Métaphore

Il fait froid dehors

Evelyne et Walid

J'avais déjà écrit sur ces pages que j'ai eu la chance de jouer dans le meilleur groupe du monde. Je suis décidément un gars chanceux parce que je fais aussi partie au boulot de la meilleure équipe du monde.

Oh, ce n'est pas une grande équipe, puisque nous sommes trois. Mais il a fallu attendre du temps avant que ces trois là soient réunis, et puisqu'il est fort probable qu'il y ait du changement bientôt, je me suis dit qu'il était temps de fixer un peu la façon dont je ressens notre travail ensemble.

Je vous présente Evelyne, je vous présente Walid, mes deux plus proches collègues. Walid est Belgo-néerlando-lybien, Evelyne est blonde (même pas en réalité, mais je comme je le lui répète depuis des années, quand on a choisi d'être blonde, on mérite de l'être.)

Evelyne et moi travaillons ensemble depuis des années. Elle est chiante, nous n'avons pas les mêmes méthodes de travail, nous ne nous intéressons pas aux mêmes choses, mais nous sommes complémentaires. Mieux : après toutes ces années dans le même bureau, nous nous connaissons tellement bien que nous savons comment l'autre va réagir en face d'un problème. Dans les situations de stress, nous ne perdons jamais de temps à distribuer les rôles : ils sont évidents, puisque nous connaissons les forces et les faiblesses l'un de l'autre. Ça en devient presque télépathique, comme j'ai connu ça dans le temps après des années de fréquentations de l'homme de ma vie, ou des années à jouer avec le même groupe : On connait tellement le fonctionnement de l'autre qu'on n'y réfléchit même plus, on est presque déjà dans sa tête. C'est inestimable dans le cadre d'une collaboration.

Walid, lui, est arrivé quand nous ne l'attendions plus. Dans notre équipe de trois personnes, le troisième a changé régulièrement, et au fil des années nous avons vu passer à peu près tout ce qu'il était possible de faire en matière de gars qui ne fonctionne pas avec nous. Quand il a débarqué, ses capacité techniques n'étaient pas un problème, mais humainement, ça n'a pas été si facile, nous avons eu très vite de très gros clash. Un surtout, qui m'a fait décider de ne plus lui adresser la parole. C'est lui qui alors ne m'a pas lâché jusqu'à ce que nous discutions de cette histoire pour la désamorcer. Depuis, ça va. Et même s'il est aussi grande gueule que ses collègues, c'est notre caution sociale : c'est lui qui se tape souvent le sale boulot des relations avec l'extérieur.

C'est un des ciments de l'équipe : Nous sommes chiants, tous les trois. Intransigeants sur la qualité du boulot et pas du genre à implémenter des idées idiotes juste parce qu'elles viennent d'un niveau supérieur de la hiérarchie. J'ai tendance à penser que n'importe qui ou presque peut avoir nos compétences techniques; Par contre, cette solidité en face des chefs, l'expérience a montré que ce n'était pas donné à tout le monde. Comme n'est pas donné à tout le monde l'efficacité en face des gros coups durs qui nous arrivent parfois (alors que d'autres autour de nous ont souvent tendance à s'affoler et à tourner en rond en criant Au feu ! Au feu !)

Voilà ce que j'apprécie au niveau boulot : Que nous soyons tous les trois capables de réagir aux gros stress, que nous nous connaissions suffisamment pour nous partager les rôles instantanément sans nous consulter dans ces cas là, et que nous offrions un front uni en toutes circonstances (il y a belle lurette que les gens ont arrêté d'essayer de demander à l'un ce que l'autre refusait.)

Et puis surtout, je les aime bien. Je suis du genre à faire une distinction très nette entre ma vie privée et mon boulot, mais je me sens en confiance avec eux, ce qui est heureux, puisque nous passons huit heures par jour ensemble. Je pense que je ne m'étais pas rendu compte de l'importance qu'ils avaient pour moi avant cette année, avant la rupture et l'état désastreux dans lequel je me suis trouvé, quand j'ai vu à quel point ils me protégeaient dans le boulot et me soutenaient. Ils étaient là et ils ont été importants dans ma capacité à traverser ça. Et c'est bien.

Mais je ne sais toujours pas qui est le plus normal des trois.

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Commentaires

1. Par saperli, le 14/11/2008 à 13:04

mais c'est quoi la normalité, hein ?

2. Par walb, le 14/11/2008 à 19:28

Belgo – Flamand/Francophone – Libyen

3. Par LeChieur, le 14/11/2008 à 23:32

Rah, la vache ! Comment on déforme le réel, quand on blogue, c'est dingue !!! Pourquoi tu dis pas publiquement qu'Evelyne et Walid, ce sont les gens avec qui tu manges des frites au gras le mercredi ?

4. Par xave, le 15/11/2008 à 00:32

Mais pas du tout ! Evelyne est celle avec qui je mange des dürüms au gras le lundi. Walid est asocial.

5. Par Pep, le 15/11/2008 à 00:38

Allons bon ...
Walid est asocial.

mais :
c'est notre caution sociale : c'est lui qui se tape souvent le sale boulot des relations avec l'extérieur.

Ça doit être assez folklorique, comme trio. Mais pourquoi ça ne me surprend même pas ?

6. Par pierreL, le 18/11/2008 à 12:52

Mince, ça donne envie d'être salarié.

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