Féministe
Par pensées irréfléchies - Lien permanent
Une fille que j’ai fréquentée était tellement féministe qu’elle en arrivait à me faire la gueule lorsque ce n’était pas mon tour de faire la vaisselle, soupçonnant que je cherchais à la cantonner au rôle traditionnel de la femme -Chacun(e) sait effectivement le macho inattentif que je suis-. Bon, ça marchait aussi quand je ne faisais pas la cuisine, mais là, c’était du perdant-perdant, parce que quand je fais la cuisine, il y a aussi de quoi faire la gueule.
J’ai pu pourtant constater, à l’occasion de la rediffusion un jour d’un magazine télé féminin du début des années soixante, qu’elle n’avait pas réellement conscience du chemin parcouru dans le domaine de la libération de la femme ce dernier gros paquet de décennies. C’est donc un peu à son attention, si elle venait un jour à me lire, ainsi qu’à l’intention de toutes celles qui manqueraient de cette culture là, que je voudrais faire partager deux documents que j’ai dans ma besace.
Le premier est un éditorial paru en 1918 dans Le Devoir, au Québec, qu’on peut (doit) lire en entier ici. Ça parle du « droit »[1] de vote des femmes, surtout ça explique à quel point leur donner ce « droit » serait les avilir et les desservir. Car après tout La principale fonction de la femme est et restera[…] la maternité, la sainte et féconde maternité
, non ? Et la femme a des droits, par exemple, elle a le « droit » et le « privilège » de n’être ni soldate, ni électrice ;
Nan parce que vous comprenez : le pouvoir de décision est une charge tellement lourde qu’il ne saurait être qu’une prérogative masculine, puisqu’aussi bien il est admis par tous (et devant Dieu) que les femmes sont incapables de porter les plus lourdes charges sociales, inaptes à l’accomplissement des fonctions publiques.
On pourrait se dire que oui, tout ça, c’est vachement vieux, après elles ont eu le droit de vote et tout s’est arrangé. Euh … Au Québec, il faudra quand même attendre 1940, hein ? Bon d’accord, c’est le Québec, le catholicisme y était presque d’état et de toutes façons tellement répandu qu’il a bloqué l’évolution des mœurs. C’est vrai, en France, c’était vachement plus évolué, puisqu’on leur a accordé le droit de vote en, attendez voir, ah oui : 1944.
Mais bon, histoire de montrer qu’effectivement le mœurs évoluent, j’ai un second document, manuel de la parfaite petite ménagère des années soixante[2]. L’on y apprendra à [faire] en sorte que le souper soit prêt
, à [ne jamais se plaindre] s’il rentre tard à la maison
ou à débarrasser la table et [faire] rapidement la vaisselle
(on y revient.)
Bon, il n’est impossible que celui-ci précisément soit un fake[3] (mais on me dit que non), Il n’empêche que document historique ou pas, c’est tout à fait dans le ton de ce qui pouvait se faire, ce magazine télé féminin dont je parlais plus haut ne disait pas grand-chose d’autre. Mais après tout, c’est normal, il faut bien que les femmes s’occupent, puisqu’elles ont le privilège de n’avoir pas à travailler[4].
N’empêche.
N’empêche que pour revenir à ce dont il était question au début, en vérité je vous le dis : si Dieu avait voulu que l’homme fasse la vaisselle, il aurait fait des éviers plus hauts[5], c’est écrit dans la Bible.
Notes
[1] les guillemets sont d’origine.
[2] Nos parents, quoi (oui, je suis vieux.)
[3] Je ne suis pas sûr qu’on parlait de l’accouplement de telle manière à l’époque. Mitt’, elle, me dit que c’est du vrai. J’ai bien essayé de rechercher la vérité mais désolé, Hoaxbuster est down. Internet, Internet, lama sabachthani ?
[4] Remarquez que moi qui ai été quitté il y a quelque temps, je comprends finalement bien l’intérêt du ne me quitte pas où tu es à la rue sans ressources.
Oui, je le disais au dessus : Macho.
[5] Ou des hommes plus petits. Je ne peux pas nettoyer une assiette sans me bousiller le dos.
Commentaires
Tu as essayé de la faire en étant assis ?
Tu devrais.
Je ne sais plus où j'avais vu le chiffre exact, mais des études ont démontré que les femmes se disant féministes étaient plus enclines que les autres à s'engager dans des relations romantiques "à l'ancienne" où l'homme se doit de faire le premier pas, de payer le restaurant, toussa quoi.
Pour le document sur l'épouse parfaite, je ne pense pas que ce soit un fake, je l'ai étudié dans sa version originale en cours d'anglais dans mes jeunes années. Maintenant, je ne sais pas si la source donnée sur le PDF que tu lies est correcte.
Juste pour être désagréable, je me permets de porter à ta connaissance ce billet qui explique très bien que certes, plus personne n'ose dire ou écrire que la place de la femme est dans la cuisine ; mais que dans les faits, en pratique, pas grand-chose n'a changé...
Virgile> Entre les filles trop jeunes que j'ai fréquentées quand je l'étais moi même un peu (mais moins) et celles tellement indépendantes qu'elle pensent ne jamais pouvoir vivre en couple, je peux t'assurer que certes, je ne torche pas les mômes, mais je fais la cuisine, le ménage et la lessive. Je fais tout ça assez mal, mais n'ayant jamais expérimenté la vie commune (à part avec môman quand j'étais petit) je survivrais peu si je ne le faisais pas (mesdemoiselles, je suis bon à marier.)
Mais qu'elles sont pénibles ces pisseuses à toujours se plaindre pour un rien.
