Métaphore

Il fait froid dehors

le désert du Wadi Rum

Chapitre cinq, où nos héros se perdent dans l'immensité

The desert is big !

Julie et un chameauDebout très tôt : nous avons un bout de route à faire avant d'arriver au Wadi Rum et nous y avons rendez vous avec le guide assez tôt. Retour donc dans la voiture et la circulation à la Jordanienne. Le fait du jour à ce sujet ? Un camion roulant à contresens qui klaxonne de ses trompettes pour que je dégage le passage (et bien entendu aucun bas coté praticable !) J'ai gagné, c'est lui qui s'est écarté, mais j'ai perdu quatre kilogs de sueur en quelques secondes.

Julie grave les vacances dans le sableJuste après cette péripétie, nous quittons la route principale pour partir vers l'est, dans le désert. La circulation est moindre, bien moindre, d'ailleurs, il n'y a personne. la route fonce tout droit entre quelques cailloux, quelques rochers, et beaucoup de sable. Ici et là, on rencontre deux ou trois chèvres, un panneau nous invitant à nous méfier des traversées de chameaux, et une voie de chemin de fer solitaire, sans jumelle, à sens unique, donc. Et nous devons être dans les temps, puisque la lune encore présente dans un magnifique ciel bleu nous indique qu'il est encore tôt (et par la même occasion que les craintes que nous avions quant à la météo ne sont pas justifiées.)

du sable. rouge.Au fur et à mesure que nous avançons, nous rencontrons autour de la route des campemements : des gros pick-ups 4x4, des chèvres et de longues tentes comme nous en avons vu quelques unes ici et là sur les bords de la route ces derniers jours, sauf qyu'ici elles sont plus nombreuses. Il y aurait plus de bédouins dans le désert que dans les villes ?

Nous finissons par arriver au Visitor's Center, quelques kilomètres avant Rum, et on se dit que les choses sont quand même bien faites : ce désert est plein de montagnes, voire même est entouré de montagne et n'a pratiquement qu'une seule entrée. On installe à cette entrée le guichet pour vendre les tickets et le tour est joué. Même Disney a été obligé de construire des barrières, ici, c'est du tout naturel.

MadallahAprès avoir rencontré notre guide, Madallah, celui-ci nous amène jusque chez lui, à Rum. Rum, c'est pas beau... Comme le dit subtilement le Guide du Routard, Rum s'est à peu près construite en un jour, et ça se voit : les cubes de bétons sont pour une fois presque rangés autour des quatre rues du patelin, mais le goût de pas fini est ici vraiment fort. Après tout, il n'y a ici que des bédouins qui jusqu'à il y a très peu vivaient encore tous sous la tente (et qui d'ailleurs pour un cetain nombre continuent à le faire, quand ils ne doivent pas rester à proximité de l'école pour les gamins.)

Chez Madallah, d'ailleurs, on remarque bien que la recherche du confort à l'occidentale n'est absolument pas une priorité : la pièce principale est entièrement vide, à l'exception de paillasses le long des murs qui servent de banquettes, et d'un coin ordinateur/fax/imprimante/Internet dans un coin. C'est Spartiate, mais ce n'est pas très loin de ce que nous allons trouver plus tard sous la tente. Nous sommes ici bien sûr pour le thé de bienvenue, et aussi pour discuter de ce que sera notre périple du jour. Il nous explique le tour auquel nous avons droit pour ce que nous avons payé, et c'est un tour assez conséquent. le guide et la voiture, au pied de la Dune géante. Mais il nous précise aussi que pour quelques dinars de plus (le vieux truc de vendeur qui marche partout) il peut nous proposer un tour pas encore exhastif (nous ne sommes là que pour une journée) mais presque deux fois plus grand que ce qui est prévu. Regards entre Julie et moi, elle a tout de suite compris que moi je suis preneur : après tout, je ne sais pas quand je reviendrai, si je reviens un jour, alors autant en voir le plus possible ! Va pour le grand tour.

Ju se fait coucou Le bonhomme n'est pas malhonnète : quand nous nous rendons compte que le repas du midi n'est pas inclus comme nous le pensions dans la prestation, il l'intègre aussitôt, sans discussion. D'accord, la nourriture n'est pas franchement chère dans le coin et le coût de revient du repas est sûrement assez faible par rapport au prix général, mais la façon de faire est sympathique.

