Métaphore

Il fait froid dehors

Braderie 2005

Même les paranoïaques ont de vrais ennemis !
Topor

Le week-end dernier, c'était la braderie de Lille. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une espèce de vide-grenier/Marché aux puces/Brocante en plein air qui dure deux jours, concentre la majorité des comas éthyliques de l'année sur la métropole lilloise et attire deux millions de personnes. Et moi.

C'est à la braderie de Lille que je dois une bonne partie de mes instruments de musique : des guitares, des orgues, des accordéons, des trucs bizarres... Avec toujours une règle de base assez simple : il y a des années où je trouve des choses intéressantes, et d'autres années où j'ai de l'argent.

Cette année, j'avais de l'argent.

Du coup, bien évidemment, vous l'avez tout de suite compris : je n'ai absolument rien trouvé. Ah si, j'ai vu une très jolie guitare, mais mettre 600€ dans une gratte juste après mon déménagement, ça ne le faisait pas trop. D'autant que je me suis bien rendu compte ces derniers temps que je ne savais plus trop où les mettre, toutes ces guitares.

Alors du coup, nous nous sommes promenés pour rien. Nous avons eu l'occasion d'admirer un car de CRS en plein soleil, où les gardiens de l'ordre de combat tuaient le temps en se faisant livrer des paniers repas et de la bière. Nous avons eu l'occasion de nous énerver assez vite devant la rapide impossibilité d'avancer à plus de 2km/h (surtout Julie, mais Julie est très peu philosophe quand elle a envie de faire autre chose.) Nous avons faut quelques magasins étonnament plus déserts qu'à l'accoutumée, et nous sommes allés faire un tour chez notre agent de voyage préféré.

Notre agent de voyage préféré nous a conseillé lorsque nous sommes allés à New-York, lorsque nous sommes allés au Québec, lorsque nous sommes allés en Jordanie et lorsque Julie est allé à un tas d'autres endroits où je n'étais pas (e ne m'intéresse généralement aux voyages qu'une fois arrivé à destination, il faut donc une bonne dose d'énergie pour me faire bouger.) C'est un monsieur qui prend soin de ses clients, pas le genre à vous expédier en vous refilant deux billets qui sont justement en promotion cette semaine. Non, c'est plutôt le genre de gars qui essaie de bien vous connaître pour vous proposer des voyages qui vraiment vous correspondent.

Bon, le revers de la médaille, c'est que comme vous n'êtes pas le seul client, ce n'est pas tous les jours facile de lui parler, puisqu'il peut passer des heures avec ceux qui étaient là avant vous. Par exemple, samedi, il n'y avait personne, mais nous avons quand même du patienter une demie-heure parce qu'il était au téléphone avec un autre client (bon, pour un trip à 38000 euros, allez, je comprend qu'on le soigne.) Mais une fois que ça a été notre tour, ben... Ça a été notre tour pendant trois heures.

La destination que nous avions en tête cette fois-ci, c'était la Nouvelle-Zélande. Oui, je sais, de nos jours, c'est pas très original, mais c'est quand même bien, vachement bien même. Moi, j'avais une petite inquiétude : évidemment que je m'éclaterais là bas, mais est-ce que ce serait la cas pour Julie (qui pourtant a proposé la destination elle-même) ? Visiblement, la question se posait bien, puisque Michel (appelons le Michel, ça sera plus simple, d'ailleurs c'est son prénom) a d'emblée dit la même chose. Du coup, entré chez lui avec l'idée de partir en Nouvelle-Zélande, nous en sommes sortis avec celle d'aller en Australie[1] ! Bon, nous verrons bien. Moi, j'ai peut-être quand même bien envie d'aller chez les kiwis, mais la discussion n'est pas close.

