Pergame

photo: le chat du jourAprès un réveil plus tardif qu'à l'accoutumée et un petit déjeuner aux œufs comme à l'habitude, nous profitons du même taxi avec les mêmes espagnols qu'hier pour monter à l'acropole de Pergame, patelin qui ne vous dit peut-rien, mais qui fût une des très grandes villes de ce monde (et accessoirement le lieu où on a inventé le parchemin lors d'un embargo sur le papyrus,) et dont la bibliothèque, pour le coup la plus grande du monde fut vidée pour emplir celle d'Alexandrie. Si l'abondance de vieilles pierres ne peut que me faire plaisir, je suis quand même déçu que la dite bibliothèque soit le seul bâtiment des plans que je ne réussisse à situer correctement, je sais qu'il n'en reste pratiquement rien hors l'histoire, mais l'histoire, c'est bien, ils pourraient planter une pancarte, pour le moins !

Tandis que je saute de pierre en pierre, ahanant en remontant les gradins du théâtre de 15000 places, m'interrogeant sur ces hordes d'asiatiques déferlant Nikon en bandoulière et caressant le chat du lieu (car il en est toujours au moins un, peu importe l'inaccessibilité du dit lieu) Julie est pensive : La nouvelle année est une bonne période de vacances pour qui veut éviter le tourisme de masse, certes, mais elle est en manque de soleil ; les nuages gris et la bruine intermittente la dépriment. Décision est prise d'y réfléchir à deux fois avant de choisir les dates et lieux de nos séjours futurs. Pourtant, c'est joli, ce temps un peu sombre sur les rochers, on se croirait dans les highlands...

photo: ruines
les highlands en Turquie.

Muni des toujours mêmes espagnols et taxi, nous redescendons vers l'Asclépieion, le second site de la ville, beaucoup plus bas, qui fut un lieu thermal, et qui pour le prouver est encore assez humide (et par endroits un peu marécageux, me soufflent mes chaussures aspirées par un trou d'eau déguisé en sol moussu.) Ce second site est plutôt agréable (surtout vide comme il est à cette période de l'année) et nous y flânons un peu (surtout celui d'entre nous deux qui n'est pas trop déprimé par le temps.) C'est vraiment joli, un peu beaucoup abandonné aux herbes peut-être, mais ça fait partie du charme...

photo: restes de chapiteauEn sortant de là, pour retourner à la pension, on doit traverser un terrain militaire. Il faut dire que ça a l'air de pousser un peu partout ici, on est bien protégé : à Istanbul, je m'étonnais de le très forte présence policière, depuis que nous en sommes sortis, les policiers sont toujours nombreux (et avec eux leurs voitures : des r12, plein de r12, que des r12 , et ils ne sont pas les seuls : nous sommes ici dans le pays de la r12 !) mais on voit maintenant énormément de militaires. La zone est ici impressionnante, puisqu'on passe entre le camp lui même, avec ses blindés alignés par gros paquets, et le champ de manoeuvres, à l'étendue remplie de zone d'exercices en tous genres est assez fascinante. Bon;, je ne peux rien vous en montrer, puisqu'il est rigoureusement interdit de photographier quoi que ce soit, et c'est bie"n dommage, j'aurais aimer vous montrer les jolis panneaux Zone Desécurité Militaire. Inter Diction D'Entrer. (sic.) Peut-être eus-je pu remarquez bien, les militaires étant finalement des turcs comme les autres, contents de pouvoir dire bonjour aux touristes perdus.

photo: basilique rougeComme il est encore tôt, nous décidons d'aller nous promener un peu dans la ville (quel grand mot) en pleine réfection. Après quelques sandwiches et quelques zigzags pour éviter les travaux, nous arrivons finalement assez rapidement à la Basilique Rouge : un gigantesque reste de bâtiment religieux dont les murs de brique rouges de près de vingt mètres de haut vous font vous sentir assez petit, même de l'extérieur (parce que finalement, comme le dit le guide, on voit aussi bien de l'extérieur, pas la peine d'aller payer l'entrée, chère. Mais tout ce qui est lieu touristique est très cher de toutes façons.)

photo: une charretteEt nous retournons à la pension nous poser un peu. En route, Julie fait l'acquisition de quelques gâteaux fort appétissants... à regarder, qui ne sont finalement que de la pâte sablée avec un peu de sel ou un peu de sucre, c'est selon. Nous finissons l'après midi en bouquinant un peu, ce qui n'est pas facile, quand les pannes d'électricité peuvent durer plus d'une heure !

