Métaphore

Il fait froid dehors

4800 kilomètres pour tenter de me retrouver

Adieu mon frère, je pars. Un homme tu sais, ça s'évade
C'est fait pour s'envoler, pour prendre l'aile d'une vague.
C'est pas fait pour durer mais pour se donner sans retour
Jusqu'à se déchirer le flanc sur les brisants d'amour...

le Cirque des Mirages

Me voilà donc de retour, après dix jours sur les routes qui m'ont paru un mois tant j'y ai emmagasiné d'expériences. Je ne sais si ça m'aidera sur le long terme, mais au fur et à mesure que je vivais l'expérience, elle me faisait un bien fou. S'il y a bien un truc dont je suis sûr, c'est que je veux que la route ne s'arrête jamais. Surtout lorsqu'il s'agit, comme le disait René Fallet, d'un paysage grandeur nature qui n'a jamais servi à la promenade matinale des chiens.

Soleil couchant arrière

Ici bientôt, vous trouverez des comptes-rendus tristement factuels[1] mais richement illustrés en kodachrome[2] vous racontant comment et dans quel ordre j'ai vu ou revu l'Occitanie ou la Bretagne, un château dont je ne connaissais que l'extérieur depuis douze ans ou un château que je ne savais pas, une bordure de pierres coupantes, mon Mythe Fondateur, les étoiles qui brillent et le soleil qui se lève sur une plage du Morbihan, des cols brûlés par les vents d'altitude ou des petits villages médiévaux, des bovins comme des ovins, des points de vue extraordinaires, des gorges, des gorges et encore des gorges, des nuits sous la tente, chez des amis ou à la belle étoile, un pare-brise qui devient peu à peu opaque, des coups en terrasse en Ardèche ou en Auvergne, une soupe de poisson à Sète, une choucroute à Riquewihr, des sablés aux pommes à Saint-Malo, un pneu déchiré tard le soir une veille de week-end de cinq jours, de multiples chats, une seule biche, un mois de mai déguisé en mois d'août avec un temps pratiquement parfait de bout en bout, des conversations avec des touristes américains ou un châtelain berrichon, des routes en lacets et des routes droites, mais surtout en lacets, le bonheur d'avancer à mon rythme et la tristesse de ne pas partager, la difficulté de lire une carte en conduisant, un pays où il pleut même quand il fait beau, de la sueur en montant les petits chemins à pieds et de la roue libre dans les grandes descentes en voiture, de grands sourires souvent et beaucoup de larmes parfois.

Et surtout un état d'épuisement avancé[3], mais qui a eu raison d'une bonne partie de ma tension nerveuse de ces derniers mois. Espérons que ça dure (mais ce n'est pas gagné.)

Ceci dit, finalement, je n'ai pas beaucoup joué de guitare...

Notes

[1] Comme d'habitude, ces comptes-rendus seront pour moi des supports de souvenirs, pas des exercices littéraires. Il seront datés de la date de parution puis seront plus tard rangés à la date qu'ils décrivent, pour ne pas être méchant avec vos agrégateurs.

[2] J'ai pris pratiquement autant de photos qu'en trois semaines de Nouvelle-Zélande, j'espère que je pourrai en sauver deux ou trois de la poubelle.

[3] Oui, parce que 4800 kilomètres, ce n'est pas un nombre pour faire beau, c'est réellement ce que j'ai parcouru en dix jours, sans préjuger des visites et des balades à pieds qui s'y sont ajoutées.

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Commentaires

1. Par Pep, le 14/05/2008 à 13:02

4800 km en 10 jours ... Ah ben bravo !
J'espère que tu envisages une compensation carbone, sale pollueur !

2. Par xave, le 14/05/2008 à 13:04

Ah ben t'es pas sympa, notre conscience ne va plus savoir quoi dire si tu lui piques ses répliques ...

3. Par Pep, le 14/05/2008 à 13:10

Ce n'est pas de ma faute si notre conscience n'est pas plus rapide que la tienne à la détente ...

4. Par s4r, le 14/05/2008 à 13:24

"Une choucroute à Riquewihr", par un temps pareil ? Ehbeh....

5. Par Pascal, le 14/05/2008 à 13:33

Faire la route, c'est bien. Ca me manque, tiens. Faudrait que je m'improvise un bon trip, un de ces jours.

6. Par Notre Conscience, le 14/05/2008 à 15:19

Xave> C'est pas grave si Pep m'a piqué ma réplique : du coup, ça me fait des vacances à moi aussi.

7. Par LeChieur, le 14/05/2008 à 16:51

Les sablés aux pommes de Saint-Malo, tu pourras toujours les raconter, mais j'ai le douloureux regret de t'informer que ces trucs écrasés et recuits dans la chaleur de ta bagnole viennent de finir à la poubelle... Désolé.

8. Par xave, le 14/05/2008 à 16:53

Forcément, si tu les manges trois jours après ... Il faut manger autre chose que de la mayonnaise, des fois.

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