Métaphore

Il fait froid dehors

Amman

Chapitre dernier, où nos héros font du trek urbain

Sorry, no, we do not have french baguette...

le théâtre antique Dernier jour en Jordanie ! Aujourd'hui nous restons à Amman, à pieds (j'ai été catégorique : je ne vais pas me promener en ville en voiture ! Mais de toutes façons, il n'en a jamais été question ...) Après tout, nous sommes en absolu centre-ville, pas besoin de faire des expéditions extraordinaires.

Balade à deux pour la journée, Odette est partie se promener de son coté et nous la retrouvons ce soir. Premier arrêt : le théâtre antique, histoire de compléter notre collection (deux (dont un tout petit, soit) à Pétra, Deux à Jerash, deux (dont un pas tout à fait déterré, ok !) à Um-Qaïs, un à Amman, bonnes vacances pour la collec !) C'est facile à trouver : c'est juste en face de l'hôtel. Julie est en overdose et reste à l'extérieur, moi, bien entendu, je ne peux pas m'y résoudre... Hop dedans ! Celui-ci semble extrêmement bien conservé, mais il est difficile de savoir ce qui est conservé et ce qui est remonté. Sympa parce qu'assez grand, mais finalement le moins intéressant de ceux que j'ai vus jusque là, un petit tour dans les mini-musées attenants et je suis vite sorti.

En sortant, direction les autres vieilles pierres de la ville : la Citadelle. C'est facile à trouver : c'est sur le promontoire qui domine tout ici, donc juste au dessus de nos têtes, il n'y a qu'à grimper. La route semble faire beaucoup de virages pour arriver jusque là, donc nous trouvons un passage entre les maisons, dans ce qui est un vrai quartier populaire. Mmmh, rien à voir avec les coins à touristes, pas le coin le plus joyeux, quoi... D'ailleurs, au retour par la même route, nous trouverons des gamins un peu trop entreprenants. Il est des endroits plus agréables à fréquenter.

Amman vu d'en haut Et nous arrivons à la Citadelle. Julie entre quand même, après tout, ce sont les dernières vieilles pierres du séjour. Et puis ici, on surplombe la ville, c'est parait-il le meilleur point de vue d'Amman. Bon, ce n'est quand même pas fort reluisant : vu d'ici, on voit effectivement très loin, mais pour ce qu'on voit : des cubes de béton. Visiblement, Amman, c'est comme le reste du pays : c'est vite poussé, et sans plan d'urbanisation global, mais alors pas du tout alors. Hier déjà, en arrivant à Irbid, nous avions pu voir les dégâts que pouvaient faire une urbanisation galopante qui se foutrait de faire des rues entre les bâtiments dans un grosse ville, ici, plutôt que de voir ça d'à coté, nous sommes posés en plein dedans, et c'est assez fascinant à regarder. (Si vous voulez regarder un peu plus, vous aurez en cliquant sur la photo un panoramique bricolé, une vue de la ville basse depuis la Citadelle. Attention, c'est du 4380x1125 pixels ! Mais ça donne une bonne idée de l'amoncellement de cubes de béton.)

La Citadelle elle même n'est pas mal, mais il ne reste pas grand chose debout de la période romaine. Le coté ottoman, par contre, est plutôt bien conservé (ou remonté ?) et intéressant. Le plus joli, c'est le City-Hall (je ne sais pas du tout comment traduire ça), qu'on a remonté, dont on a remplacé les quelques pièces manquantes et qu'on a coiffé d'un dôme comme lors de sa jeunesse. Ne vous laissez pas avoir par la photo : il ne s'agit pas d'une imitation en fer-blanc, à l'intérieur, c'est du tout bois et c'est magnifique. On y trouve aussi quelque chose de beaucoup trop rare : des panneaux très bien fait expliquant la restauration, et surtout expliquant les choix de restauration : pourquoi on a fait ça, comment, que choisir ? Au final, on se trouve dans un bâtiment magnifique, qui n'aurait jamais pu être relevé avec les seules pièces disponibles, et sans qu'on aie l'impression d'une hérésie (c'est pas comme du béton dans un théâtre antique, quoi.)

Julie et le city-hall Malheureusement, si la vue est intéressante et les pierres sont belles, nous nous trouvons quand même sur une hauteur, et le vent n'est pas tendre : puissant et plutôt violent. Si -comme on peut le voir sur la photo- Julie, avec son écharpe et son anorak est bien équipée, moi je suis en chemise, et bien que non frileux, je me demande si je ne vais pas prendre froid. Il est temps de descendre.

Puisque l'heure de manger un morceau se rapproche, nous décidons de nous diriger vers le Second Circle (le deuxième des sept ronds points à traverser entre la basse ville et l'autoroute qui devient la route du désert au sud et qui part en Syrie au nord.) où d'après le Guide du Routard, on peut trouver les meilleurs shawarmas de Amman. Ça n'a l'air de rien sur le plan, mais c'est quand même loin, et en plus, ça monte ! Ah oui, il faut dire que Amman est tout sauf plate., mais je n'ai jamais été un grand fan des villes plates alors ça tombe bien.

Après le premier rond point, on change de paysage : nous sommes maintenant sur une avenue beaucoup mieux tenue, beaucoup plus large et bordée d'un certain nombre d'ambassade (dont l'ambassade d'Irak, plutôt bien gardée.) C'est assez surprenant comme quartier et résolument différent de tout ce que nous avons vu jusqu'ici : la végétation est un peu sèche, mais ceci mis à part, on se croirait presque dans une capitale européenne. Les bâtiments sont beaucoup plus chics, et les voitures grosses et neuves. Nous nous trouvons dépaysés par rapport au dépaysement de ces derniers jours. Nous trouvons même, ô surprise, un vrai supermarché ! Bon d'accord, c'est plus un Shopi qu'un centre commercial Auchan, mais ça change, quand même.

