Sous la pluie
Par Découvrir - Lien permanent
Chapitre six, où l'on découvre le vrai hiver jordanien
It is for a wedding, we cook for two hundreds people !
C'est le matin ! Il est temps de se lever, et de se rendre compte que finalement, personne n'a dormi. Dormir par terre sur une paillasse, habillé et la lumière allumée, ça fait quand même un petit trop de changements d'habitudes pour une nuit. Mais ce n'est pas grave, l'expérience valait bien ça.
D'autant que se réveiller le matin dans le désert, c'est peut-être encore plus magique que d'y passer la soirée : le soleil qui arrive lentement sur les sommets des montagnes, puis sur le sable, ça a quand même une sacré gueule. Oui, ça vous vaut une fois de plus quelques photos, mais bon, quand on aime, on ne compte pas votre bande passante. Bon allez d'accord, on va faire des miniatures, ou plutôt des toutes petites photales, mais c'est bien parce que c'est vous, hein ! Et n'y revenez plus.
Avant de repartir, petit déjeuner local : un peu comme d'habitude : du thé, du pain plat, du yaourt, de la Vache Qui Rit locale... Le tout tranquillement installés sur un rocher avec nos hôtes et nos petits camarades, en regardant le soleil se lever.... C'est du bonheur pur.
La nouveauté du jour, c'est qu'Odette va repartir avec nous : elle a eu la malchance de tomber sur un guide absolument indélicat (celui pourtant recommandé par le Routard, monsieur le Guide du Routard, tu as merdé sur ce coup là) qui lui a fait payer très cher une balade bâclée. Elle devait encore rester une seconde journée pour la deuxième partie, chère aussi, mais non encore payée de la balade, mais ayant été un peu beaucoup refroidie, elle accepte sans aucun problème notre offre de l'emmener en remontant vers le Nord. Aujourd'hui nous serons trois.
Odette, comme son prénom ne le laisse absolument pas deviner, est à peine plus âgée que nous, et vosgienne d'origine algérienne : elle ne parle pas anglais, la langue d'échange entre locaux et touristes, mais se débrouille suffisamment en arabe pour comprendre à peu près ce que les gens disent et pour communiquer avec eux (malgré son abominable accent français
, comme elle le dit elle-même...) Elle est venue en Jordanie seule, histoire de décompresser, et ça fonctionnait pas mal, le guide indélicat mis à part. Mais elle ne va pas se laisser abattre.
Maintenant il est l'heure de partir : nous prenons congé de nos camarades et retour en pick-up vers le village pour récupère la voiture. Oui, c'est sévèrement tape-cul ! Une quinzaine de kilomètres de piste à pleine vitesse sur la plate forme arrière d'une 4x4, on le sent passer... Mais pas de douleur, on contraire, on en profite, puisque bientôt nous serons partis.
À l'arrivée au village, récupération de la voiture. Pas de trace de Madallah, notre guide, qui nous avais dit qu'il nous verrait avant que nous partions, pourtant, nous lui devons encore trente dinars. Nous allons jusque chez lui, histoire de le payer, d'encore le remercier et de lui dire au-revoir : c'est à peine si nous ne devons pas insister pour le payer ! Pas de doute, s'il n'était pas là pour nous accueillir, ce n'était pas forcément un oubli de sa part : il considérait avoir été suffisamment payé pour la balade. Waouh ! Ça change des pompistes indélicats... Je rappelle l'adresse de son site : http://www.wink.com.au/wadirum/. Si vous passez dans le coin, je vous invite à prendre contact avec lui.
Et puis nous reprenons la route, à quatre dans un premier temps : nous conduisons Salem (le moustachu sur la photo) quelques kilomètres plus loin, en bordure de la route du désert, puis à trois... Et nous profitons encore tant que nous pouvons des paysages : du désert, nous allons en voir, mais il sera beaucoup moins intéressant, beaucoup plus plat. Nous savons déjà que le Wadi-Rum restera une des expériences fortes du séjour. Bon, ça fait un peu pompeux de le dire comme ça, mais je pourrais aussi dire que ça déchire sa race grave, ça serait exactement la même chose, l'idée y est. C'est juste que je n'ai pas les bons mots pour décrire tout ça (Oh et puis ça va, hein ! Si vous voulez lire les bons mots, lisez donc les Sept Piliers de la Sagesse, de Lawrence d'Arabie, il paraît que lui en parle bien.)
Retour vers le nord, nous avons prévu de nous coucher à Madaba ce soir, c'est à dire quelques dizaines de kilomètres en dessous d'Amman. Comme ce n'est pas sur la route du désert et que nous devrons de toutes façons quitter celle-ci à un moment, nous avons décidé de reprendre la Route du Roi au niveau de Kérak, c'est plus long, mais ça permettra à Odette de voir le Grand Canyon, parce qu'elle n'a pas pu passer par là à l'aller. C'est un bon jour pour rouler, puisque plus nous montons vers le nord, plus il fait gris.