Pour finir la journée, nous sommes allés passer la soirée chez des copains qui habitent dans le vieux Lille, c'est très joli. Et puis c'est aussi trèèèèès loin de l'endroit où j'avais garé la voiture. À quelque chose malheur est bon, remarquez : ça m'a laissé le temps de largement désaouler. C'est donc tout à fait clair et en pleine possession de mes moyens que j'ai pu constater la disparition d'une de mes vitre, l'apparition de milliers d'éclats de verre, la disparition du manuel d'entretien de la voiture[2], et l'apparition d'une pierre à l'intérieur de la voiture qui j'en suis sûr n'y était pas quand je l'ai garée. Dans un sens, ça m'a fait plaisir, ça montre au moins que ma paranoïa habituelle lorsque je dois laisser ma voiture (une belle allemande avec une plaque étrangère, ma boite me traite bien) traîner dans un coin n'est pas totalement dépourvue de fondement.

photo : Déjà visitée - déjà vidée - plus de vitre - mais toujorus une alarme - bonne journée.

Bon ben du coup, le lendemain, nous ne sommes pas retournés à la braderie, j'ai promené ma voiture dans les endroits beaucoup plus sûrs, en prenant soin de signaler que ce n'était pas parce qu'on pouvait y entrer que ça valait le coup de le faire. Et puis il a fallu commencer à passer des coups de fils à droite et à gauche, et là, je vous le fais en vrac :

  • Demander à des flics à la braderie si j'étais obligé de porter plainte sur place : Non, vous avez 48H ouvrables, et ça peut même être à l'étranger.
  • M'entendre dire par ceux de Valenciennes où j'étais de passage que À l'étranger peut-être pas, non, mais sinon n'importe où mais pas ici : le gars qui prend les plaintes n'arrivera pas avant ...
  • Rentrer à Lille pour aller porter plainte.
  • Repasser sur les lieux du crime pour y découvrir mon étui à lunettes tout plat et vide : ah oui, j'avais vidé la voiture des trucs importants avant de la garer samedi, mais j'ai oublié mon étui avec ma paire de rechange plus ma paire correctrice solaire.
  • Passer des coups de fil à la boite qui s'occupe de la voiture, pour qu'ils m'explique bien que non, eux, ils n'assurent que la voiture - qui leur appartient - mais pas l'intérieur -dont ils n'ont rien à foutre.
  • Passer des coups de fil à mon assurance pour m'entendre dire que oui, ils assurent l'intérieur de la voiture, à la condition expresse qu'ils assurent la voiture eux même, bien entendu.
  • Comprendre qu'il n'y a aucun moyen d'assurer ce que je laisse dans ma bagnole, pratique.
  • Trouver de justesse un RV el soir même pour remplacer la vitre.
  • Y aller sans les papiers de la voiture [3]à une heure où je n'aurais pas le temps de faire l'aller retour pour aller les chercher.
  • Obtenir qu'ils commencent le boulot pendant que je fouille dans mon répertoire en me demandant qui va bien pouvoir m'aider et passer me prendre.
  • Déranger mon beau-frère pour qui il n'y a pas de lézard, on y va, et qui me sauve la vie.

La prochaine fois, je vous parle du remplacement de ma gouttière.

Notes

[1] Après tout, ce n'est pas si loin, ce n'est pas comme ce client qui était arrivé pour un voyage en Grèce est qui est finalement parti en Irlande.

[2] Si. Pourquoi ? A mon avis simplement parce que c'était dans une pochette en simili-cuir dans la boite à gants.

[3] Pas volés, ils étaient dans mon sac.

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Commentaires

1. Par Spacemarmotte, le 13/09/2005 à 17:07

Hé ben dis donc, tu t'es amusé, toi, à la Braderie de Lille ! Je n'irais pas jusqu'a dire que j'aimerais m'amuser autant que toi, quand même (faut pas pousser, hein, chacun ses emm...bêtements, et j'en ai déjà suffisement comme ça).

En tous cas, j'aprécie ton humour. Le coup du papier sur la voiture, j'adooooore !

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