Métaphore

Il fait froid dehors

Tuez-moi !

C'est la rentrée. Du coup, fini la tranquillité, la circulation est redevenue idiote, je recommence à me déplacer à pieds. Ça veut tout de même dire une heure de marche par jour, sur terrain non plat. Si on ajoute à ça, comme je l'ai raconté il y a peu, que je me suis mis à faire des pompes, je me retrouve dans ma période la plus saine depuis longtemps.

Oui mais c'est affreux, ça ne s'arrête pas là.

Le programme pour les pompes, c'est un jour sur deux, et la dépense s'est mise à me manquer pendant l'autre jour sur deux. Comme il ne faut pas forcer le programme, je me suis mis à faire des abdos sur le même principe, ça commence à faire beaucoup.

Sauf que ça continue !

Ainsi qu'il convient de le faire une fois de temps en temps, je suis allé faire des courses cette semaine. Je ne suis pas du genre à faire une liste, je me laisse guider par mes envies du moment. Le problème, c'est que mes envies du moment ne vont pas bien du tout : je n'ai acheté ni saucisson, ni steacks hachés, ni Nutella : cette semaine, j'ai acheté du melon, du concombre, du bulgur, des carottes, du yaourt, de la salade, du soja, des prunes, et autres trucs bizarres qui normalement ne passent jamais mon seuil. Hier midi, mes collègues s'inquiétant pour ma santé mentale et physique, j'ai décidé de me faire un petit resto, histoire de manger de la viande et du gras. C'est exactement ce que j'ai fait : J'ai mangé du poulet grillé et des avocats.

Vous croyez que je ne peux pas être plus malade ?

Faux. Hier matin, partant en retard pour le boulot, j'ai couru après un bus. La circulation étant ce qu'elle était, j'ai décidé de prendre un arrêt d'avance et de l'attendre au suivant. Et -j'ai pratiquement honte de le dire- j'ai éprouvé du plaisir en courant ! À un point tel en fait qu'invité hier soir par mes nouveaux camarades bruxellois, j'y suis allé et j'en suis revenu également en courant.

Et en rentrant, j'ai réinstallé ma barre de tractions.

Le plus affreux n'est pas ce que je fais ou ce que je mange, le plus affreux, c'est que je ne me force pas, je fais tout ça parce que j'en ai envie. Que m'arrive-t'il ? Quel étrange virus m'a touché ? Vais-je survivre ?

Mon Dieu, et si un jour je me mettais à apprécier le football ?

Nan, faut quand même pas déconner.

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Commentaires

1. Par Alex, le 12/09/2008 à 18:47

Mais c'est un excellent virus que vous avez attrapé là Monsieur !!
Enfin, entendons nous hein : tant que tu me proposes pas de faire Bruxelles-Lille à pieds, j'encourage.....
sinon, bien le merci d'aller te faire examiner sur le champ !!

2. Par xave, le 12/09/2008 à 19:10

Oui mais toi, tu es sportive, donc malade à la base. :)

Et puis tu es bien placée pour savoir que j'ai des raisons d'être contre.

3. Par emma, le 12/09/2008 à 21:05

C'est très drôle, il m'arrive exactement la même aventure en ce moment. Après 2 ans sans sport et au cours d'un été particulièrement déstabilisant, le goût pour la marche est venu peu à peu. Matin et soir, 1h de marche soutenue pour me rendre au travail, et rapidement, comme une évidence, tous mes déplacements à pied.
Lors de mes vacances, j'ai poussé le vice jusqu'à la randonnée, tous les jours, 4 ou 5h dans les montagnes. Et j'ai adoré. Toutes les sensations, l'émerveillement des paysages, la recherche comme un enfant de nouveaux chemins, de nouvelles odeurs, l'air sur ma peau, les vues imprenables comme une récompense, la découverte et la surprise permanente, l'immense bonheur d'éprouver une forme de liberté et de libération, l'évasion de l'esprit ou plutôt de moi hors de mon esprit qui était devenu ma geôle... et le bien-être de bouger, de refaire marcher son corps, sainement.

Le retour à Paris et à sa grisaille fut une déception immense mais je ne me suis pas laissée abattre. La randonnée continue le week-end dans les forêts alentour et tous les jours, vélib (eh oui ! ), 2h et plus si affinité, dans la joie et la bonne humeur, pour le plaisir de se perdre dans Paris et de faire des excès de vitesse. J'adore, surtout le soir lorsque les lumières s'allument et que la circulation se raréfie. Je ne conçois plus de prendre un bus ou un métro.

Je ne vois qu'une explication à tout ça : le mouvement. Se remettre en mouvement pour éprouver physiquement qu'on peut avancer, qu'on n'est pas prisonnier, qu'on peut reprendre sa vie en main et prendre enfin soin de soi. Le mouvement comme une forme de liberté. Le mouvement comme la vie. Le mouvement comme une découverte de sensations nouvelles et donc de stimulations. Le mouvement comme une redécouverte de soi et une promesse. Il n'y a plus d'effort obligatoire et donc menaçant mais juste du plaisir et de la joie de vivre à se bouger, à déambuler... je trouve ça très enfantin sur le fond.

Ne lâche pas, continue à prendre conscience de tout ce qui s'ouvre à toi et si besoin, viens te balader avec moi ! Même si cette période ne dure pas, elle te servira pour la suite car elle est initiatique.

Je vous laisse, j'y vais ! :-)

4. Par lili violette, le 13/09/2008 à 14:32

la vache, je savais pas que ça pouvait s'attraper. Je vais faire gaffe, des fois que ça m'arriverait!
(sinon, il me revient que c'est servan shreiber qui fait des études assez convaincantes sur des moyens alternatifs aux médocs pour quand ça va pas fort. Devine quoi? il a réussi à montrer que 30 minutes de sport (genre vélo, hein, je parle même pas des pompes et autres absurdités telles que le jogging, je hais les joggeurs, si je pouvais, je les flinguerais tous, bref) 3 fois par semaine ça a le même effet que les antidépresseurs (c'est dans le cerveau que ça se passe, on coupe le cercle vicieux de la rumination, un truc comme ça, j'ai oublié depuis) Et selon lui, ça marche aussi avec la méditation.
Pour le soja par contre, il dit rien. Et vraiment c'est trop bizarre. Tu prends de la drogue, c'est ça?

5. Par gilda, le 14/09/2008 à 00:09

Essaie donc la natation.

(entre boutade et sérieux - cf. "Désir d'équateur" de Cécile Wajsbrot, certains chagrins s'épuisent mieux en brasse coulée -)

6. Par xave, le 15/09/2008 à 15:25

Emma> C'est sûr que si je dois faire une balade de 350 bornes, c'est que ça va mieux, parce que je n'habite pas à Paris, moi. :)

Lili-Violette> Bon, toi, t'es toujours bizarre. Ceci dit, spas faux du tout, ce que tu racontes. En plus tu ne tombes vraiment pas loin, parce que la méditation, je commence à y réfléchir.

Gilda> J'aimerais tellement. Mais problèmes d'oreille.

7. Par lili violette, le 17/09/2008 à 13:00

ah la vache, effectivement...

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