Métaphore

Il fait froid dehors

Almirez Jazz bass

J'ai donc fait la braderie de Lille le week-end dernier, comme tous les ans. Et comme tous les ans, flâner dans la cohue ne m'intéresse guère, donc Julie et moi y sommes allés très tôt samedi, histoire de pouvoir arpenter le plus de rues possibles avant que la foule ne devienne trop compacte. Elle regardait les meubles, je regardais les instruments, et ce n'est pas totalement incompatible : à la Braderie, il y a trois vendeurs potentiels pour les instruments de musique : le gars qui s'y connaît, le gars qui n'y connaît rien, et le gars qui vend des meubles.

une basse de six tonnes

Le gars qui s'y connaît, ce n'est pas le meilleur plan : il sait ce qu'il vend, et la bonne affaire est difficile. Il a parfois de très bons instruments, mais il faut y mettre le prix. Le gars qui n'y connaît rien vide son grenier et tout ce qu'il a acheté un jour en pensant s'en servir mais finalement non. Du coup, il a souvent une guitare à vendre, mais comme il n'y connaît rien, la plupart du temps c'est de la merde et il n'en a absolument pas pris soin.

Reste le gars qui vend des meubles : On l'appelle pour débarrasser des maisons ou des greniers, il connaît bien les meubles et ce qu'ils peuvent valoir. Et quelquefois, entre le buffet sculpté et la table de chêne massif, il a ramassé un instrument et ne sait pas trop quoi en faire. Dans le doute, parfois, il cherche à le vendre beaucoup trop cher, mais parfois, la bonne affaire est là.

En me promenant samedi, j'ai effectivement vu nombre d'instruments de toutes sortes, mais je m'y connais mieux maintenant que dans le temps : il me suffit souvent d'un coup d'oeil pour savoir que ça ne vaut pas le coup. En tout en pour tout, j'ai du voir deux guitares, une basse, une clarinette et un accordéon qui valaient au moins vingt ou trente secondes de manipulation, mais finalement, rien ne m'a réellement tenté et nous sommes rentrés en n'ayant finalement rien acheté.

Sauf qu'en me levant le dimanche, la basse que j'avais vue continuait à me danser devant les yeux. Devant ce qui s'annonçait comme une galère (y aller, trouver de la place pour se garer, marcher, prendre le risque de se retrouver devant le stand et d'apprendre qu'elle était partie depuis la veille à midi...) j'en étais presque à décider de la laisser dans le champ du fantasme quand Julie m'a donné la poussée nécessaire pour tenter le coup quand même.

Et elle a bien fait, la basse était encore là. J'ai même réussi à marchander un peu, ce qui n'est pas franchement dans ma nature, et je suis rentré avec une nouvelle basse sous le bras. Ce qui est la manière idéale de me rendre compte d'une particularité amusante : elle rend ma bûche légère en comparaison.

Nous avons affaire à ce qui est sans doute une copie européenne d'une Jazz Bass, datant vraisemblablement des années soixante (le potentiomètres en font foi qui sont d'un kitsch consommé.) J'ai fait des recherches sur le Net pour savoir si quelqu'un avait déjà entendu parler de cette marque et je n'ai trouvé qu'une seule référence, qui -ça tombe bien- est justement une critique de cet exact modèle. Bon, c'est en anglais, mais ça se résume en quelque phrases : J'imagine qu'un instrument comme ça devait être garanti trois ou quatre générations. J'avais une Fender Jazz Bass, j'ai fini par la revendre parce que cette copie sonnait mieux. Quand je l'ai essayée, les micros sonnaient si doux et chauds que je n'ai pu faire autrement que l'acheter tout de suite.

Je n'en suis pas encore là, puisqu'elle avait besoin d'un réglage et d'une nouvelle mécanique pour la corde de sol. Je l'ai donc laissée à un homme de l'art. Et j'attends son retour avec impatience. Parce que si elle sonne aussi bien qu'elle est belle, je n'ai pas fini de prendre mon pied.