Toujours à la recherche de la culture étrangère, surtout quand elle ressemble un peu à la notre, nous décidons bien sûr d'y aller faire un tour. C'est effectivement peu dépaysant : vous voulez du Nutella ? Des Mars ? Du Nescafé ? On retrouve plein de produits français, et plein d'imitations d'iceux. Bon d'accord, les épices qu'achète Julie n'étaient pas très française, mais nous aurions pu, si nous avions voulu !

En sortant, nous repartons vers le Second Circle, qui n'est plus très loin. D'ailleurs, nous y sommes, où donc est cette sandwicherie ? Bon, il y en a deux, laquelle est-ce ? C'est quoi le nom dans le guide déjà ? D'ac, et le nom des deux qui sont ici ? Ah, c'est écrit uniquement en arabe ? Ah ben d'accord ! Finalement, nous avons choisi au hasard, mais je suis sûr que c'était l'autre.

Un petit tour par un magasin d'articles fait main que le guide recommande : que les choses sont bien faites quand même : ils sont fermés pour inventaire, ils rouvriront juste après notre départ. Si ça, ça ne s'appelle pas du timing... Allez, on repart, vers Abdallah Station, ça avait l'air bien vivant la dernière fois. Bon, il y a une grosse pente à descendre et puis à remonter de l'autre coté, mais nous ne sommes pas à ça près, si ? Ah oui, quand même, ça fatigue. Fais voir le guide ? Il y a quoi d'intéressant, par là ? Bof, pas énormément de choses finalement... Bon allez, on retourne dans le centre.

Un magasin de je ne sais quoi est surmonté d'une énorme enseigne avec une photo non moins énorme de Patrick Bruel... Je ne sais pas ce qu'il fout là, lui non plus sans doute. Nous n'achetons rien, mais nous faisons beaucoup de lèche-vitrine, histoire de bien profiter de l'ambiance tant que nous le pouvons encore. Les jordaniens continuent d'être accueillants et souriants et ça continue d'être agréable. Il y a du monde partout, des étals qui dépassent sur tous les trottoirs et de la vie partout, souvent sous forme de klaxon d'ailleurs, toujours tellement omniprésents que j'ai failli me faire écraser : je me suis tellement habitué aux bipbips que je n'ai pas percuté que l'un de ces klaxons venait d'une voiture très pressée de passer dans cette rue que j'étais en train de traverser. Ah ben oui, mais à force de crier au loup !

les ors à touristes Nous continuons la route en cherchant un goûter, et ben c'est pas facile : il y a à manger partout ici ! Bon allez, un petit pain aux herbes, là, ça a l'air bon. Mais Julie n'est pas contente de son pain fourré au fromage, elle veut retourner chercher quelque chose qu'elle est sûr d'aimer dans la boulangerie où elle est allée avant-hier. Ok, je vais rester dehors et finir ma cigarette... J'aurais pu en fumer quelques autres d'ailleurs : Julie a toujours été fan de boulangeries, aussi de saveurs auxquelles elle n'est pas habituée, et aujourd'hui en plus, elle a un excellent contact avec le boulanger. Résultat ? Il lui fait goûter à peu près tout ce qu'il a en magasin, et elle ne ressort, chargée comme un baudet, qu'une demi heure plus tard ! Mais ce chargement énorme de pains et biscuits en tous genres ne lui aura coûté que trois dinars... Nous soupçonnons fort que l'addition a été sciemment sabotée et qu'elle aurait normalement du payer au moins deux fois plus cher. Ce que c'est que le charme, quand même...

Allez, retour à l'hotel : nous retrouvons Odette, nous reposons un peu, et repartons à trois pour un dernier mezze jordanien, dans le même resto qu'avant-hier, mais cette fois-ci, il reste de la place au rayon des avec fille. Il y en a d'ailleurs : des familles, qui repeignent la salle entière de poulet, au grand dam des serveurs, et des complètement voilées, qui boivent en passant le verre sous la burkah... Pas pratique. Mais le manger est quand même bon, bien sûr, ça n'a pas changé en deux jours ! J'essaie d'en manger plus, puisque c'est la dernière fois, mais c'est impossible : comme d'habitude, je ne réussis même pas à nettoyer les plats qu'ils nous ont servi.

En sortant de là, nous allons encore nous promener, faire deux ou trois magasins, histoire de dépenser les quelques dinars qui nous restent : Odette est tellement lancée dans ses négociations qu'elle parle arabe comme à la maison : avec plein de mots français dedans, et visiblement, les marchands ont du mal à suivre. Julie, elle, utilise ses derniers sous à acheter du savon au sel de la Mer Morte, mes derniers sous à moi, il me serviront de souvenirs, je n'en ai plus tant.

Et puis il est temps de s'aller coucher : demain, nous sommes en France à midi, ce qui veut dire que nous prenons l'avion à 7h30, d'où notre présence à l'embarquement demandée à 5h30, et avant il faut encore rendre la voiture, et avant quitter Amman et retrouver l'aéroport. Ce n'est pas gagné, il va falloir se lever à 4h30.

Ça veut dire qu'au moins une fois pendant le séjour, nous aurons gagné en face des muezzins. Et toc.

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Commentaires

1. Par benner, le 28/04/2006 à 20:58

Bonsoir ! J'ai beaucoup aimé cette jordanie, de simplicité et de bonheurs authentiques, liés à une transparence de vie que seule la nature peut développer. Cette nostalgie me trouble et me donne l'envie de passer le message dans notre occident pollué parfois. Bien cordialement NB

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