Métaphore

Il fait froid dehors

Archives juillet 2014

Distiller l’ennui

Road to nothing but a tombstone

Lorsqu’on souffre du syndrome d’Asperger, un des -si ce n’est le- domaines le plus atteints, c’est tout ce qui touche aux relations sociales : difficulté à les initier, difficulté à les maintenir. Malheureusement, contrairement à ce que certains imaginent, ce n’est pas par haine des autres. Au contraire : malgré le besoin de passer du temps seul pour recharger les batteries, comme tout être humain, l’absence de contact avec les autres nous dessèche. Personnellement, j’aime les gens, mais je suis incapable d’aller vers eux. Il n’existe à peu près qu’une seule façon pour moi de rencontrer quelqu’un : il faut que ça vienne de l’autre, que l’autre voit quelque-chose qui l’intéresse à travers de ce mur que je construis moi-même et que ce soit lui qui fasse un effort pour venir vers moi.

La lenteur, le dictionnaire et les échecs.

gardien de Death Valley

En y réfléchissant bien, je crois qu’on peur ramener beaucoup de choses à un problème de lenteur de gestion des entrée et sorties (je cause geek si je veux). La situation qui ne m’est pas familière me panique parce que sans mon petit dictionnaire, je ne suis pas perdu, non, je ne suis simplement pas sûr de savoir réagir assez vite.

Mon petit dictionnaire, c’est une liste de “comment réagir à telle situation”, ou de “quand cette personne en particulier bouge ce muscle de la joue comme ça, ça veut dire qu’il ressent ça”. Quand je me retrouve en face de quelque-chose qui n’est pas dans le dictionnaire que je me suis confectionné, la machine se grippe.

Difficulté d'exprimer mon point de vue

Long is the road

J’aimerais bien commencer à parler de comment ça se passe dans ma tête, parce que vous êtes peut-être curieux de ça, vous vous demandez peut-être en quoi consiste la différence. J’ai bien peur que ça soit la partie la plus difficile.

C’est très difficile pour plusieurs raisons. Par exemple, parce que si je voulais vous décrire ce qu’il y a de différent entre le mode fonctionnement d’un autiste Asperger et d’un neurotypique, il faudrait que j’ai une idée claire de comment fonctionne un cerveau de neurotypique, et je n’ai pas. Il parait que les autistes ont des déficiences en “théorie de l’esprit”, ce qui permet de comprendre ce qui se passe dans la tête des autres. C’est un concept avec lequel je me bats encore pour le moment.