Métaphore

Il fait froid dehors

22 !

Tiens, c’est l’heure de l’anniversaire de ce blog. Que dis-je ? C’est l’heure des vingt-deux ans de ce blog. Il y a encore une paire d’années, je me vantais d’avoir “le plus vieux blog francophone encore en activité”, mais ça commence à se voir, qu’il n’est plus tellement en activité.

Alors simplement, on marque le coup. On vient faire un petit coucou avant de disparaître jusqu’à la prochaine mise-à-jour bi-annuelle ou moins.

Le monde ne va pas très fort, la France encore moins (je suis tellement content d’être devenu Belge. Ce pays n’est certainement pas parfait, mais je n’ai pas cette impression de fascisation rampante que j’ai en regardant les voisins). Moi, en tous cas, ça va à peu près bien.

Ça ne va pas aussi bien que la dernière fois. D’abord, c’est l’été, je déteste ça : il fait chaud, on est obligé d’ouvrir les fenêtres et d’entendre beaucoup trop de gens dans les rues. Trop de voitures, trop de cris, trop de mouvements de masse (je viens d’apprendre qu’une majorité de personnes n’aimaient pas le foot. Pourquoi est-ce qu’on a l’impression que l’espace public appartient à la minorité d’en face ?) Et après deux ou trois mois à me réveiller de plus en plus tôt, vu que mon abruti de cerveau se rallume dès qu’il fait jour, je suis absolument épuisé.

Je m’aperçois que je vis assez mal le retour à une espèce de “normale”. Le confinement m’apportait un calme et une tranquillité qui me convenait parfaitement, donc le voir se terminer m’attriste un peu (à titre personnel, parce que je me réjouis pour les gens que j’aime bien et qui n’allaient vraiment pas bien). Mais je n’imaginais pas que j’allais me prendre en pleine poire une érosion pareille pendant ces dix-huit derniers mois de l’apprentissage durement acquis au long d’une vie de la vie en société. Ça n’a jamais été totalement naturel pour moi, mais j’avais fini par gérer ça à peu près correctement. On dirait aujourd’hui que j’ai beaucoup perdu. Sortir de chez moi est devenu une source de stress considérable. Ça me fait plaisir de revoir un peu plus la famille par exemple, mais j’en sors vidé.

Bah, je ne m’inquiète pas trop : on est visiblement en train de lever les restrictions histoire de sauver les chiffres d’affaire des vacances, mais vu les chiffres qui repartent à la hausse depuis qu’on a déconfiné, je m’attends à moitié à ce qu’on reconfine à la rentrée. Et je serai reconfiné plus tranquille, puisque j’ai ma seconde injection après-demain.

Dans l’absolu, ceci dit, je ne vais pas trop mal. J’ai des grosses périodes “à quoi bon ?”, mais après avoir tourné en rond pendant un an et demi sur un petit fond dépressif, ça pourrait être bien pire. Je me sens en règle générale mieux dans ma tête et dans mon corps que je ne me suis jamais senti, et j’accueille l’incrémentation des dizaines dans un mois tout à fait sereinement. Plus que ça même : avec une certaine fierté quant à mon état général. De l’intérieur, on se voit peu vieillir, personne ne se sent aussi âgé que d’après l’État Civil, et je ne me sens pas plus qu’un autre l’âge de mes artères -lesquelles vont très bien en plus, mieux qu’elles ne sont jamais allées (et que donc j’ai la chance de n’avoir pas forcément non plus un physique qui correspond à mon âge)- mais je n’ai pas une seconde l’impression d’être le même qu’il y a vingt ou trente ans : je suis mieux. Je me sens mieux. Je suis tellement plus en accord avec moi-même que quand j’étais plus jeune, et ça fait des années que j’évolue dans ce sens-là. C’est pour ça que j’accueille la prise d’âge à bras ouverts.

Je vous dis quoi, maintenant ? À l’année prochaine ?

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