les petites routes qui tournent....
Je suis passé cet été voir des amies, et c'était bien : discussions et farniente sur la terrasse avec ma guitare. Elles m'ont bien fait comprendre que j'étais le bienvenu et que je pouvais rester autant que je le voulais, mais je ne pouvais pas, je sentais qu'il fallait que je prenne la route, il fallait que j'aille me prendre des paysages dans la gueule, j'en avais besoin.
J'ai au moins découvert ça ces six dernières années : le plaisir d'un certain nomadisme. Je croyais auparavant que les vacances avaient plutôt tendance à me faire chier, c'était faux ; Simplement, je m'ennuyais à rester au même endroit. Que ce soit sur les routes de France ou du bout du monde, j'ai découvert que j'adorais rouler, découvrir de nouvelles routes et de nouveaux paysages.
Bien entendu, au début, j'ai surtout apprécié ces routes parce qu'à mes côtés était assise celle que j'aimais, et pendant longtemps (et heureusement) il ne m'a guère été possible d'apprécier la route séparément de sa présence. La première fois, ça a été mon tour de France, mais j'étais encore un rien trop dégagé de la tête pour réellement en profiter, je l'ai fait parce qu'il fallait que je le fasse. Cet été, je l'ai fait parce que j'en avais envie, parce que même j'en avais besoin.
Est-ce que je le dis une fois de plus ? En présentant mes excuses à ceux qui l'ont déjà lu trente fois, oui : J'adore ces routes. J'adore toutes les routes qui me sont inconnues, qui tournent, et où un nouveau paysage extraordinaire se révèle à chaque virage. Il n'est pas question de supporter la conduite pour découvrir du pays : j'aime conduire sur ces routes là. J'aime aussi ne me poser qu'en fin de journée la question sa savoir où je vais planter la tente. J'aime cette sensation de liberté que j'ai à dormir avec à peine une toile pour me séparer du ciel.
J'en ai parfois discuté avec certains avant d'y aller, je me suis rendu compte que ce qui faisait intérêt pour moi n'avait pas souvent un grand attrait sur les autres : Je ne comprends pas bien, mais si ça te plaît, vas-y.
J'ai commencé à mesurer à ces réactions la chance que j'avais eue de partager pendant six ans les vacances d'une demoiselle qui avait aussi envie de ça, envie de la route, envie de la découverte, envie de se réveiller chaque matin devant un nouveau paysage. J'aime assez tout ça pour l'apprécier seul, mais c'est tellement plus agréable quand c'est partagé.
Et ça a été encore plus flagrant une fois terminé mon périple en solitaire : j'ai traversé une partie des Corbières seul en suivant de très jolies gorges. J'ai refait la même route dans l'autre sens deux jours après avec une passagère. Ça a été épique : Au bout d'une demie heure elle était blanche, il a fallu s'arrêter en urgence, lui laisser le volant et retrouver au plus vite une route la plus rectiligne possible. Et j'ai mesuré la chance que j'avais eue de partager ces routes là avec une demoiselle tout aussi étrangère que moi à la notion de mal des transports, capable de lire des guides, des cartes ou simplement de dormir en roulant à flanc de canyon.
C'était il y a deux mois. Depuis, j'ai encore fait pas mal de chemin dans ma tête et j'apprends tout doucement à apprécier tout ce que m'a apporté cette grosse moitié d'année sévèrement pourrie, mais rien n'est encore venu contredire la réflexion que je me suis faite à ce moment là : Il y avait quand même pas mal de domaines où nous fonctionnions bien à deux, où il était agréable de partager nos envies, puisqu'elles se rejoignaient si facilement.
Et ça me manque pas mal, ces virées improvisées avec elle.
Tu me manques, Julie.
Publié le 01/10/08, dans la rubrique pensées irréfléchies.
Commentaires
1. Par samantdi, le 01/10/2008 à 14:27
2. Par Mavie (de retour), le 04/10/2008 à 14:24
3. Par emma, le 05/10/2008 à 18:30
4. Par emma, le 05/10/2008 à 18:47
5. Par Fran Cizolme, le 07/10/2008 à 01:23