Ah oui, elle est belle, non ? J'ai toujours fantasmé sur ces protège-micros chromés qu'avaient les vieilles Fender (regardez les photos de Roger Waters du début des seventies.) Ce n'est pas le truc le plus pratique à jouer, mais putain ce que c'est beau !

Bon, un petit truc quand même : dans la critique dont il est question plus haut, la gars dit quand même Si vous avez des problème de dos, jouez sur autre chose ! Je confirme. Je disait hier que le Guild détruisait le dos avec ses quatre kilogs ?

Celle-ci en fait six.

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Commentaires

1. Par Notre Conscience, le 10/09/2007 à 14:23

5 pages en quelques jours ! Il y avait longtemps... L'écriture t'a tant manqué que ça, ou c'est pour ta rééducation ? ;-)

PS : Si tu attrappe mal au dos avec une basse, même de 6 kilos, je te déconseille l'accordéon !

2. Par Flubulub, le 19/12/2007 à 02:21

Bonjour, J'ai aussi trouvé une Almirez, copie de Lespaul, d'une construction très, très honnête, voir plus. Malheureusement, après maintes explorations du net, impossible de retracer ces modèles, ni le moindre historique du fabricant. J'ai trouvé de par le monde, un seul document représentant mon Almirez et quelques commentaires généraux sur l'époque de fabrication et des constatations élogieuses sur la qualité de la lutherie. Ceci concerne également ta basse, qui devrait être de même qualité. Je te ferais parvenir l'adresse du site ultérieurement.

En attendant, tout renseignement sur Almirez sera le bienvenu.

P.S J'avais déjà lu les critiques que tu as trouvé sur ta basse lors de mes précédentes recherches.

Amicalement...bonnes investigations....

3. Par flubulub, le 19/12/2007 à 02:41

Almirez, Yeeessss ! J'ai retrouvé le lien que j'ai mis de coté depuis XXX années ! http://www.musictoys.com/articles/chop5101.php

Les productions Almirez sont qualifiées de beautées surprenantes ou extrêmes ! J'en ai une comme ça (collector !) sauf que l'électronique est à refaire, et je ne sais pas qui pourrai le faire, because petit circuit électronique avec multi-effets... Donc, tu as intérêt à bichonner la tienne et à la conserver.

4. Par Flubulub, le 19/12/2007 à 23:42

A l'occasion de la visite de ce site, je suis reparti sur la piste des "Almirez". Celà fait des années que j'ai cherché sans trouver, mais à la lecture de tes oeuvres, une certitude s'est faite. Ce matos était apparemment fabriqué au Japon sous le contrôle de la marque "Kay" (USA) et redistribué aux US sous "Kay", et en Europe sous "Almirez... ou autres. L'objectif étant de fournir au marché hors USA des produit concurentiels, aux couts de production moindres, tout en gardant une qualité attractive, motivant le consommateur. Kays a cloturé ses activités vers 1968/70. Il y a plein d'infos sur le net disponibles sur l'historique de la marque Kays, et j'ai enregistré certain sites.

Maintenant, à partir du suivi de ma copie de Gibson, je suis cäiman certain que ta basse est une vieille "Kay" historique anté 1970. Miam-Miam....

A ta disposition pour toute information complémentaire..

5. Par vpz, le 01/09/2009 à 00:07

moi j'ai une precision almirez sunburst à vendre ...si ça interesse quelqu'un :
manche et touche maple et corps en contreplaqué veritable comme la plupart des copies japonaises de ces années là (60' / 70')

6. Par Cansanfran, le 25/11/2023 à 16:43

Bonjour. Almirez est une marque japonaise datant des années 70.On voit souvent des "Almirez by Music". Elles sirrsient de l'usine Matsumoku ou étaient ausdi produites d'autres marques réputées colle Tokzï, Greco, Rokkoman et bien d'autres (Ibanez, Yamaha et les 1eres Fender "made in Japan" aussi

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