Deux claques, une burqa et on n'en parle plus !
Ma grande tante a été à l'école ménagère quand elle était plus jeune, et m'a donné le "trésor de la ménagère". Alors c'est une bible pour apprendre à détacher ou à cuisiner avec trois fois rien, mais le chapitre sur l'éducation des jeunes filles (et celui des garçons) est assez grandiose. Très pétainiste comme bouquin ...
Hmpf. Soupir de nostalgie. Le bon vieux temps où les choses étaient à leur place.
Et 35 ans après le droit de vote des femmes, on dépénalisait l'homosexualité. Tu me reparles du bon vieux temps ? :)
Xave> Moi aussi je faisais le ménage, le repassage et la lessive... quand nous ne vivions pas ensemble !
Non pas que je refuse désormais de le faire, mais c'est une question de tolérance au désordre : Je ferais volontiers toutes ces tâches dès que j'en ressens l'urgence. Mais ça n'est plus jamais le cas car hélas ma compagne s'active bien avant que le linge déborde du panier ou que les moutons apparaissent sur le carrelage du living.
Par contre c'est souvent moi qui fais la cuisine car j'ai faim à 19h et elle à 22. ;-)
Uhuh, trouvé par hasard une confirmation en cherchant totalement autre chose, sous la plume d'un auteur irréprochable.
Alors là, pardon, mais : mouhahahahaha ! Loin de moi l'idée de critiquer un ami sincère (qui m'accueille toujours les bras ouverts dans son appartement idéalement situé), mais question ménage, je crois bien que tu es encore pire que ma belle-mère, question cuisine je ne connais que ton wok au spam, et question lessive, j'ai surtout le souvenir cuisant de ton lave-linge en panne... :-D
Sinon, fake ou pas, ma maman, jeune mariée en 1963, a toujours été EXACTEMENT comme dans le deuxième document (je ne parle pas des chapitres consacrés à la bagatelle, évidemment, je ne veux rien savoir de ces horreurs !). Insupportable d'efficacité et d'anti-féminisme aggravé. Fort heureusement, elle faisait un break le dimanche : ce jour-là, si je voulais une chemise, je me la repassais ; si je voulais manger, je cuisinais ; et si je voulais que ma chambre soit propre, j'astiquais. C'est comme ça que j'ai appris les gestes élémentaires de survie.
Les dimanches de mon enfance m'ont donc sauvé : grâce à eux, je peux vivre en parfaite harmonie avec la fille de ma belle-mère (qui ne lui a donné qu'un seul conseil, mais un bon : "ma chérie, n'apprends pas à cuisiner / repasser / nettoyer, sinon tu es foutue". J'applaudis des deux mains, mais vu le lourd passif que représente mon enfance, je veux bien qu'on me reconnaisse le statut de héros ménager, quand même...)
Tu connais le lave-vaisselle ? Efficace pour les assiettes mais pas top pour le mal au dos, il faut se baisser pour entreposer ...
@ le Chieur
Quand on crie comme tu cries, le repassage du dimanche n'a pas été suffisant ...prolonge l'expérience, tu dois manquer d'autonomie ... xD
T'arrêtes de râler et tu fais comme mon père : tu plies les genoux et cale ton dos contre le mur. (ouais, il est trop fort mon papa) (sauf qu'avec un modèle pareil, t'as du mal quand tu découvres
la vraie vieles mecs.)Virgile...: merci pour cette lecture !
Le Chieur...: tiens, ta belle-mère me rappelle la mienne, qui me disait "j'ai appris à coudre à l'école mais surtout ne le répète à personne" (pour quand à l'école on nous disait de demander à nos mamans de "fabriquer un costume", par exemple.)
Sofia > j'aimerais bien savoir d'où tu tiens que je crie. Accessoirement, j'aimerais bien savoir aussi d'où tu me connais, pour être aussi désagréablement péremptoire.
(En même temps, ne te fatigue pas, j'ai l'habitude. Il ne faut jamais dire aux gens qu'on n'a pas la télé, ils ne vous croient pas. Et quand on est un homme, il ne faut pas non plus dire qu'on fait la bouffe, les courses, le ménage et la lessive, c'est encore moins crédible. Je ne te dirai pas ce que je pense des gens incapables d'imaginer que les autres puissent vivre en sortant des clichés, tu croirais que je crie).
@ le chieur
bah ...t'as rien compris ..tu me semblais avoir une forme d'humour qui me plaisait ...
Je ne te connais pas ..du tout ...du tout ...du tout ...c'est clair ?
Mais tes posts ici me sont des plus que sympathiques ...comme quoi la réception en différé n'est pas celle qu'on peut attendre
Je m'amusais à te répondre , ayant vécu une belle-mère très marquée par ses antécédents aristos ....et deux fils assoiffés d'autonomie ..mon post a suivi
je ne serai jamais ça ..une belle-mère ...do you see what I mean ..
Sorry de t'avoir heurter.. pas mon objectif ...c'était pour rire ...
PS j'ai eu un ex qui ...lui ...n'en foutait pas une rame ..sauf pour aller acheter son scotch...
le tout sans agressivité aucune ...just pour parler ...
d'ailleurs I'm grinning .. :) :):):)
T'admettras que la dimension "pour rire" n'était pas évidente, à la première lecture. Et ça ne me dit toujours pas d'où tu tenais que je "crie".
Il est de plus en plus observable qu’il existe un féminisme de droite
http://ysengrimus.wordpress.com/200...
Nier cette sorte de « consécration » sociale du féminisme, c’est quand même un peu se mentir…
Paul Laurendeau