pas prêt.
Par pensées irréfléchies - Lien permanent
Avec toi, ça ne sera jamais évident, mais c'est évident que c'est avec toi.
C'est ce que je lui ai dit dans les premiers temps de notre relation. Pas une seule seconde je n'ai envisagé une relation simple et linéaire, nous avions trop de personnalité tous les deux pour que tout passe comme une lettre à la poste. Tant mieux d'ailleurs : la vie, c'est mieux avec du relief.
Mais j'étais tellement préparé à ce qu'il y ait des bosses qu'elles m'ont semblé normales : il devait y avoir des heurts, il devait y avoir des pleurs, les difficultés étaient incluses de base dans la relation. Là où j'ai été complètement con, c'est que du coup, je n'y ai jamais vu le moindre indicateur de problèmes plus profonds, chaque période difficile n'était rien d'autre pour moi qu'une péripétie temporaire, un rappel que la vie, des fois, c'est de la merde, mais un rappel nécessaire pour apprécier au maximum le bonheur qui succédait à la douleur.
Et j'y ai trouvé mon compte, longtemps.
Il était évident que ça n'allait pas être facile avec elle, mais il était évident que c'était avec elle. Et au plus fort de nos incompréhensions, je continuais à attendre le prochain rayon de soleil. Je n'ai jamais, jamais, jamais imaginé un seul instant qu'un jour ça pourrait s'arrêter. Pas une seule seconde en six ans. Ou alors juste un court instant, pour aussitôt rire de moi devant ma capacité à imaginer des scénarios aussi stupides.
Voilà pourquoi, aujourd'hui qu'il est évident que notre histoire est à ranger avec les vieux souvenirs qui prendront la poussière au fond d'un carton, je reste complètement interdit, médusé, anéanti, parce que je n'étais pas prêt. Je sais que les relations, ça va, ça vient, que l'amour, c'est de la merde et ça ne dure pas, sauf nous : nous, ça devait, en passant par un chemin tortueux, être un cliché : ça devait durer toujours.
Je n'étais pas prêt, je le paie.