Et puis c'est enfin le départ : nous grimpons à bord d'un gros pick-up qui va nous secouer toute la journée. Et c'est le désert, mais alors le vrai : ici, il n'y a plus de route, il n'y a plus de poteaux électriques, il n'y a plus de batiments... par contre, il y a toujours une excellent réception GSM !

rien et des traces de roues Le désert, franchement, c'est pas racontable... C'est gigantesque, de ce genre de gigantesque qui vous rend tout petit. J'aimerais bien vous raconter par le menu, mais ça serait un petit peu ridicule à coté du ressenti de cette affaire, voilà pourquoi cette page est fortement chargée en photos : c'est la seule tentative que je puisse faire pour faire partager l'immensité du lieu. Et encore, je suis bien conscient que c'est bien peu. D'accord, c'est vrai, je n'ai vu que fort peu de déserts dans ma vie, mais quand certaines personnes disent que le Wadi Rum est un des plus beau ddéserts de la planète, ce n'est pas trop dur à croire.

du désertQuelques images remarquables de la journée quand même : les gravures nabatéennes qu'on retrouve ici et là sur les rochers, qui nous attenddent depuis un bon paquet de siècles et seront encore là longtemps après nous (et j'espère plus longtemps que les cœurs transpercés de flèches qu'ont retrouve à d'autres endroits.) Les rochers et leur formes si particulières : il y a un gros tas de paquets de dizaines de millénaires, l'endroit était au fond de l'eau, et ça se voit : les montagnes et les rochers semblent encore porter des algues et des coraux, ou en tous cas, il n'est pas bien dificile des les imaginer, ce qui conduit à une double impression étrange, celle d'être dans le désert et d'avoir l'impression d'être au fond de la mer.

Jabal Burdah Rock BridgeIl y a aussi l'immensité des plaines de sable, qui donnent l'impression que la montagne là bas est à quelques centaines de mètres alors qu'elle est à plus d'une dizaine de kilomètres. Il y a ce squelette de chameau blanchi au soleil qui nous rapelle qu'un désert, c'est quand même désertique. Il y a ce canyon que nous avons traversé à pieds, sans un bruit autour de nous, et fichtre, c'est pas facile de marcher dans le sable, et fichtre, ça donne chaud (et pourtant, nous sommes en janvier, je n'ose imaginer ce qu'est l'été !)

Il y a cette arche de pierre au sommet de la montagne, où nous ne grimperons pas, et sa sœur presque jumelle mais beaucoup plus près du sol, et celle là nous l'escaladerons (c'est de la triche, c'est trop facile, mais ça en jette, et tout le monde connait cette arche.)

un chameau mort Il y a le repas du midi, tout simple mais tellement bon, avec son pain réchauffé sous la cendre, et son thé encore mailleur lorsqu'il est pris tranquillement installé dans le désert.

Il y a une fois de temps en temps une voiture au loin, mais peu, on n'a pas l'impression d'être envahi.

Il y le sourire de Madallah, notre guide, qui nous raconte que non, il ne s'ennuiera jamais à faire ce métier : il passe son temps à rencontrer des gens et à leur faire découvrir un endroit magnifique qui pour lui est le plus beau du monde.

le repas de midiIl y a des cailloux et des oiseaux.

il y a des paysages extraordinaires.

Si on retourne quelques décennies en arrière, c'est ici que T.E. Lawrence est devenu Lawrence d'Arabie, après être tombé amoureux du pays, et ma foi, ça peut se comprendre. Il y a ici de quoi rendre mystique... Bon allez, je me tais, savourez les paysages. Oui, vous pouvez vous réjouir, pour une fois, je cesse tout verbiage pour laisser la parole aux images. Profitez-en, ça ne sera pas tous les jours...

Notez tout de même que finalement, ça rend assez bien l'expérience, puisqu'il était facile de ne pas parler sur place : il suffisait de regarder ces paysages justement, et de goûter le silence (bon d'accord : quand le 4x4 n'était pas en train de rouler, mais bon...)

Remarquez aussi que les photos que je laisse sont toutes ou presque prises en fin de journée, parce que si le coin est joli dans la journée, ça devient vraiment magique lorsque le soleil se fait rasant, c'est surtout à cette heure là qu'il faut y être... Et c'est un bon prélude à la niuit sous les étoiles, parce qu'il fait un temps magnifique, et que ça laisse un ciel complètement dégagné, et parce qu'il n'y a pas de villes dans le coin, donc pas de source de lumière parasite, ça devient rare.


nos ombres sur le Jabal Burdah Rock Bridge Nous sur le Jabal Burdah Rock Bridge désert Gravures Nabatéennes Désert Désert Soleil rasant le désert Traces de lézard