Tant qu'à repasser à Kérak, il parait que le château vaut le coup : Ça tombe bien, nous nous sommes perdus dans le patelin à l'aller, je sais maintenant un peu mieux m'y diriger. Nous arrivons donc assez facilement au chanteau. Nous commençons à le visiter, et c'est assez énorme. Évidemment, je cours partout : quand je vois des vieilles pierres, je suis tout fou. Le problème, c'est que nous dominons toute la vallée, ça veut dire que nous sommes au meilleur endroit pour nous rendre compte que le vent devient de plus en plus fort.
Surtout que le vent est de plus en plus froid et de plus en plus humide aussi , d'ailleurs, voilà qu'il pleut. Et la pluie froide dans le vent tournant fait que nous avons presque l'impression de prendre un bain. Julie et Odette retourne dans la voiture, moi je n'ai pas encore eu mon content de vieilles pierres. J'ai eu raison de m'acharner d'ailleurs, parce que j'aurais sinon raté le plus gros des souterrains du chanteau : il y a ici dessous des rues entières, et pour une fois extrêmement bien mis en valeur : l'éclairage est top. Ne serait des touristes portugais partout, ce serait parfait. En plus, c'est plein de chats...
C'est quand même complètement trempé que je réintègre la voiture. Le temps de trouver la sortie du patelin et nous repartons vers le nord. Pour se direiger, c'est assez facile : il n'y a qu'à regarder les arbres. On dirait qu'ici le vent ne va jamais que dans une direction : l'est. Du coup, tous les arbres sont penchés dans le même sens... Vous vous trouvez sur une route et les arbres qui la bordent penchent vers la droite ? Vous allez au nord.
C'est sous la pluie que nous arrivons à Madaba, qui n'est pas une trop grande ville et c'est heureux, parce que nous n'avons toujours que les cartes succintes du Routard pour nous repèrer, et que sous une pluie battante, la circulation n'est pas des plus faciles. Nous trouvons quand même un hôtel assez vite, et lors d'une très courte balades dans les rues (juste historie d'aller chercher un sandwich (dans un troquet tenu par des chrétiens, ça change de n'avoir pas à s'installer dans la salle pour les dames.)) nous avons le temps de faire connaissance avec le vrai hiver jordanien : il pleut comme vache qui pisse ! C'est un vrai déluge, et l'état des rues rend tout déplacement à pieds extrêmement risqué : les innombrables nids-de-poule étant remplis d'eau boueuse.
Madaba est une ville qui présente un caractéristique inhabituelle : elle est construite sur des ruines, mais récemment. Par exemple, dans l'arrière cour de notre hôtel, il y a des ruines romaines... Imaginez ça dans votre jardin ! Et sur les ruines, pas d'états d'âme, on coule du béton, ouille. La ville est aussi renommée pour ses mosaïques antiques, et une des plus belles a été pratiquement détruite il y a quelques décennies, lorsqu'on a voulu refaire le sol de l'église qui l'abritait, on en a péniblement sauvé un tiers.
Justement, il y a un peu plus loin, sur la route du Mont Nebo, un magasin réputé, hop, allons-y ! Nous l'avons raté à l'aller, avons commencé à descendre vers la Mer Morte, mais la route était tortueuse et non éclairé, et comme il pleuvait à verse et qu'il commençait à faire nuit, nous n'avons pas persévéré. Au retour, nous avons bien trouvé le magasin, et c'est vrai qu'ils avaient de très jolies choses, mais c'était les vraies choses, dont les bibelots à touristes ne sont que des copies, et du coup, ça valait des fortunes... On passe.
Notre dernière sortie de la journée, sera pour aller manger le soir. Le Guide nous recommande El Cardo, situé non loin de l'hôtel, et nous y sommes seuls, à part le patron. Ce soir là, coup de chance : le resto sert de traiteur pour un mariage qui se déroule juste à coté, du coup, nous avons droit à un repas de fête (Un délice, ce poulet !) , pour un prix encore plus dérisoire que d'habitude, le sourire et la sollicitude du patron en plus. Elle est pas belle, là vie ?
Commentaires
Je note que tu as enfin trouvé la rotation d'images dans The Gimp... :-p
Même pos : j'ai fait ça avec un shareouère sous Windows. La honte.
c trop booooooooooooooooo
Bonjour !
C'est absolument délicieux de voir votre enthousiasme. Nous revenons de Jordanie, et j'ai encore le coeur baigné de la gentillesse et de l'amour de ces gens ! Nous avons eu un guide formidable ! Es-ce le fruit d'une terre baignée d'histoire et imprégnée de tonalités bibliques ? Au plaisir de peut-être vous lire. noelle