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lundi 10 juillet 2006

Le pluriel

D'abord parce que je trouve toujours méprisable d'être fier d'une chose dont on a hérité sans le moindre mérite. On peut être heureux d'être français (parce cela procure tel ou tel avantage, par exemple), mais fier, non. On peut seulement être fier de ce que l'on a accompli, pas de ce que l'on a reçu par hasard, sans effort, gratuitement.
Pascal, Finis Africae

Je ne l'aurais pas pu mieux dire. D'ailleurs, au fil de mes conversations, je l'ai souvent dit, mais moins bien.

Il est heureux que tout ça soit terminé. Parce que voir hier (plusieurs heures avant le match) dans les rues de paris une voiture de police parcourir les rues en lançant des imprécations par haut-parleur avec un énorme drapeau français (le modèle de luxe, avec mat) par la portière, ça a fait grimper très largement au dessus de la normale mes détecteurs apeurés de mélange des genres.

Et il y avait au moins une nana dans cette voiture. Depuis 98 qu'être hurleur de l'équipe de France de balle au pied est à la mode, c'est ce qui m'effraie le plus. Parce que la différence est aussi là : avant, il n'y avait que les amateurs de foot qui regardaient le foot. Maintenant, dès qu'on se fait chier dans la vie, on hurle avec les voisins, comme les voisins. Je pourrais dire beaucoup de choses sur le sujet, mais pourquoi irai-je vous assener mes phrases bancales quand le texte que j'ai repris le plus souvent ici même dit ça tellement mieux que moi ?

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mercredi 28 mai 2003

merdix

'Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en êtes un autre',
Lorsque je refusai de monter dans leur train.
Oui, sans doute, mais moi, je n'fais pas le bon apôtre,
Moi, je n'ai besoin de personn' pour en être un...

Le pluriel en vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons ...
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Parmi les cris des loups on n'entend pas le mien.

Georges Brassens

Je n'aime pas les mouvements de foule. Je m'en méfie comme de la peste ... C'est pour cette raison que je me méfie également des divertissements de masses et des engouements universellement partagés qui en sont la source. La culture de masse m'effraye et j'évite d'y adhérer.

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mercredi 29 mai 2002

Rolland Garros

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.

Georges Brassens

T'es de Lille, toi ? T'es pour le LOSC alors ...
un neuneu lensois qui ne m'avait pas bien regardé

C'est encore plus affreux que d'habitude : chaque année, à la même époque, mes tourments commencent, c'est Rolland Garros. Et comme chaque année, tout le monde se remet à sortir sa raquette (qui n'avait pas vu le jour depuis un an), et comme chaque année, quand on allume sa télé, à n'importe quelle heure, on tombe sur du ping pong d'extérieur.

Mais je suis mauvaise langue : des fois, il y a aussi du football, suis-je bête, c'est la coupe du monde ! Alors nous n'avons pas fini d'en bouffer à haute dose, de la baballe jaune et de la balle au pied. Comme sont heureux tous les sportifs, et surtout les sportifs en pantoufles, ceux pour qui le sport, c'est d'abord et avant tout hurler devant sa télé, de préférence en buvant un coup.

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lundi 3 juillet 2000

Canto

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre, on est une bande de cons

Georges Brassens

Ce n'est pas un secret pour ceux qui me connaissent, mais je n'aime pas le football. Je ne n'ai jamais compris qu'on puisse, une fois passée la dizaine d'années, garder de l'intérêt pour les jeux de baballe. Mais soit, qui suis-je pour juger les jeux de mes contemporains... Surtout s'ils peuvent mener à la liesse populaire, à cette communion de tout un peuple, heureux autour de ses héros. Comme les allemands devant les défilés nazis dans les années trente.

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