J'ai bien conscience, je me souviens bien, que je n'étais pas le meilleur élève qui soit. Mais bon, j'ai fini par l'avoir, ce bac ! Même si je n'ai pas eu grand chose au dessus de ça, je suis quand même monté jusque là, ça veut dire que j'ai réussi à passer un certain nombre de classes, et en doublant relativement peu, ma foi.

Pourtant, je n'avais pas conscience que ma scolarité avait été à ce point catastrophique... Un suite sans fin de mauvaises notes, d'avertissements disciplinaires, d'absentéisme, des tonnes de feuilles qui n contiennent plus que des dessins après la troisième ligne... Eussé-je été un de mes profs que je me serais promis une belle carrière de magasinier à Auchan, de guichetier dans une administration ou tout simplement de chômeur trèèèèès longue durée. Au fur et à mesure que je classais ces sacs de souvenirs enfouis, je me rendais compte que j'avais quand même une chance pharamineuse d'être arrivé à quelque chose avec un bagage pareil. J'étais quand même le parangon ultime du cancre.

Et avec le recul, je ne me sentais pas à l'aise... Ce que disait ces semblants de notes, ces dessins à n'en plus finir et ces carnets de correspondance caricaturaux, c'est un échec. Un échec total et sans rémission possible... Ce que tout ça racontait, c'est que j'étais un raté... Je ne peux pas trop en vouloir à ceux qui me regardaient de haut à l'époque : j'étais très visiblement promis à un avenir plein de rien. Un raté parmi les ratés...

Du coup, j'apprécie d'autant plus la saveur de ma vie de maintenant : comment ai-je pu arriver à avoir un boulot intéressant avec tout ça ? Comment pourrais-je avoir l'impression d'avoir raté quoi que ce soit alors que j'ai à mes cotés une copine que j'admire pour l'être humain qu'elle est et que je ne réussis pas à me lasser de regarder ?

La prochaine fois, je vous souhaiterai une bonne année.