le bout du monde, c'est nul
Par Découvrir - Lien permanent
En sortant du camping tôt ce matin, je me souviens que la patronne des lieux m'a parlé, quand je suis arrivé hier soir, de grottes qui surplombaient le village, et je me dis qu'après tout, je peux bien prendre une demie-heure pour y aller faire un tour, puisque c'est juste au dessus et que je me suis levé de bien plus bonne heure que prévu. Stupide moi !
En réalité, je vais y passer plus d'une heure, en ahanant sur les chemins abrupts (d'ici, on domine toute la région). Les grottes de Perrier, c'est très joli, on dirait les églises troglodytes de Cappadoce, mais sans les fresques. Mais c'est aussi très fatiguant à parcourir dans tous les sens et je dois me rendre à l'évidence : bien qu'ayant déjà traîné une heure de plus que prévu, je dois maintenant retourner au camping pour prendre une nouvelle douche.
Je pars donc relativement tard en suivant la petite route jusqu'au lac Chambon, d'où je m'élance dans les hauteurs pour passer par le col de la Croix-Morand. Plus je monte, plus je me fais cette réflexion : Pourquoi partir au bout du monde pour trouver ce qu'on a sous la main ? Le paysage est absolument grandiose. Je ne peux pas en dire plus, j'ai usé mon stock de superlatifs en racontant le voyage en Nouvelle-Zélande, mais j'en prends plein les mirettes (et visiblement, dans le coin aussi, on peut randonner.)
Après un court détour par le Puy de Sancy, qui manque d'intérêt comme seules savent le faire certaines stations de sport d'hiver quand vient l'été, je me mets en route vers le Puy de Dôme, au sommet duquel je passerai encore une fois un peu trop de temps pour mon timing, mais la vue d'ici le mérite amplement. Je ne savais pas qu'on pouvait trouver un site archéologique aussi haut : je découvre l'existence également l'existence des ruines d'un temple romain dédié à Mercure, mais pas de ruines médiévales : il y en avait, mais bon, l'histoire, quel intérêt, quand on peut coller un observatoire ? Allez, on rase !
J'ai décidé de m'accorder un bout d'autoroute, mais pas trop ; Juste histoire de remonter un peu avant de traverser le Berry. Oui, je me suis dit qu'il faisait beau et que c'était l'occasion d'aller voir à quoi ressemblent Saint-Chartier et ses alentours quand le festival n'y est pas.
C'était une très bonne idée, mais encore une fois une fort mauvaise pour mon timing ; après m'être attardé un peu dans les rues du village, je m'aperçois qu'il est possible de visiter le château, ou en tous cas son parc et ses dépendances (et ses latrines), ce dont je ne me prive pas, m'offrant de plus le luxe d'une grande conversation avec le propriétaire des lieux (qui n'a pas l'air de trop m'en vouloir de faire partie des sauvages.) C'est un peu particulier de voir le château dans un parc non seulement vide de visiteurs, de musiciens et de stands, mais rendu en plus méconnaissable par la végétation qui y est, je le découvre, un peu sauvage hors festival.
En cherchant bien, je retrouve tout de même quelques marques, telles quelques panneaux, dont celui des petites annonces, ou une billetterie revenue à l'état sauvage. Et puis grâce à la visite, je sais maintenant le pourquoi des colonnes de la grange, ça n'est pas rien, après des années de questionnements.
Tout ça est bel et bon, mais ça ne m'avance pas dans mon planning, parce que comme l'a chanté Gilles Servat, Je dors en Bretagne ce soir
et mine de rien, ça fait une trotte. Tellement une trotte qu'après avoir quitté Saint-Chartier, je file sans m'arrêter[1] mais sans parvenir à arriver dans un coin tranquille avant que la nuit ne tombe. Je me retrouve donc à pas d'heure dans la péninsule du Morbihan sans avoir la moindre idée de l'endroit où je vais pouvoir dormir : toutes les réceptions de camping sont fermées.
Notes
[1] Et pourtant j'eusse aimé prendre le temps de vous envoyer mes attentions d'Angers.
Commentaires
Allez, je vais être sympa : je t'accorde une bonne note pour celle de bas de page...
j'adore ce verbe, quoi de plus rare aujourd'hui que quelqu'un qui sait manier les mots. Enfin je ne suis pas la pour faire des éloges, mais récoltant différentes infos, commentaires et autres narrations sur le festival de Saint Chartier que je pratique depuis plus de dix ans, je suis tombé sur ton site, ma fois très relaxant, et j'aimerais avoir ton point de vue sur le déplacement du festival cette année au château d'Ars. Un collectif s'organise doucement pour créer malgré tout une animation a saint chartier, alors musiciens danseurs et festivaliers en général, soyez présent cette année, le festival c'est nous tous et c'est nous qui mettons l'ambiance pas les projecteurs ni les gradins. Faisons vivre le OFF a saint Chartier. Message a relayer le plus possible, me contacter pour continuer le débat et éventuellement organiser le OFF de cette année.