la musique qui fait mal à la tête

On pourrait croire à mes écrits récents que j'ai du mal à supporter ma rupture. Ce n'est pas exactement le cas, en tous cas pas directement ; Disons que la rupture n'est que la perte du dernier des points d'appui grâce auxquels j'avais réussi à me construire un équilibre ces dernières années.

Mais ce problème d'équilibre est bien plus profond que cette histoire là, je m'y débats depuis des lustres. Il est un indicateur de cette situation auquel je n'avais jamais pensé : la musique.

Kozlika, qui se débat actuellement aussi avec quelques difficultés dans la tête, écrit dans son dernier article la chose suivante :

Ce que j'aime dans la musique c'est sa résonance, [...] quand j'écoute et que je peux me dire : « Ah oui, c'est ça, c'est exactement ça, je me reconnais, c'est moi. »

Puis elle raconte comment elle s'est reconnue dans un morceau de musique contemporaine presque atonal, un morceau qui fait mal à la tête, quoi.

En ce qui me concerne, ça fait des années que j'aime la musique qui fait mal à la tête, que je ressens du plaisir en écoutant des morceaux que beaucoup autour de moi ne supportent pas. Non pas que je sois un spécialiste de Boulez ou de Xenakis, ce n'est pas vraiment ma culture, mais les morceaux les plus excessifs de Zappa, de Van der Graaf Generator ou de Mister Bungle ont toujours été parfaitement adaptés à mes humeurs. Je ne sais plus qui m'avait fait cette réflexion il y a quelques années : Finalement, toi, ce que tu aimes, c'est la musique bizarre et/ou qui fait mal à la tête.

C'est ça, c'est exactement ça. Et sans doute que c'est là dedans que je me reconnais. Comme je me reconnais aussi dans toute musique joyeuse : l'éclusier, j'arrive et toutes les chansons contemporaines de Brel, des trucs comme la Rua Madureira de nino Ferrer[1] ou C'était l'hiver, un vieux Cabrel optimiste.

Et quand ça suinte le rock aussi : les Clash ou Patty Smith, à fond dans l'autoradio, ça me donne envie de bouffer tout le monde. si on mélange le côté rock et le côté joyeux, mettons Brazen de Skunk Anansie, tout est parfait.

Et ces musiques là, je les aime aussi dans les périodes où je vais bien. Même dans mes périodes stables, j'aime que ma musique exprime un malaise, un excès, une tristesse. Peut-être bien que le fond de ma personnalité, c'est ça.

En musique comme en toute autre expression artistique, mon ex n'aime pas sentir qu'il y a une souffrance sous-jacente. C'est heureux, ça me laisse quand même une marge de manœuvre pour trouver quelque chose à écouter qui ne me fasse pas penser à elle, parce qu'au niveau des souvenirs attachés à la musique, après six ans, c'est une bonne partie de ma discothèque qui m'a été pourrie.

Notes

[1] un gars joyeux qui s'est fini avec une balle dans la tête, pensez-y quand vous écoutez Mirza ou Le Téléphon.

Commentaires

1. Le mardi 8 avril 2008, 19:02 par Amazone

Je suis totalement musicophage (mais finalement très "sectaire" dans mes goûts musicaux), et me rends compte que je n'aime pas la musique gaie (je la qualifie de sucrée), que mes potes grognent souvent quand ils se frottent à ce que j'écoute. Pourtant je suis plutôt optimiste ! Je poste ou pas ?

2. Le vendredi 29 août 2008, 23:20 par choz

ah oui comme celle que l'on passe pour faire fuir par exemple les adolescents, comment ça marche au fait, ces sons que n'entendent que certaines personnes et pas d'autres, une invention de l'armée, j'imagine, à la base ?

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