Vers la fin de l'après midi, nous nous dirigeons vers le campement : ce soir, diner bédouin, cette nuit, on dort sous la tente. À l'arrivée sur le campement, le guide s'en retourne retrouver sa femme et ses cinq enfants qui lui manquent et nous laisse en de bonnes mains. Après être allé nous promener un peu à pieds dans la lumière rasante de la fin de journée, nous faisons connaissance de nos hôtes : Salem, Mohamed et Salman, et de nos co-invités : Konrad, l'allemand routard qui vient de passer la nuit du nouvel an dans son sac de couchange sur le mont Sinaï, Xavier (sic) l'espagnol des pays bas, son compagnon de chameau et Odette, la française, beaucoup plus jeune que son prénom.

du bon miam, juste déterréLe repas du soir, c'est poulet, mouton, riz et légumes, cuits sur la braise, enterré dans le sable. Oùtre l'évident intérêt touristique de la manière de faire, en plus, c'est bon : avec un peu de yahourt pour lier le riz et les légumes, c'est absolument délicieux et ça remplit pas mal son homme.

Et puis la soirée, tranquille, sous la tente.? Assis, sinon on a la gorge qui pique, puisque qu'on se réchauffe en faisant du feu directement à l'intérieur. Salem nous jouera des chansons au Luth, dont une chanson de bienvenue aux français et un Frère Jacques peu orthodoxe mais tout à fait agréable.

Après une soirée de thé, de musique et de discussions (Konrad et Xavier m'ont entrainé dans une discussion sur Pink Floyd, en plein milieu du désert ! J'ai également eu une proposition pour échanger Julie contre quatre femmes bédouines et je ne sais plus combien de chameaux (un chameau de course : jusqu'à 200€, un chameau laitier ou pour viande, c'est deux fois moins.)) Il est temps d'aller se coucher : une paillasse par terre et une couverture, à la bédouine ! Bon allez : deux paillasses (le sol est dur) et deux couvertures (hé ! Ça caille la nuit ici !) et c'est parti pour une bonne nuit de sommeil...

Finalement d'ailleurs : avec toutes ces couvertures, nous aurons plus chaud qu'autre chose. De plus, ce n'est pas facile de dormir par terre dans cette atmosphère enfumée quand on n'y est pas habitué... Bah, pour un soirée pareille, on pouvait se permettre ce petit sacrifice. Dépaysement garanti.

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Commentaires

1. Par Alex, le 09/05/2005 à 23:17

Bonjour, Je viens de lire votre petite excursion dans le Wadi Rum qui m'a l'air bien sympa. Je pars la semaine prochaine avec 3 amis là bas. Avez-vous les coordonnées du Guide ? Est-il possible de réserver qqc sur le même principe une semaine à l'avance ? Combien ça coute ? Si vous pouviez me répondre à l'adresse mail indiquée se serait super gentil !!! Merci d'avance et bravo pour les photos : ça donne encore plus envie... Alex.

2. Par xave, le 10/05/2005 à 13:42

Les coordonnées sont dispos sur son site web dont l'adresse est donnée sur le compte rendu du lendemain : http://www.wink.com.au/wadirum/ ...

Madallah nous avait demandé 50 dinars pour un tour de taille moyenne (demie journée) plus la nuit et le repas sous la tente. Après discussion sur place, nous avons plutôt opté pour un grand tour d'une journée complète, en ajoutant 30 dinars. Il n'y a pas de barême officiel, puisque tout ça est justement en dehors des structures officielles, et tout est fortement ouvert aux négociations. D'ailleurs, le contact ayant été bon, nous aurions pu payer moins cher (voir justement le compte rendu du lendemain) mais nous avons vraiment été contents de la balade.

Les prix sont donc tout sauf fixés, d'autant que le nombre de personnes influera dessus : plus nombreux, on paiera plus cher, mais peut-être moins par personne, à voir.

Bien entendu (comme partout en Jordanie), on se parle en anglais international (entendre simplifié.) Il est normalement possible de réserver en lui envoyant un fax ou un mail d'une teneur similaire à We would like to do a Jeep tour of the Wadi Rum and a night in the desert the [jour]... Il faudra ensuite produire la copie/accusé de réception du mail/fax au Centre d'Accueil pour être mis directement en contact avec le bon guide.

À conseiller fortement, l'autre solution étant d'arriver sans contact préalable et d'être alors obligé de passer par la structure officielle et de payer beaucoup plus cher pour une simple demi-heure de voiture...

En tous cas, si vous allez le voir, donnez lui le bonjour de notre part, même si avec tous ses clients il ne se souviendra sans doute plus du couple de français de début janvier, avec la fille aux cheveux rouges.

3. Par lol, le 16/05/2006 à 08:06

moi je fais un expo sur les déserts froids et ça m'intéresse beaucoup !!! surtout avec ça ! je découvre plein de trucs sympas et il y a des super photos de déserts, voila...

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