Jeanne Cherhal - l'Eau
Je vous dis ça, c'est pour me débarrasser, mais j'ai vraiment aimé le dernier album de Jeanne Cheral.
Jeanne Cherhal, c'est comme Emma de Caunes ou Cécile de France : Je suis amoureux. Alors elle pourrait faire de la merde, je m'en foutrais, je l'aimerais quand même. Ceci dit, et c'est bien agréable de sa part, j'aime plutôt pas mal ce qu'elle fait. Pas que je sois forcément béât d'admiration, mais voilà, à la base, j'ai une certaine sympathie pour ce qu'elle fait. Je suis loin d'être le plus gros client de la nouvelle chanson française qui raconte comment elle va chercher le pain. Prenez Bénabar, il est fort sympathique, mais est-ce qu'il apporte à la chanson autant qu'un Gainsbourg ou autant qu'un Michel Delpech (je n'ai aucune antipathie envers Michel Delpech) ? - , mais j'avais bien apprécié son précédent album : elle sait écrire un texte.
Et puis j'avais vu son dévédé live, ça ressemblait un peu à l'album, mais avec juste le piano et un peu de guitare (et les cheveux courts) et j'ai commencé à vraiment apprécier. Du coup, quand un nouvel album est sorti et qu'on a commencé à dire du bien de partout, je m suis dit que je ne regretterai peut-être pas si je l'achetais. Effectivement.
Plus question d'aller chercher le pain, elle a pratiquement laissé tomber les histoires, on est maintenant plus dans les impressions, et comme chez les impressionnistes justement, les textes par endroits ne veulent rien dire, mais dès qu'on s'écarte, on voit ce qu'ils expriment, j'aime, vraiment.
J'aime aussi qu'on puisse la ranger dans la caste assez réduite des gens capables de chanter le bonheur simple. Un mien camarade me disait un jour "Rien n'est difficile à écrire comme le bonheur." ce avec quoi je suis entièrement d'accord, et c'est pire quand il ne s'agit même pas d'un grand bonheur qui renverse tout sur son passage, mais des petits bonheurs simples (je ne me suis jamais remis du Wonderful tonight de Clapton[1].) Il y a des petits bouts de bonheur tout simple dans cet album qui me mettent de bonne humeur. Bref, pour ci, pour ça et pour plein d'autres raisons, elle est maintenant à ranger beaucoup plus près d'Higelin que de Michel Delpech.
En tous cas, elle a réussi son coup : Quand j'ai écouté cet album, le premier mot qui m'est venu à l'esprit est organique. Ça tombe bien, dans un entretien avec je ne sais plus quel organe de presse que j'ai lu par la suite, elle avait cette phrase J'ai voulu faire un album plus organique.
Alors soit c'est une réussite totale, soit elle et moi sommes sur la même longueur d'onde. Si c'est cette deuxième possibilité, je tiens à signaler que Julie n'étant pas très branchée mariage, je suis libre à ce niveau là.
Notes
[1] Chanson dont il conviendra de noter qu'elle a été inspirée par sa femme de l'époque : Patty Boyd, pour laquelle il avait déjà écrit Layla à l'époque où c'était encore la femme de Georges Harrison, son meilleur ami, lequel avait, lui, écrit pour elle Something. Si j'étais à sa place, à la dame, je me la péterais grave, quand même.
Commentaires
1. Par Yann, le 02/06/2007 à 12:57
2. Par xave, le 02/06/2007 à 13:01
3. Par Yann, le 02/06/2007 à 13:34
4. Par ZeuBeuBeu, le 02/06/2007 à 14:13
5. Par vin100, le 02/06/2007 à 16:59
6. Par xave, le 02/06/2007 à 17:09
7. Par LeChieur, le 02/06/2007 à 21:56