J'ai mesuré jusqu'au bout à quel point notre relation était unique. Là où d'autres ruptures avaient été pour moi l'occasion de verser dans le pathos le plus grandiloquent qui se puisse, celle-ci est, de façon assez étrange, la meilleure rupture de ma vie.

Parce qu'une fois prise la difficile décision que je craignais depuis quelques temps, que comme ça arrive parfois la tension qui s'était accumulée est retombée, nous avons eu l'occasion de nous parler, d'être honnêtes l'un envers l'autre, de ne pas éviter les larmes, mais de ne pas se laisser dépasser par elles. Et que ces deux jours passés à nous parler nous ont permis de mieux nous comprendre l'un l'autre, et au moins en ce qui me concerne mieux me comprendre moi-même.

Et j'avais vraiment besoin de ça, pour avoir l'impression d'avancer, parce que pas grand chose ne me donne envie de me lever depuis un certain temps, et que perdre Julie est une douleur que je n'essaierai même pas de mesurer.