Métaphore

Il fait froid dehors

premier jour à Pétra

Chapître trois, où nos héros sont tout petits dans les vieilles pierres.

I can make dinner for you !

Petra

Le double vitrage n'a pas empêché le muezzin de la colline voisine de me réveiller, mais je me suis rendormi assez vite : je suis fatigué et le lit est bon. Après un dernier coup d'oeil à TV5 tant que nous pouvons encore, il est temps de quitter l'hôtel pour un autre, plus dans nos prix. Nous ne savons pas très bien où il est situé, mais bon, nous avons une voiture. C'est d'ailleurs parce que nous avons une voiture que nous sommes obligés de faire un tour à travers une énorme boucle en sens unique avant de nous rendre compte que notre nouvel hôtel est ... juste en face du précédent ! Juste en face, mais bien moins cher, puis que nous passons d'une chambre à 55 dinars[1] à une chambre à 9JD Ah oui, par contre, c'est un rien plus rustique, mais la patron du Musa Spring Hotel est fort sympathique et puis après tout, ce n'est que pour dormir.

la sortie du SiqUne fois installés dans nos nouvelles pénates, il est temps, enfin, de descendre sur le site de Pétra. D'abord, prendre les billets : Le Guide du routard l'avait dit : Vu la situation dans la région, le tourisme n'est pas au mieux et les prix ont été divisés par deux. Chouette ! Par contre, le Routard l'a dit aussi Attention : ça peut remonter à tout moment ! Gagné, les prix d'entrée ont doublé par rapports à ceux qui sont indiqués dans le guide. Bon allez, 32JD le pass pour trois jours plus le quatrième gratuit, c'est encore jouable...

le Cache-NezPétra, on a tous vu les photo, Indiana Jones ou Tintin au Pays de l'Or Noir : on sait à quoi ça ressemble. Il n'empêche qu'une fois qu'on y est, ça a vraiment de la gueule. Il faut dire que la mise en scène est grandiose : l'entrée sur le site est une gorge de deux kilomètres de long, parfois large d'à peine trois mètres, très profonde... Et à l'arrivée, on tombe directement sur un élargissement qui forme une cour pour le Khazneh, le plus magnifique des bâtiments de Pétra. Et on a beau l'avoir vu dans National Geographic, Indiana Jones ou Tintin, ça coupe quand même le souffle, c'est gigantesque et le fait que ça soit sculpté dans la falaise ne le rend que plus impressionnant. On l'a en face de soit sans bien imaginer qu'il est possible.

Bien que ce soit le bâtiment le plus beau et le plus impressionnant du site, le reste fait se sentir tout petit aussi : ces falaises sont pleines de trous ! Où qu'on porte le regard, il y a des sculptures dans la roches, des habitations sont creusées un peu partout et il y a des tombes jusque sur les sommets. Je voudrais vous faire comprendre l'effet que ça fait que je n'y arriverais pas, ça fait partie de choses qui ne sont pas vraiment racontables, en tous cas l'effet que ça fait n'est pas transmissible, il faut y être pour comprendre. (En attendant, vous pouvez toujours regarder des photos, par exemple chez ahaggar, mais des photos, c'est plat !)

escaliers vers le MonastèreBon, il y a aussi des bédouins qui attendent le touriste : Vous voulez un cheval ? Une balade en charrette ? En chameau ? En âne ? Des bouquins ? Des bibelots ? Des pierres ? Des fleurs du désert ? Des antiquités authentiques ? Des keffiehs ? Du coca ? Du thé ? Des bijoux ? One dinar ! Nous avons passé la journée à devenir des pros du No, thank you... Il faut dire qu'il fait super beau pour un premier janvier, mais que justement nous sommes en janvier : ils doivent avoir moins de clients aujourd'hui qu'en été. Remarquez, tant mieux : du beau temps, pas beaucoup de touristes, ce sont quand même des circonstances idéales. Je ne voudrais pas être ici en plein été et trouver une place crowdée comme une rue commerçante un samedi après midi.

El Deir : le MonastèreOutre le Khazneh, j'ai particulièrement apprécié le théâtre (après Orange et Arles, nous commençons une spécialisation en théâtres antiques) aussi le Monastère, El Deir, moins travaillé, mais très bien conservé et très imposant, surtout quand on a passé quarante minutes d'ascension pour y arriver (parce que quand même, c'est haut ! J'aurais du prendre un âne.) Remarquez, je ne suis jamais fatigué pour les vieilles pierres, et ces nabatéens, pour les pierres, il étaient forts !

Nous laissons de coté les tombes royales et les hauteurs, ça sera pour demain. Ce soir, il est temps de remonter (et il s'agit bien de remonter : le Siq (la gorge dont je parlais tout à l'heure) est un ancien lit de rivière, en pente douce, mais en pente quand même, et deux kilomètres de pente douce mais de pente quand même, quand on a marché et gambadé[2] dans les rochers toute la journée, ce n'est pas rien. Le sommeil sera sans aucun doute au rendez-vous ce soir.

du mian à 2.50JDAvant d'aller se coucher, un petit tour au Warda Shamiyé : d'après le Routard, ils font les meilleurs falafels du patelin, et justement Julie est fan. Première découverte des salles réservées au familles : ici, on ne mélange pas les torchons et les serviettes : la salle du bas, c'est pour les mecs. Les couples, familles, bandes de jeunes, enfin n'importe quel groupe comptant en son sein au moins une fille, c'est en haut. Remarquez, du coup, c'est calme. Premier repas donc dans un resto local (et par local, j'entends : pas un rade à touristes.) : nous mangeons vraiment bien (je n'en ai pas laissé, mais c'est parce que je suis un goinfre) pour 2.5JD par personne, boissons comprises ! Falafels, humus, kebab, salades, tout en mezze (donc plein de petites assiettes dans lesquelles grappiller.) Bonheur !

Retour à l'hôtel pour un peu de TV5, mais pas trop : demain nous sommes réveillés tôt par le muezzin !

Au fait : bonne année !

Notes

[1] En ce moment, 1 JD = 1.07 EUR, la conversion n'est pas trop compliquée.

[2] Car je gambade. J'aime les vieilles pierres, mais aussi tout simplement les rochers, dans lesquels j'aime gambader tel un cabri. Hop. C'est ce qui m'a valu un jour une chute dans un ravin (petit, mais qui fait mal.)

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