ai toujours le sentiment d'un manque impossible à combler dans ma vie, je me dis que mes efforts pour avancer dans mon histoire actuelle sont bien vains.
Puisqu'on est parti vers les études comparatives, j'ai pu dans mon cas constater qu'on se remet moins mal des chagrins d'amour, même si l'on ne parvient pas à se décramponner de l'idée qu'il ou elle était l'homme ou la femme de notre vie.
Je suppose qu'on le doit à la participation vitale de nos corps concrets et qui au bout d'un moment réclament leur dû (dans le cas d'un amour disparu), ce qui tôt ou tard finit par mener vers de nouvelles amours.
Alors que pour la grande amitié on peut rester immensément longtemps sur un vide inconsolable.