Nous n'avons toujours pas reçu le voucher de la boite de location de voiture, qui a été retardé parce que le changement de date entraînant un surcoût, ils attendaient que nous les joignions pour donner notre accord. L'accord donné, ils devaient envoyer un fax, mais ils n'ont pas l'air plus doués avec le fax de cette pension qu'avec celui de la pension précédente. Nous tentons alors une sortie au cybercafé le plus proche (mais qui ne l'est pas assez (proche) au vu des torrents d'eau qui dégoulinent le long des rues en pente,) pour tenter de l'imprimer d'après une version normalement reçue par mail.

Ce qui ne s'avère pas simple : Julie n'arrive absolument pas à entrer dans son compte de mail : à chaque fois qu'elle entre son mot de passe, elle est éjectée. Pour ma part, c'est simplement le site où je peux aller lire mon courrier qui semble inaccessible, c'est ballôt ! Jusqu'à ce qu'un vieux réflexe d'informaticien bossant dans un environnement multilingue me fasse vérifier un détail : sur un clavier turc, entre le u et le o, quelle lettre trouve-t'on ? Et bien le ı, tiens ! Non, vous ne voyez pas ? Ça n'est que plus bas, là où nous rangeons le m, qu'on trouve le i, le notre, celui qui a un point, ben oui, ı et i, c'est pas la même lettre[1], mes gens, et qu'on ne vienne pas me dire que les accents ne sont pas importants ! Ça fonctionne mieux en le sachant, nous pouvons enfin accéder à notre courrier et imprimer notre voucher, tout ça ne nous a finalement pas pris très longtemps, et c'est en s'entraînant au français que le copain du responsable nous signale qu'ils ne vont pas nous faire payer pour si peu. Tant mieux, voilà un voucher pas cher !

photo: oppidum
Vue de notre fenêtre de la pension :
Les petits points noir et blancs sont un berger et ses moutons.
Cet oppidum ne sert à ma connaissance
à rien, c'est juste de la déco.

Nous finissons par des courses au super marché voisin avant d'affronter la pluie pour retourner pique-niquer dans notre chambre. Au menu : yaourt turc agrémenté de moût de raisin (j'aime vraiment bien, Julie est instantanément fan absolue,) et suçuk, une espèce de saucisson épicé (je suis instantanément fan. Julie ne goûte même pas : son palais est habitué aux épices diverses et variées, mais elle n'a aucun affinité avec celles qui piquent.) Le tout arrosé de Turco-Cola, un concurrent local et pas mauvais du Coca et du ... Cola-Turka ! Si quelqu'un a la moindre idée de l'endroit où on peut trouver du yaourt turc ou du suçuk à Paris ou à Bruxelles, nous sommes preneurs !

Une petite douche (Julie paie son empressement à la prendre en ayant de l'eau froide, alors que tous les suivants (dont moi) l'ont eue chaude et hop, au lit ! Demain, on récupère la voiture.

Notes

[1] Retournez deux jours en arrière et allez bien regarder le nom du palais des sultans. le ı se prononce comme une sorte de œ court.

Commentaires

1. Le mardi 17 janvier 2006, 15:38 par Pep

Attends ...

Tu le fais exprès de coller des chats à chaque article, non ?
Si... tu dois le faire exprès, c'est pas possible autrement ...

2. Le mardi 17 janvier 2006, 15:43 par xave

Bien sûr que je le fais exprès, et je suis loin de pouvoir caser tous mes chats, ce pays en est plein, c'est pour ça que c'est un beau pays ! Moi j'aime les chats monsieur, parce qu'ils sont paresseux, dédaigneux et qu'il méprisent le genre humain. Et aussi parce qu'il n'y a pas de chats policiers d'abord !

3. Le mardi 17 janvier 2006, 16:17 par S.F.

Et puis ne nous voilons pas la face, c'est surtout très bon, un chat farci à la Turque.

4. Le mardi 17 janvier 2006, 16:31 par xave

Steve, on en a parlé hier : si tu mangeais de la viande, tu aurais eu une meilleure croissance. Alors arrète la provoc gratuite, ce n'est pas crédible. :)

5. Le mercredi 18 janvier 2006, 00:10 par martin

Entièrement d'accord sur l'abondance insolite de chats et de policiers à Istanbul... de même que sur la maîtrise pâtissière des Turcs. Incroyable !

6. Le jeudi 19 janvier 2006, 00:57 par Laurent

C'est consternant. D'ailleurs, ce chat est-il bien turc ?

7. Le jeudi 19 janvier 2006, 06:07 par xave

Je m'engage et je certifie la turquitude de tous ces chats (et j'en ai du stock non affiché.) D'ailleurs, n'ont-ils pas des moustaches ?

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